Coup d'état
de Pierre Moinot

critiqué par Montgomery, le 6 décembre 2005
(Auxerre - 52 ans)


La note:  étoiles
Belle glissade vers le roman pastoral naïf
Simon-Paul Méhus, protestant, vétérinaire près de Niort, est un fervent républicain (tendance Montagnard) : l’inscription « La République ou la mort » gravée sur sa montre en témoigne. Au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre 1851, Méhus devient la proie des partisans du Prince-Président.
Débute alors une fuite au cours de laquelle notre héros va faire des rencontres. Blessé, il se réfugie grâce au dévouement de ses « compagnons d’infortune » républicains, au fin fond du marais poitevin. Au contact d’une nature magnifiée et de Madeleine, une jeune femme qui lui dispense les soins les plus apaisants, Méhus parviendra à une forme de paix intérieure…

Dans la première partie, nous avons affaire à un roman d'aventure des plus classiques. A ce moment, on pouvait penser que le projet de l’auteur consistait à appréhender un événement de l’Histoire du modeste point de vue de la province et de ses habitants qui, sans être de premier plan, n’en sont pas moins des acteurs sincères et courageux. Toutefois, Pierre Moinot a donné une autre orientation à son roman en le transformant au fil des pages en une hagiographie de la Nature dont les vertus pour rendre l’homme meilleur, comme chacun le sait, sont inégalables. Ni les doutes du héros sur le mode ( l’action vaut-elle mieux que la parole ?) et sur la vanité de son engagement, ni le pittoresque (que certains pourront juger artificiel) des personnages secondaires, n’ont réussi à me convaincre du bien-fondé de l’infléchissement donné au cours de l’histoire. Ce coup d’Etat n’est pas, en ce qui me concerne, un coup d’éclat.