Je viens de tuer ma femme
de Emmanuel Pons

critiqué par Laure256, le 15 août 2006
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman décapant, humour noir garanti
Le narrateur porte le même nom que l’auteur : Emmanuel Pons. Exaspéré par onze ans de vie commune, il tue sa femme. Ce qui l’ennuie le plus, c’est l’envoi des faire-part. Il part acheter des timbres pour les poster avant de se rendre à la gendarmerie, dans son petit village normand. Mais voilà, en chemin, il est pris d’euphorie meurtrière et continue son massacre. Il voulait confier son exploit à un voisin, comme un scoop avant que les journaux l’annoncent, mais celui-ci ne l’a pas pris au sérieux. Hop, zigouillé. Et la femme de ce dernier aussi, parce qu’elle allait crier. Et ça continue. Il congèle sa Sylvie avant de trouver une solution pour s’en débarrasser, et se met à lui faire la conversation, là, dans la cave, devant le congélateur. Un remake d’Hibernatus. Tout est déjanté, noir, très noir (surtout l’humour !) et notre tueur en série réalise que finalement sa femme, malgré tous ses défauts et tout ce qui l’agaçait, il l’aimait. Seulement on ne peut pas revenir en arrière comme cela ! Nous voilà embarqués pour 7 jours avec le personnage, et bien moins en temps de lecture, puisque ce premier roman est assez court, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas banal !

Une petite collection que j’aime bien chez cet éditeur, mais un roman très spécial.

Je vous livre l’incipit :

« Je viens de tuer ma femme. Ce qui m’ennuie, c’est les faire-part. Je dois absolument les écrire avant d’aller à la gendarmerie. Evidemment, je n’ai plus de timbres. Je lui avais pourtant demandé d’en acheter. En prévision. Je vais devoir m’habituer à faire les choses moi-même. Au moins aujourd’hui. Demain, le juge s’occupera de tout. Je n’aurai plus à penser. Je serai libre. »

Et ce passage que j’aime beaucoup, p. 127, quand il éprouve des remords : « Elle était insupportable dans sa tristesse, horripilante dans sa détresse et comédienne dans sa douleur. Je ne dois pas l’oublier. »
Il agit puis il réfléchit 8 étoiles

Un homme tue sa femme.

Alors que son idée première était de se livrer à la police, il évolue dans ses intentions jusqu’à un épilogue inéluctable.

Il commence alors une nouvelle forme de relation avec son épouse qui séjourne dans le congélateur et il repasse leur vie commune. Inéluctable

Au fil des 7 jours que dure l'histoire, il s'accommode peu à peu de cette situation et trouve des qualités à feu son épouse qui a pour mérite à présent de ne plus le contrarier.

Certes il s'agit d'un roman d'humour très noir mais l'auteur a le bon goût de ne pas s'étendre sur des détails sanguinolents.

On peut y voir aussi une allégorie sur l'évolution des sentiments dans le couple.

Bref pas banal comme récit et j'avoue avoir passé un bon moment de lecture.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 10 octobre 2012


Etrange, 7 étoiles

cet homme a pété les plombs: une semaine pour se demander ce qu'il va faire de sa femme congelée. En filigrane , on peut s'interroger sur la folie. A partir de quand sommes nous considérés comme empreints de folie?

Ptitnine - - 45 ans - 22 mai 2009