Et la force d'aimer
de Yann Queffélec

critiqué par Babsid, le 8 juillet 2006
(La Varenne St Hilaire - 36 ans)


La note:  étoiles
Pour ceux qui ont aimé les Noces Barbares
C'est un livre multiple. C'est d'abord un superbe roman noir, tendu à l'extrême, servi par une écriture incisive et par cette inplacable rigueur... Pas un adjectif de trop, pas un adverbe passe-partout, mais une prose sans graisse, tout en muscles et en nerfs...
C'est aussi un roman d'amour fou...

Mona surgit un soir au bord du canal Saint-Martin, jolie fille seule, épuisée.
Lorsqu'il la voit, Emmanuel, installé mais célibataire, séducteur mélancolique, lui offre l'hospitalité, sans vraiment savoir pourquoi.
Quelle force l'amène à protéger et à cacher la criminelle en fuite, jugée pour le meutre de Tom, son amant?

Quelle force habite Mona, capable après neuf ans de détention, après une évasion mystérieuse, de tenter l'impossible pour s'approcher d'Eveline, sa fille, jamais revue depuis sa naissance en prison?

Emmanuel se décide à l'emmener au sud, où vit la petite, mais il ne trouve jamais la bonne route, et les saisons passent. Mona veut arriver au sud, Emmanuel veut ne jamais y arriver, jamais perdre celle qui lui fait découvrir la force d'aimer.

On retrouve ces personnages torturés chers à l'auteur, des personnages à la dérive et pourtant très attachants.
La beauté de la forme 8 étoiles

Ce qui m'a le plus frappé, c'est la richesse de vocabulaire de l'auteur, la diversité de ses expressions, de ses images.
L'histoire m'a un peu moins plu, de part le fait que cela soit un roman noir. Ce n'est pas vraiment comme ça que j'imagine une histoire d'amour.
Il se lit très agréablement, on se fâche, on rit, on s'émerveille sur certains mots. Un vraiment très bon bouquin, meilleur sur la forme que sur le fond, pour ceux qui aiment les belles amours :D

Hardbottle - Gerpinnes - 32 ans - 12 janvier 2008