Les Allées sombres
de Ivan Bounine

critiqué par Béatrice, le 19 mars 2006
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Bounine, prix Nobel oublié
Ces nouvelles évoquent les multiples facettes de l’amour : un premier baiser, une liaison cachée, un moment de séduction le temps d’un voyage. C’est la magie de l’instant, un moment fugace d’émotion comme une valse de Chopin, chargée de lyrisme. Un lyrisme maîtrisé, ni étouffant, ni mièvre. Le narrateur choisit la perspective du souvenir ; son récit se mêle à la nostalgie du bonheur perdu. D’autres nouvelles comme « La Chênaie » ou « Galia Ganskaia » appartiennent au registre tragique. La jalousie et le chagrin d’amour mènent au crime ou au suicide. C’est moins convaincant, la tension dramatique s’essouffle rapidement, presque un fait divers. On n’a pas le temps de s’attacher aux personnages.

Les amoureux de la vieille Russie seront comblés : le samovar, le traîneau, la maison sous la tempête de neige, les icônes illuminées la veille des jours de fête…
La quatrième couverture nous rappelle que Bounine a eu le prix Nobel en 1933. Franchement, un peu déçue par la qualité inégale de ce recueil.