Les contes des jours volés
de Anne-Lou Steininger

critiqué par Sahkti, le 31 janvier 2006
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Arrêter la course au temps
Anne-Lou Steininger est valaisanne et réside à Genève. On lui doit, entre autres, "La maladie d'être mouche" qui laissait déjà paraître son penchant pour le lyrisme poétique et un brin de surréalisme. Proche de Michaux ont dit certains, ce n'est pas faux et ces "Contes des jours volés" confirment cette impression. Un série de texte mélange de contes, de fables, de poésie et de prose, pour nous parler du temps qui passe, de la mort, de l'absence, de l'oubli... autant de phénomènes qui caractérisent l'humanité et font peur. Anne-Lou Steininger s'en approche avec musicalité et abondance des mots, riches et chargés de sens. J'ai particulièrement apprécié la nouvelle "Face à la mer" qui évoque une paquebot de luxe naviguant avec les morts à son bord. Un texte empli de poésie et de symbolisme qui traduit avec justesse ce sentiment d'appartenance à un autre monde, absent et cependant si présent à l'esprit.

Le temps est un des acteurs principaux de ce recueil, pour ne pas dire le héros central. Ce temps qu'on essaie de freiner ou d'arrêter, ce temps qui emporte tout, ce temps qui représente l'arrivée tôt ou tard de la mort. et si il était possible de faire reculer celle-ci ?
L'occasion aussi pour l'auteur de partager avec ses lecteurs un vocabulaire nouveau, à l'image de la fantaisie qui se dégage de ces courts récits: Rondisalabalanque mirapolisalice, grand Mélancocasse qui rêvedouille ou encore verbaille splendoriphore.
Un recueil à savourer, notamment pour le petit grain de folie qui navigue d'une page à l'autre.