Les dits du Bouddha, le Dhammapada
de Anonyme

critiqué par Lucien, le 7 août 2006
( - 68 ans)


La note:  étoiles
La parole du Bouddha
Le Dhammapada (en Sanskrit : Dharmapada), dont le titre peut se traduire par « stances du Dharma » ou « versets de la Loi », écrit en Pāli au IIIe siècle avant J.-C., est un recueil de stances extraites des Suttas (en Sanskrit Sūtras), discours que le Bouddha est censé avoir prononcés deux siècles plus tôt, au cours de son enseignement. Il constitue une sorte de quintessence du Dharma du Bouddha et donc l’un des textes les plus importants du canon bouddhique.
Dans ces 423 versets répartis en 26 chapitres, le lecteur a l’impression d’entendre parler le Bouddha lui-même, qui n’a rien écrit mais prêchait vraisemblablement dans une langue vernaculaire de sa région, le māgadhī. Après sa mort, les sermons ont d’abord été mémorisés et transmis oralement dans cette langue, puis transcrits par écrit dans une langue proche, le Pāli.
L’intérêt de cette édition, traduite et commentée par le Centre d’études dharmiques de Gretz, est de présenter pour chaque Sūtra l’original Pāli, la traduction française et, chaque fois que nécessaire, un commentaire qui clarifie le propos.
On est frappé par la clarté, la concision, la poésie aussi de ces versets fondateurs. Intéressé aussi par la précision des commentaires qui apportent au néophyte une discrète présentation des notions de base du bouddhisme comme les dix liens, les quatre attaches, la vacuité, les dix souillures du cœur, les quatre purulences, les sept facteurs de l’éveil, le karma, les quatre degrés de libération, les quatre Nobles Vérités, le Noble Sentier Octuple…
Il m’a semblé intéressant, plutôt que de les résumer longuement, de donner la parole au Bouddha lui-même en citant quelques-unes de ces stances. Elles pourront sans doute féconder quelques enrichissantes réflexions :

« ”Il m’a maltraité, il m’a battu, il m’a vaincu, il m’a volé„ , la haine de ceux qui chérissent de telles pensées n’est pas apaisée. »

« Par l’effort, l’ardeur, la discipline et le contrôle, que le sage fasse pour lui-même une île qu’aucun flot ne pourra submerger. »

« Avant longtemps, hélas ! ce corps sera gisant sur la terre, jeté de côté, dépourvu de conscience, comme une bûche sans utilité. »

« De même que sur un tas d’ordures, jeté sur la grande route, un lotus charmant au doux parfum peut croître, de même parmi le rebut des existences, un disciple du Pleinement Éveillé éclipse par sa Connaissance transcendante les mondains aveugles. »

« ”J’ai des fils, j’ai des biens„ , ainsi le fou se tracasse. En vérité, lui, lui-même n’est pas à lui ; à qui les fils ? à qui les biens ? »

« Peu parmi les hommes vont à l’autre rive, le reste des humains court çà et là sur cette rive. »

« Meilleur que mille mots sans utilité est un seul mot bénéfique, qui pacifie celui qui l’entend. »

« D’os est faite cette cité, habillée de chair et de sang. Là-dedans sont déposés le déclin, la mort, la suffisance, le dénigrement. »

« La victoire engendre la haine, le vaincu vit dans la souffrance. Le paisible vit heureux, abandonnant victoire et défaite. »