La Saga des émigrants, tome 1 : Au pays
de Vilhelm Moberg

critiqué par Cuné, le 10 janvier 2006
( - 56 ans)

La note: étoiles

On s'embarque pour un grand voyage...

Suède, Smaland, paroisse de Ljuder, 19° siècle. Le 4 Avril 1850, 16 personnes quittent tout ce qui a fait leur vie depuis toujours pour se lancer à l'assaut de l'Amérique. Elles ont chacune leurs raisons, et c'est tout l'objet de ce tome 1 que de nous présenter un à un ces individus. Celui qui a eu le premier l'idée de cette immigration est Karl Oskar Nilsson, petit fermier, 27 ans, 5 enfants dont 2 décédés et un 6° en route. Il jette l'éponge en constatant la vacuité de ses efforts avec les cartes qu'il a en mains en Suède pour faire fructifier sa ferme. L'accompagneront, outre sa femme Kristina et leurs enfants, son jeune frère, Robert, un fermier qui fuit sa femme, et l'oncle de Kristina avec sa petite communauté et son valet. Ce dernier a vécu une renaissance dans le Christ, et c'est en tant que gourou qu'il fuit la doctrine de l'Eglise Evangélique luthérienne, religion d'état.

C'est toujours excitant de se lancer dans le premier volume d'une longue saga, et je suis charmée dès le départ. La Saga des émigrants a été élue meilleur roman suédois de ce siècle, et s'il lui fallait encore une autre recommandation, j'évoquerais la fluidité de la lecture. Par petits chapitres courts, Vilhelm Moberg raconte à la façon des conteurs d'autrefois au coin du feu à la fois les dures réalités de la vie quotidienne des personnages, mais aussi la situation politique, économique, sociale et religieuse de la Suède de l'époque, ainsi que les anecdotes se colportant de hameau en hameau.

On ne s'y croirait pas, on y est, et c'est drôlement jouissif d'avoir encore 7 tomes à parcourir....

L’odyssée du courage et de l’espoir
Ma critique va couvrir tout le début de la série. Je ne l’ai pas encore terminée, mais je suis suffisamment avancé pour pouvoir la conseiller en toute certitude. La série démarre au milieu du XIXème siècle dans le sud de la Suède, où le climat et la terre ne rendent guère la vie facile aux habitants. Nous découvrons une petit communauté villageoise, avec ses couches sociales, ses rivalités, ses conflits. La misère ou les querelles religieuses vont pousser une poignée de paysans à tout quitter pour la promesse de l’Amérique. Avec eux nous traversons l’Atlantique dans un bateau surpeuplé, découvrons une terre et une langue inconnues, nous lançons à travers ses immensités, puis commençons à nous installer, bâtir une ferme, survivre au premier hiver... La trame est simple, les personnages sont attachants et bien typés, les péripéties se succèdent sans jamais tourner à la tragédie, la lecture est facile malgré quelques longueurs. Un peu idéalisée et un peu trop simple peut-être, mais vivante et documentée, cette série nous fait faire un passionnant voyage. Une lecture plaisir et instructive à recommander Romur - Viroflay - 50 ans - 29 mai 2016

Une envie de continuer ......
Ce premier livre d'une longue saga est un extraordinaire "état des lieux" d'une Suède, vers 1860, pétrie de religion, passéiste et incapable de nourrir ses enfants, comme de les laisser partir ! Une belle page d'histoire, des personnages, ni trop, ni pas assez, un rythme envoûtant ! Une envie folle de voir la suite : la douleur et la capacité de réflexion de leur aujourd'hui pourront-elles survivre aux rêves (plus ou moins lucides, selon le but de chacun) de demain...? Il faut que j'achète vite la suite. Si la qualité de l'écriture, la méthode respectueuse de regarder chacun, et la véracité historique se maintiennent, alors, comment cette série a-t-elle pu passer inaperçue ? Je vous invite à accompagner le déracinement qu'ont osé ces "petits" .... Vous ne le regretterez pas ! DE GOUGE - Nantes - 67 ans - 5 mars 2012