La gare
de Sergio Kokis

critiqué par Alphabétix, le 20 mars 2006
( - - ans)


La note:  étoiles
Une gare... dans un trou perdu
Dans un wagon de train, Adrien, de retour de vacances, vient de se disputer avec sa femme, le train s'arrête sans explication dans une gare désaffectée. Il sort acheter des cigarettes, fait la connaissance avec le vieux chef de gare, se perd en rêveries dans les toilettes et, en sortant, le train est reparti, emmenant avec lui sa femme et son fils, mais le laissant derrière. Il ne sait pas encore que cet acte, conscient ou non, sera le point tournant de son existence, qu'il fera la rencontre d'un village qui le confrontera à lui-même.

Dans une atmosphère plus qu'étrange, ce roman parle des choix que nous faisons… ou que nous ne faisons pas. De la difficulté d'assumer nos choix, conscients et inconscients aussi ? Mais encore plus de la difficulté des hommes à bien sentir leur vie, à reconnaître lorsqu'ils s'y sont tout simplement habitués et qu'ils en ont perdu la direction, la force créative.

Une phrase est au cœur de ce roman : "Plongé de nouveau en pleine confusion, il décida, comme c'était son habitude, de suspendre son jugement en attendant d'autres éléments concrets pour mieux réfléchir. La nuit d'amour à l'horizon était trop présente à son esprit à ce moment là, et tout le reste perdait passablement d'importance."

Finira-t-il par comprendre qu'il ne suffit plus d'être une victime en attente de secours ? Prendra-t-il la décision de prendre sa vie en main ou se laissera-t-il encore entraîner dans un univers qui n'est pas le sien ?