Artemisia
de Alexandra Lapierre

critiqué par Ella, le 7 novembre 2000
(Watermael-Boitsfort - 50 ans)


La note:  étoiles
Un duel pour l'immortalité
Artemisia, jeune femme sauvage, hors de son temps. Après tout ce n'est qu'une femme et l'époque ne lui permet que très peu de libertés.
Amoureuse de la peinture, ce don qui la ronge, son père ne cesse de le cacher. Ce père, omniprésent, que trop aimant, la jalouse furieusement.
Seulement, vient le jour où l'enfant est devenue femme, elle suscite l'appétit des hommes immédiatement. Et malgré l'enfermement paternel, un homme, un seul parviendra par la force à se faire aimer d'elle. Passion dévorante et destructrice.
Même si le livre vous met l'eau à la bouche à chaque page, tant il est passionnant (et facile à lire), la fin vous laisse un arrière goût de trop peu. Artemisia Gentileschi est une grande peintre de son temps, pourtant on ne la connaît que trop peu. Ce livre vous ouvre l'appétit pour en savoir bien plus au sujet de cette femme au caractère de feu.
 
Honneur et dignité d'une femme peintre après un viol 9 étoiles

Deux caractéristiques majeures marquent la vie d'Artemisia Gentileschi, et qui ont une pionnière à double titre : elle est la première femme, d'une part, à s'être imposé dans un monde professionnel réservé aux hommes, la peinture, et au plan international, et, d'autre part, à avoir osé dénoncer le viol dont elle a été victime et à le porter en justice, en échappant ainsi au mariage prévu avec l'intéressé.
Ses rapports se sont avérés ombrageux et extrêmement variables avec un père très présent. Son expérience personnelle lui offre une réputation forte et sulfureuse qui lui offre, tout de même, la possibilité d'accéder à un niveau de notoriété européenne, auprès des différentes cours, jusqu'à égaler son propre père dans son art, pourtant fort estimé.

Cette biographie romancée profite d'une vie lourde et riche d'événements denses, dramatiques et flamboyants tour à tour. Ce livre est donc fait d'ombres et de lumières, violent et tonique, et remue bien des idées reçues. Voilà qui vaut bien la peine.
Il est le pendant écrit d'un film très dur et âpre, qui porte également le prénom de l'artiste.

Veneziano - Paris - 46 ans - 9 avril 2012


un peu long mais instructif 7 étoiles

Artémisia Gentileschi m’était inconnue.
Après ces 400 pages très touffues, je ne risque pas de l’oublier: peintre au 17è siècle, fille du peintre Orazio du même nom , elle en fut l'élève, la complice puis la rivale. Tous deux vont mesurer leur talent, se le reprocher, s'en enorgueillir ou le jalouser jusqu’au dernier jour. La vie d’Artémisia nous est contée avec une multitude de développements historiques concernant les peintres qui l’entouraient, leurs oeuvres, les mécènes, les gens d’Eglise, les grands d'Europe, etc. C’est une grande fresque historique et artistique menée de main de maître. C'est aussi une histoire d’amour peu banale entre un père et sa fille. C’est, enfin, la victoire étonnante d’une femme peintre de l'époque

Zoom - Bruxelles - 70 ans - 7 octobre 2001