Maître de pierre (Le), tome 1 : Colin Tranchant
de Daniel Bardet (Scénario), Stalner (Dessin)

critiqué par Shelton, le 7 août 2007
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Un Stalner en solo !!! mais bien accompagné !
Jean-Marc et Eric Stalner sont des jumeaux qui sont nés en 1959 et qui ont commencé, ensemble, la bande dessinée avec Christian Mouquet et la série « Les Poux ». C’est la série « Le Boche » qui les révèle avec Daniel Bardet au scénario. On mesure dans cette série la véritable qualité de leur narration graphique qui sera confirmée par les séries réalisées seuls, « Fabien M », « Malheig » et « Le fer et le feu »…
Quand ils vont se séparer, dispute ou pas, les précisions manquent, Jean-Marc va retrouver un scénariste connu, Daniel Bardet, et c’est avec lui, en 2001,qu’il commence la série le Maître de pierre, un travail propre mais qui manque, du moins dans ce premier album, de génie, de fulgurance… C’est, peut-être, trop appliqué…
Nous sommes au XVIIIe siècle, en Bourgogne, la plus belle région ou presque de France et du monde [un peu de parti pris, ne gâche rien]… Colin Tranchant est un tailleur de pierre qui se déplace de chantier en chantier, de ville en ville, comme un aventurier, un bandit de grand chemin [ce qui est un peu exagéré, mais quand on voit sa vitesse pour se battre…]…
La première planche fait étrangement penser aux planches dessinées par les frères Stalner [« Le fer et le feu », par exemple], mais au fur et à mesure, le style va évoluer et on va voir apparaître du Stalner [Jean-Marc], moins de précisions, plus de dynamisme, de mouvement, plus d’impressions que de descriptions… Le bon exemple est la basilique de Vézelay que l’on reconnaît bien mais qui n’est pas dessinée comme aurait pu le faire Eric…
L’histoire est assez simple et il est délicat de se faire une idée précise de ce que va donner cette série qui hésite entre aventure de seconde zone et histoire avec fond historique. Ce qui est certain, c’est que les personnages, dès le départ, ont de la consistance, du vécu, de la profondeur, de l’humain à forte densité… Que l’on soit tailleur de pierre, artiste, prostituée, tous les personnages sont crédibles, bien vivants… Les sentiments sont bien présents, d’autant plus que l’un des thèmes de l’album pourrait bien être la jalousie…
On trouve, aussi, le lien très fort qui unit le Maître à son élève dans la lignée du compagnonnage tel qu’il était pratiqué en France, en particulier dans certains métiers comme les tailleurs de pierre…
Un début de série hésitant mais qui possède de bonnes choses pour laisser augurer d’un futur de bonne qualité…

(A suivre !)