Jules César
de Joël Schmidt

critiqué par Numanuma, le 19 décembre 2005
(Tours - 51 ans)


La note:  étoiles
Il est venu, il a vu, il a vaincu
Jules César n’est pas n’importe qui. J’utilise le présent à dessein. En effet, son nom fait partie de l’Histoire autant que de la légende ; comme tous les grands personnages, il résiste à l’analyse. Il est impossible de ne voir qu’une seule face de cet homme né pour la gloire et la règne. Et qui ne sera jamais roi… Son nom est parfois utilisé comme substantif, désignant ainsi une personne particulièrement habile dans son domaine, son nom est à l’origine de Kaiser ou Tsar et devient le titre de tous les empereurs romains par la suite ; on le retrouve même empereur des cafetiers chez Pagnol et militaire aux prises avec un village d’irréductibles Gaulois !
Bref, Jules César est toujours vivant car il est un modèle, en bien ou en mal, une référence qui pourrait en remontrer à tous les politiques de la planète.
Ce volume n° 2 de la nouvelle collection Folio, intitulée sobrement Biographies, se lit avec une aisance inhabituelle pour un livre d’histoire, catégorie d’ouvrage plutôt aride d’ordinaire. De plus, il comporte une série de reproductions de divers documents mettant bien en valeur le sujet.
En le lisant, César prend de multiples visages : fils de Vénus, politique roué, philosophe, professionnel de la rhétorique, chef militaire… Il a tout pour lui et le sait. Il est Charlemagne ou Napoléon autant que Rastignac ou Voldemort… Sa filiation supposée avec Vénus n’est là que pour renforcer sa présence et ses prétentions. Sa clémence légendaire est une arme subtile qu’il utilise afin de développer son image magnanime. En fait, en épargnant ses ennemis, il peut espérer s’en faire des alliés et il abaisse la réputation de ceux qu’il a vaincu, qui deviennent par là même ceux que César a graciés. Lettré, il est toujours au courant des activités politiques de Rome et sait y répondre par écrit lorsqu’il se trouve loin de tout, en Gaule ou en Espagne. La propagande fait partie de son bagage. Soldat, il sait se faire aimer de ses troupes qui lui décernent le titre d’imperator bien avant la campagne des Gaules. Il a vaincu Vercingétorix, certes, mais son attitude lors de sa reddition fait qu’il est resté dans les livres d’Histoire comme celui qui, malgré la défaite, a remporté une victoire symbolique sur César. Et ils sont rares ceux qui peuvent se prévaloir d’un tel privilège.
En toute chose, César est un stratège. Et en toute chose il voit son avènement. Ceci explique l’ardeur qu’il met à détruire petit à petit une République mourante dont le plus illustre représentant est Cicéron. Un des plus grands ennemis de César. Destruction qui passe non par les armes, dans sa majeure partie, avant la guerre civile, mais par la politique. Il y donne tout son talent d’orateur mais y déploie également toute l’hypocrisie, toute la cruauté, la duplicité, la ruse, le cynisme, dont il est capable. Il passe ainsi toutes les étapes de la vie politique romaine, gravissant tous les échelons des honneurs jusqu’à devenir dictateur à vie, ce qui signifie clairement qu’il règne. Mais cela ne lui suffit pas, il veut être roi.
Ce qu’il ne sera pas à cause de l’intervention de Brutus, un de ses protégés – César est l’amant de sa mère- qui conduit une cabale contre le maître de Rome.
De nombreux noms sont associés à César, tels que Pompée, Cassius, Cicéron, Marc Antoine, Cléopâtre, Mithridate… Des noms prestigieux dont on peut se demander s’ils auraient passé l’épreuve du temps sans la présence hégémonique de César sur son époque.
Ce livre n’est évidemment qu’une introduction à la vie de ce personnage hors norme, la bibliographie donnée en fin d’ouvrage et les nombreux extraits disséminés dans le texte sont là pour le prouver. Néanmoins, on peut se jeter dans la lecture de ce livre de grande clarté qui évoque avec objectivité le caractère de César. J’ai découvert un homme dont finalement je ne savais rien et dont même les contemporains semblaient avoir du mal à cerner en sa totalité.
Abordable 8 étoiles

J'ai apprécié ce bouquin surtout pour sa simplicité à appréhender le sujet.
En effet, nombre de livres sur le même sujet sont difficiles à aborder.
Dans celui-là, l'auteur nous emmène dans l'époque avec une certaine facilité, ce qui rend l'histoire de César intéressante.
Je le conseille à quiconque aimerait approfondir cette période de l'histoire de Rome.

Albator76 - - 47 ans - 18 janvier 2013