Le secret des Flamands
de Federico Andahazi

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 28 mars 2006
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Prêt à tout pour l’Art
Le troisième roman de cet auteur argentin utilise comme toile de fond la rivalité entre l’élite artistique de Florence et celle de Bruges, au début de la Renaissance. Au centre de cette compétition pour produire les œuvres les plus magistrales, un secret précieux, une substance mythique, résultat d’un processus alchimique, « l’oleum pretiosum » la couleur à l’état pur, qui rend aveugle quiconque en dédie sa vie à sa concoction.

Lorsqu’un jeune disciple du maître Monterga est retrouvé mort, le visage écorché, les rumeurs abondent. Est-ce un crime gratuit ou un acte délibéré? Serait-il la victime des flamands, lesquels ont envoyé un espion en Florence? A cette énigme s’ajoute l’arrivée d’une jolie portugaise qui sollicitera les services des deux côtés ennemis pour la production de son portrait. Mais quelle est sa véritable convoitise?

Andahazi est reconnu pour dévier dans le monde du fantastique afin de pimenter ses récits bien documentés. Ici, c’est seulement à la toute fin que l’on reconnaît son style singulier. Le reste reprend la formule du polar historique conventionnel.

C’est un roman minutieux quant à ses descriptions et ses prétentions occultes et scientifiques. La prose demeure digne et scrupuleuse même lorsqu’elle aborde les choses délicates, par exemple les relations particulières entre maître et élève. L’intrigue est savamment gardée mystérieuse au point où le dénouement surprend. Un bon moment dans le genre.