La fugue
de Valérie Sigward

critiqué par Laure256, le 15 juillet 2006
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Un petit air de déjà lu
Un adolescent ne sait plus comment vivre « l’après » : son frère aîné s’est suicidé un an auparavant, sans laisser de lettre, sans que personne n’ait rien senti venir. Depuis, entre le chagrin et la nécessité de continuer à vivre, il ne trouve plus sa place dans sa famille, il se sent invisible et inutile auprès de ses parents.
p.87 : « Rien n’a changé, rien ne va changer, ils ne s’en remettront jamais. Je n’arrive pas à les aider, je ne sais pas comment faire. Il prend toute la place, on vit comme si on avait tout un bras en moins. » [Je me suis demandé s’il n’y avait pas une coquille dans cette phrase, j’avais initialement lu : comme si on avait tous un bras en moins.]
Théo ne trouve pas d’autre solution que la fugue. Il n’ira finalement pas bien loin, juste s’épancher auprès de la petite amie de son frère décédé. La scène nocturne dans cette famille est complètement irréaliste : 4 ados qui bougent qui parlent qui se battent qui boivent et des parents qui n’entendent rien alors qu’ils dorment juste à côté, j’ai du mal ! L’auteur en est consciente puisqu’elle aborde la question, mais la pirouette ne me satisfait pas, ça sonne faux.
Au début, le style « djeun » m’agaçait, et puis il faut bien reconnaître que puisque l’histoire est racontée du point de vue de l’ado, cela donne une crédibilité au texte cette fois.
C’est un bon roman mais que je ne trouve pas exceptionnel : il m’a immédiatement fait penser à la messe anniversaire d’Olivier Adam, et aux romans de cet auteur en général. Je suis même surprise que ce livre ne soit pas publié dans une collection jeunesse, je pense qu’il peut être lu dès 13 ans.
Mon opinion est donc mitigée par ce sentiment de déjà lu.