Un début qui démarre de façon stupéfiante, comme une transition diabolique avec le tome 3, et justifiant pleinement le titre de l’épisode. Un tome tragique également où Peter s’efforcera de sauver son ami Pan d’une grave blessure infligée par le capitaine Crochet, validant en quelque sorte son passage à l’âge « adulte », mais dans un sens seulement compris du jeune garçon…
Je ne suis pas sûr que le personnage du jeune satyre, qui fournit l’explication au nom de « Peter Pan », existe dans le roman (que je n’ai pas lu mais je compte sur les lecteurs qui l’ont fait pour me démentir si besoin), mais je trouve que cet élément, astucieuse allégorie d’une amitié fusionnelle empruntée au mythe, apporte une force supplémentaire au récit. Encore une fois, Loisel nous révèle ici toute sa créativité.
La fin du tome se termine une fois encore dans le Londres de Whitechapel, qui représente le côté obscur du récit, en contraste avec l’île imaginaire, pays lumineux des rêves et des chimères. On croise de nouveau l’ombre de Jack l’Eventreur, comme envoûté par la flûte de Pan de Peter, que celui-ci a hérité du jeune satyre. Cette scène en apparence anodine sera décisive sur le comportement du sinistre personnage, qui n’a à ce stade du récit commis encore aucun meurtre…
Dessin vif, couleurs agréables et mise en page impeccable se conjuguent parfaitement à l’intérieur d’un récit sans faute de rythme. Ce tome nous emporte un peu plus dans cette fantastique aventure qui bien sûr fait vivre l’enfant en nous, adultes que nous sommes, mais sans mièvrerie disneyenne bien au contraire. D’ailleurs, ce Peter Pan-là n’est pas vraiment à mettre entre toutes les mains.
Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 1 août 2013 |