En haut de la terre
de Xavier Deutsch

critiqué par Ddh, le 17 juin 2007
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Un imaginaire inimaginable
Paradoxe du titre : le concept du mot « terre » n’a ni de haut ni de bas. En haut de la terre aspire le lecteur vers la hauteur de son imagination, et alors, tout devient possible. Ce roman baigne dans le rêve, mais un rêve concret spatio-temporel : de l’Antiquité romaine au Grand Nord du Spitzberg.
Pourquoi ne pas rejoindre l’Amérique par le Nord plutôt que par l’Ouest ? Mais alors à pied avec un ours comme compagnon. Et là, on remonte le temps : les montreurs d’ours datent au plus tard du début du XXème siècle, de plus, le héros, Matias Hitiman ne recherche pas le Graal mais, avec des lanternes jamais éteintes depuis Mucius Scaevola et relayées par Scipion l’Africain, il recherche le haut de la terre. Non sans mal, car il affronte des orques, des ours mal léchés et… des Carthaginois, les descendants des Barca ! Heureusement qu’il peut compter sur l’aide de Di Paura, consul italien… évidemment !
Bien qu’il s’agisse d’un roman totalement imaginaire, le lecteur suit facilement les aventures du héros. Il suffit de se rajeunir et de retrouver son âme d’enfant qui rêve d’exploits surréalistes. Et alors, quel bonheur : le lecteur se retrouve comme le légionnaire romain endurant les rigueurs du froid polaire ou comme un de ces héros tirés de l’imagination de Jules Verne.
Un roman magnétique 10 étoiles

Savez-vous jamais où votre curiosité pourrait vous conduire ?

Matias, jeune homme au cœur pur veut regagner l’Amérique par le nord.
Sans le vouloir, ses pas suivent un chemin parcouru par les légionnaires de Scipion 2105 ans auparavant.
C’est alors que le jeune homme se voit confier une quête qu’il accepte bien malgré lui et dont nous suivons la progression, les péripéties, le coeur haletant.
Rejoindre le Nord, « le point le plus haut de la terre » pour y faire vibrer la lumière de quatre lanternes héritées de Scipion ; projet fantastique, périlleux, captivant.
Belle lecture aux parfums d’histoire, d’aventure, qui nous redit l’importance de la mémoire, de l’engagement et des rêves.
J’ai été transportée dans ce nord féerique, angoissant, mystérieux et remercie l’auteur de ce voyage inattendu.

Bafie - - 62 ans - 12 décembre 2017