Ella et Rick, son mari, sont californiens. Une opportunité professionnelle les amène à l’Isle-sur-Tarn, près de Toulouse. Ils s’y installent, Rick faisant les allers-retours chaque jour pour la ville rose, tandis qu’Ella, sage-femme de formation s’attèle à obtenir l’équivalence de ses diplômes afin de pourvoir exercer en France. La langue est une barrière à son intégration, mais surtout le peu de chaleur des habitants la rebute. Ella se sent seule, mais elle persévère dans ses efforts. N’a-t-elle pas sa place ici, dans ce village, patrie de sa famille, les Tournier, depuis plus de quatre cent ans ? La jeune femme se met à la recherche de ses ancêtres, quête qui va bientôt devenir obsessionnelle, comme ce bleu lumineux et sombre à la fois qu’elle voit en rêve, le bleu de la Vierge du peintre Nicolas Tournier. Et à quatre cent ans de là, Isabelle, son aïeule, persécutée pour ses croyances, la hante. Ses recherches l’amèneront jusqu’en Suisse et bouleverseront sa vie, de découvertes macabres en passion dévorante.
J’ai un avis assez mitigé pour ce livre. Le point positif est la description de cet instant de vie dans l’existence d’Ella, cette remise en question, ces moments de choix empruntés à nos vies quotidiennes. Tracy Chevalier a bien décrit ce tournant, ces décisions que l’on n’aurait jamais cru devoir prendre un jour.
L’histoire est originale, l’idée de base est bonne. La technique utilisée par l’auteure, à savoir entrecouper les récits de la vie d’Ella de ceux de son ancêtre, est excellente et donne du rythme au roman. Les reproches qu’Ella fait à l’accueil français semblent aussi très véridiques. « C’est du vécu », sans aucun doute, même si ces mêmes reproches peuvent être adressés à d’autres populations d’Europe, et peut-être du monde. La barrière de la langue est une enceinte à franchir qui explique déjà la méfiance et l’impatience de l’interlocuteur. Il y a aussi une petite remarque assez stupide de la part de l’auteure, concernant l’utilisation des lavoirs versus celle de la machine à laver : on sent là la persistance d’une idée reçue sur l’ancien monde assez désagréable.
La grande déception que j’ai eue à la lecture de ce livre et qui me laisse ce sentiment mitigé, est le style de l’écriture (traduction ?). Je n’ai pas du tout accroché, trouvant parfois le texte pénible à lire. Mais c’est un avis personnel. La lecture d’un autre roman de cette auteure me permettrait de me faire un avis définitif. De plus, « La Vierge en bleu » est son premier roman, et le succès de « La jeune fille à la perle » me convainc de persévérer.
Antinea - anefera@laposte.net - 46 ans - 1 juin 2007 |