Le goût du malheur
de Jean-Marie Rouart

critiqué par Veneziano, le 30 juillet 2006
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De sombres amours enchevêtrées
Julien Thomas, écrivain, tombe amoureux de Tina, dont il a été l'amant de la mère. Hugo Fortis, romancier réputé, trompe Agnès, sa fort belle épouse, avec Aglaé, dans un palace vénitien. Edouard de Verres, responsable d'une association humanitaire d'importance, qui partage sa vie avec la superbe Diane, est tenté par l'adultère avec Sandrine, stagiaire.

Voilà commence ce roman. Ces trois sous-intrigues sont d'abord traitées de manière alternative, avant qu'elle entrecroisent, plus ou moins, car tous les personnages finissent par se rencontrer.
Aussi, cela ne rend pas totalement aisée la lecture : si la trame est linéaire dans le temps, le mode de narration l'est moins.

Le point commun de tous ces personnages est que leurs relations sentimentales ne se passent jamais - ou presque - dans l'euphorie, qui n'est qu'apparente ou furtive. Si ce n'est un goût, il y aurait, à défaut, une propension à être malheureux.

C'est un livre amer et un peu trop mêlé à mon goût, bien qu'intéressant. La beauté se dégage aussi de la tristesse et de l'angoisse.
De manière personnelle - je prie ceux qu'elle gênera de m'excuser de cette parenthèse - , j'ai été surpris de retrouver plusieurs lieux qui ont marqué ma vie, Venise, la rue Eblé, où j'ai été à l'école primaire, l'Eglise Saint-François-Xavier, celle du même quartier, la rue Molitor, près de laquelle j'ai passé les cinq premières années de ma vie, et la rue Notre-Dame-des-Champs, toute proche de mon ancienne université. Vu la vie des personnages, cela m'a un peu inquiété...

Ce livre m'a intrigué, tant par son fil conducteur que par la manière, un peu byzantine, dont il était bâti. Il est néanmoins un peu trop noir pour moi, bien moins toutefois que ce que je craignais par le titre.
Le goût du malheur, pur moment de plaisir! 9 étoiles

Ne connaissant point du tout cet auteur, j'ai été très agréablement surprise par sa prose, son style et la légèreté avec laquelle il traite de ce malheur qui fait le quotidien de ses personnages.

A lire avec délectation.

Pepe - - 43 ans - 8 mars 2008