Paris-Bruxelles : Grande vitesse
de Christine Verneuil

critiqué par Feint, le 25 juin 2006
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Noms de pays
De Paris à Bruxelles, par le train depuis la Gare du Nord ou par l’Autoroute A1, un livre de « noms de pays ». Stations de chemin de fer, aires d’autoroute, panneaux bruns d’informations touristiques portent les traces, verbales, de ce que les lieux furent. Devant eux le plus souvent le passant passe, ne les remarquant plus, tant les lieux de plus en plus sont identiques, uniformes. Dans ce beau livre hors genre, Christine Verneuil redonne sens et histoires (grande ou petites) aux noms – parfois homonymes – qui jalonnent son récurrent voyage. De Paris à Bruxelle : Vémars, Royaumont, Roberval, Rémy, le bois d’Arsy (qui n’existe pas), Ressons, Tilloloy, Ourscamps, Hattencourt, Maurepas, Rocquigny, Graincourt et Havrincourt, Quiévrain et Quiévrechain, Waterloo… Quand la géographie et l’histoire se font poésie.
Un extrait :
"De toutes les voies de France, il me semble que je connais le mieux celles qui conduisent au nord.
À l'origine des routes, une cathédrale blanche et droite qui, de Paris, tient la France entière, le sud par Saint-Jacques, le nord par Saint-Martin jusqu'aux portes d'Amiens.
L'origine des routes se trouve à peu près à l'intersection du Pont-au-double et de l'axe principal de la cathédrale. Malgré les passants et les nombreux visiteurs, il faut se rendre à Notre-Dame et, face au portail du jugement dernier, se tenir au milieu de la plaque de cuivre pour éprouver alors la tension de tous ces fils qui vous relient à Lyon, à Ermenonville, à Mortagne-au-Perche ou à la frontière belge (deux cent trente-deux kilomètres).
Je me déplace souvent à la surface du globe. Pour être voyageur, faut-il aller aux Indes ?
Je ne vais pas loin, mais je vais souvent, par le sain et par la route, à travers la Picardie, l'Artois, à Flandre, le Hainaut, la Wallonie."