La lettre de Conrad, suivi de Pas de résurrection, s'il vous plaît
de Fred Uhlman

critiqué par Norway, le 8 février 2006
(Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes ! - 48 ans)


La note:  étoiles
L'amitié
4e de couverture :
Les centaines de milliers d'admirateurs de L'Ami retrouvé n'avaient lu que la moitié de l'histoire de Hans Schwarz et de Conrad von Hohenfels, ces deux adolescents que la guerre allait si cruellement séparer parce que l'un était juif. Fred Uhlman avait, en réalité, conçu son livre comme un récit à deux voix. C'est seulement après la mort de l'auteur, mais à sa demande, qu'est publiée « La lettre de Conrad », suite de « L'Ami retrouvé », où seul s'exprimait Hans Schwarz. Quelques jours avant d'être exécuté pour avoir participé au complot contre Hitler, Conrad écrit à Hans, avec qui il a partagé tant de moments de bonheur exaltant, pour tenter de justifier ses choix et ses erreurs passés et pour lui demander son pardon. Ce bref roman est la bouleversante confession de l'ami enfin retrouvé. « Pas de résurrection, s'il vous plaît » est un récit qui, dans l'esprit de Fred Uhlman, constituait le troisième volet de l'histoire, même si les personnages sont différents. Simon Elsas, juif d'origine souabe, fixé aux Etats-Unis, revient onze ans après la guerre pour deux jours seulement dans sa ville natale. La cruelle et désespérante réalité du présent s'exprime dans ce" Pas de résurrection, s'il vous plaît ! " crié par Charlotte, la jeune Allemande que Simon aima jadis.

Critique :
Fred Uhlman excelle dans la description de personnages en proie à la culpabilité, à la révolte ou à la colère. Son style est fluide et aisé à lire. Le lecteur rentre facilement dans l’histoire.

Conrad von Hohenfels est émouvant dans sa façon de demander pardon pour ses erreurs de jeunesse. On se rend compte de l’importance de l’emprise familiale dans ses choix. Ce premier récit est bouleversant d’injustice et criant de vérité. Conrad est condamné à mort et se rappelle au bon souvenir de son ancien ami Hans Schwarz. Le lecteur tient la clef de l’histoire de « L’ami retrouvé ».

Dans « Pas de résurrection, s’il vous plaît », Simon Elsas incarne le juif qui ne peut pas pardonner au peuple allemand les horreurs du nazisme. On le sent blessé à un point de non-retour. Le dilemme est cruel. En effet, comment pardonner à une nation qui a voté (la moitié des votes) pour un leader sanguinaire et fou ? En même temps, le temps devrait effacer ces séquelles, mais il n’en est rien pour Simon Elsas. L’amertume et la haine restent tenaces. C’est un personnage qui se retrouve face à la faiblesse de l’être humain.
Incohérence 8 étoiles

Bien que ce soit un excellent livre, "la lettre de Conrad" est basé sur une incohérence, Conrad écrit en septembre 1944 après avoir participé au complot Walkyrie et regrette son adhésion au nazisme principalement à cause des chambres à gaz. Or, leur existence au grand jour n'a été révélée qu'en janvier 1945 lors de la libération des premiers camps...

Ameliedu80 - - 30 ans - 17 novembre 2012