L'artiste, l'institution et le marché
de Raymonde Moulin

critiqué par Veneziano, le 5 décembre 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La place de l'artiste dans la société : un classique passionant
Cet essai est un classique de la matière. Il permet de comprendre, de manière claire et complète, les mécanismes de la création en France.
L'artiste, comme le laisse entendre le titre, est placé entre le marché et les personnes publiques, parmi lesquelles principalement l'Etat. Le consommateur est souverain, et la concurrence est rude pour lui plaire, dans un contexte mondialisé. Celivre fait le lien avec le très intéressant essai d'Alain Quemain, sur ce thème, dont le titre est très voisin de celui-ci.
Pour renouveler et soutenir la création, l'Etat a mis en place des politiques volontaristes et des institutions pour les gérer. Il y avait déjà les Musées, qui connaissant aussi, entre eux, une logique concurrentielle. A cela, s'ajoutent les achats publics du Fonds national et des Fonds régionaux d'art contemporain - FNAC et FRAC - , la commande publique d'oeuvres d'art, qui peut être nationale ou locale, que supervisent la Délégations aux arts plastiques et le Centre national des arts plastiques.
A titre de parenthèse, Claude Mollard, dans Le 5ème pouvoir, explique la création de ces institutions, et répond à Marc Fumaroli, qui a pu contester l'apparition d'un Etat culturel, dans un livre éponyme.
Enfin, Raymonde Moulin présente une analyse sociologique de l'artiste, dans sa carrière, au regard du système dans lequel il s'insère.

Ce livre est un classique de la matière. Il a été publié pour la première fois en 1992, et la même maison d'édition l'a réédité en 1997, en format "poche". Ici, cette sociologue nous livre un ouvrage dense et complet, mais qui reste toujours clair.
Pour peu que vous vous intéressez un tantinet à ce thème, il est probable qu'il vous passionne.