La première partie du livre est captivante. C’est du Dumas du plus haut niveau et de grande qualité.
Tout commence par les frasques de Joséphine. Le récit se déroule dans le bureau de Napoléon, alors premier consul d’une République à l’agonie.
Tout y passe ; les conversations avec Talleyrand, les attentats des royalistes contre la personne du premier consul (l’affaire célèbre de la carriole piégée), les tentatives avortées de rétablissement de la royauté par des militants fanatisés, le cynisme de Fouché déjouant tous les plans de Cadoudal et de la compagnie de Jéhu qui terrorisent les campagnes dans le but de déstabiliser le régime, l’horrible guerre civile avec la Vendée et la Bretagne, l’arrestation du grand rival de Napoléon, le général Moreau, ainsi que celle du général Péchigru, l’exécution du Duc d’Enghien …Le roman emporte le lecteur dans le souffle de l’histoire.
La deuxième partie relate les aventures du comte de Sainte Hermine compromis dans les complots royalistes et enfermé pendant 3 ans sur ordre de Napoléon.
Celui-ci doit racheter ses fautes en s’engageant dans la marine française comme simple matelot. Embarqué sur un navire corsaire, il fréquente Surcouf et lutte à ses côtés contre l’hégémonie de la marine anglaise. Le voyage en Inde est des plus ennuyeux, le roman retombe comme un soufflet. Le récit devient naïf, presque enfantin. Il est truffé d’incohérences. Les animaux croisés n’existent tout simplement pas en Inde : le poulpe, l’alligator etc.. La chasse au tigre est le miroir d’une époque révolue où la nature semblait abondante. Qui aujourd’hui s’enorgueillirait d’avoir tué un couple de tigres pour ramener leur progéniture orpheline au jardin des plantes à Paris ? Qui se vanterait aujourd’hui de massacres de tigres réalisés à dos d’éléphants ? La fin du livre n’a plus de substance ni d’énergie. Le livre semble daté, ce qui gâche l’ensemble et amoindrit le génie de la première partie.
Chene - Tours - 55 ans - 17 décembre 2016 |