Comment oublier un tel livre tant il vous imprègne de son implacable fatalité. Comment ne pas prendre la place de cette femme dans le couloir de la mort qui voit la maladie avancer inexorablement pour la délivrer d'une vie désespérante et décevante. Une vie ou aucune aspérité ne peut cacher un petit bout de bonheur ou une miette de souvenir. C'est riste, triste comme seul un roman irlandais peut-être triste mais la souffrance et le désespoir restent toujours très digne et très pudique.
La simplicité et le dépouillement du récit accentuent encore cette impression d'étouffement implacable et j'ai eu du mal à respirer ce livre jusqu'au bout tant l'auteur nous implique dans cette descente lente mais inéluctable vers la mort.
J'ai retrouvé ces sensations en lisant "Le bateau-phare de Blackwater" de Colm Tôibîn qui traite lui de la fin de vie d'un jeune atteint du sida avec la même dignité et la même pudeur.
Débézed - Besançon - 78 ans - 4 mars 2008 |