Le dernier guérillero
de Didier Daeninckx

critiqué par Shelton, le 30 juillet 2007
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Noires ces nouvelles ? Pourquoi pas !
J’ai toujours beaucoup aimé les nouvelles de Didier Daeninckx même si elles sont souvent sombres, noires, tristes, graves et politiquement non-correctes. Ce recueil répond tout à fait à ce préambule et c’est pour cela qu’il m’a touché profondément dès la lecture de la première nouvelle, Le monument.
Cette première page d’écriture est consacrée à ceux qui ont fait la grande guerre, celle de 14-18, la « préférée » de Brassens… et Didier Daeninckx ne veut pas chanter la guerre qui tue mais les victimes qui se font tuer parce qu’elles refusent de se battre… On retrouve là un certain Eugène Varlot, l’anti-héros du Der des ders, roman magnifiquement mis en bédé par Jacques Tardi.
La nouvelle suivante est pleine d’humour et montrera le chemin qu’il a fallu suivre pour arriver jusqu’à la génération de mai 68… mais je ne vous en dis pas plus…
On pourrait passer en revue toutes les nouvelles de Daeninckx, prouver que tous ces récits courts sont de véritables peintures de notre société, de notre histoire, de l’humanité… Mais pourquoi tout vous dire puisque vous allez lire ce recueil ?
Je voudrais seulement vous dire que c’est Le carton jaune qui m’a tiré quelques larmes d’émotion, de honte, de joie, de bonheur, de tristesse… Oui, tout est mélangé mais comment pourrait-il en être autrement quand un personnage truculent, Juif du Maghreb, footballeur au talent indiscutable, se retrouve pris dans la tourmente de la seconde guerre mondiale… voire prisonnier dans une enceinte sportive… Mais, lisez, vous comprendrez pourquoi les nouvelles de cet auteur sont uniques en leur genre…
Un beau livre que je ne peux que conseiller à tous, qui ne devrait laisser personne indifférent et qui illustre parfaitement ce que peut être une littérature engagée et non aux ordres d’un pouvoir, quel qu’il soit !!!.