Le prix de la chair
de Donna Leon

critiqué par Sahkti, le 29 juin 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Le sale visage de l'humanité
En lisant Donna Leon, la version faussement idyllique que l'on pourrait avoir de l'Italie en prend chaque fois un coup. Corruption, mafia, laxisme... autant d'éléments bel et bien présents, une fois de plus, dans ce récit, pour dresser un portrait peu flatteur d'une Italie à la dérive. Et il ne s'agit pas ici de clichés ou d'images caricaturales que l'on peut retrouver dans certains mauvais livres/films, mais d'une triste réalité que Donna Leon dénonce à travers les enquêtes de Guido Brunetti. Qui se trouve cette fois confronté au trafic des femmes de l'Est et à la prostitution à grande échelle, avec à la clé, la découverte de l'horreur à l'état pur, de ce que l'humain peut avoir de plus barbare en lui.
En refermant ce polar, j'ai ressenti un profond malaise, parce que je sais que tout ce qui est raconté par Donna Leon est vrai et c'est plutôt effrayant. L'homme est un véritable animal, cruel et tueur, qui ne retient aucune leçon des événements de l'Humanité.
Une enquête bien menée, une plongée en enfer et un style ferme et désabusé qui correspond tout à fait à ce que doit ressentir Brunetti face à tant de misère. la plume de Donna Leon est mûre, efficace et bien agréable à lire!