Nos adieux
de Timothy Findley

critiqué par Aria, le 1 décembre 2005
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Un été 42
Timothy Findley (1930-2002) est l’un des plus grands auteurs canadiens du XXème siècle. L’un de ses romans les plus forts mais aussi les plus durs est « Le dernier des Fous » (critiqué sur CL). « Nos adieux », œuvre que j’ai beaucoup aimée, est souvent oubliée de sa bibliographie ou qualifiée de « novella », qui est un terme que je ne connais pas. Mais pour moi, ce n’est en aucun cas un roman mineur.

Graeme et Mi Forbes vivent dans la banlieue chic de Toronto ; ils semblent former une famille heureuse avec leur fils Matthew, 9 ans et leur fille Bonnie, 5 ans. La famille de Graeme a été lourdement affectée par la guerre de 14, puisque son père et son frère aîné y ont laissé la vie ; de plus Ellen, la grand-mère, ne vit plus que dans le souvenir de ses chers disparus, ce qui est difficile pour Graeme, qui est presque considéré comme le non-héros.

Le roman démarre le jour de la déclaration de guerre en septembre 1939. Comme on pourrait s’en douter, Graeme s’engage aussitôt dans l’armée de l’air. Peu après, Bonnie, 6 ans, meurt accidentellement.
Mi se retrouve avec peu de ressources, obligée de vivre avec sa belle-famille et Ellen lui impose de mettre Matthew en pension pour en faire un homme.
Graeme ne donne guère de nouvelles et Mi comprend vite qu’il est retourné à ses deux occupations favorites, l’alcool et les jolies filles. Ceci lui est confirmé par une amie, Eloïse, dont le mari est sur la même base. Les incartades de Graeme lui valent même d’être rétrogradé ; on ne peut confier un chasseur à un alcoolique !
Et puis, à l’été 42, Eloïse trouve une sorte de maison de famille où Mi et son fils vont pouvoir passer l’été. Et Mi, comme Matthew, découvriront beaucoup de choses.

Ce roman est très touchant, Mi est une héroïne à qui l’on souhaite que la vie sourie enfin. L’atmosphère du roman est plutôt mélancolique, même si l’on sent que Mi, jeune femme courageuse, fait tout pour prendre sa vie en mains et rendre son fils heureux.
Ce type de roman peut aider les jeunes Européens à se rappeler que même si la guerre a eu lieu en Europe, elle a été très dure pour de nombreuses familles américaines, notamment canadiennes.

Merci Timothy Findley !