Le poids d'une âme
de Mabrouck Rachedi

critiqué par Bruno217, le 19 septembre 2006
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Le premier roman de la rentrée
Livre vivant et alerte, « Le poids d’une âme » est l’une des bonnes surprises de la rentrée. Au milieu d’une flopée de « romans de banlieue » (pour l’anecdote, j’ai découvert ce premier roman dans un article du Figaro Magazine qui parlait d’une rentrée black, blanc, beur), il se distingue par son côté non revendicatif et dynamique. Là où Jean-Eric Boulin écrit un brulôt enflammé dans « Supplément au roman national », Mabrouck Rachedi raconte une histoire. Défaut d’ambition ? Non, objectifs différents. Rachedi est un écrivain, pas un pamphétaire, on a l’impression que son livre pourrait se dérouler n’importe où ailleurs que dans une banlieue, le récit ferait mouche de la même façon. Rachedi est un conteur qui appâte le lecteur, le ferre, puis le happe dans une aventure haletante qui livre sa vérité au dernier mot de la dernière ligne de la dernière page.
Au-delà des qualités narratives évidentes, la grille de lecture se double d’une réflexion sur le destin, en résonance d’une fable de Lao-Tseu citée en exergue. La « morale » fait un peu penser au film « Match Point » de Woody Allen : le destin d’un homme, entre bonheur et malheur, chance et malchance, peut basculer sur des petits détails qui nous échappent complètement. Chez Rachedi, la bague chère à Allen est remplacée par une corde versatile… Mais je n’en dis pas plus pour ne pas dévoiler le clou du livre, celui qui explique le titre du livre…