Dans ce court récit, nous retrouvons un personnage haut en couleurs de la série Charlotte et Thomas Pitt. Il s’agit de lady Vespasia Cumming-Gould mais elle est ici une jeune femme mariée depuis peu. L’histoire débute en 1853, à Londres, alors que Vespasia se rend à une réception donnée par un de ses amis, un certain Omegus Jones. Comme il était courant à l’époque, la fête doit se dérouler pendant une semaine entière et de nombreux autres invités sont présents dont une jeune veuve, Isobel Alvie et un certain Bertie Rosythe, un beau parti que rêve d’épouser Isobel. Mais, Bertie est intéressé par une autre jeune veuve en la personne de Gwendolen Kilmuir qui semble répondre à ses attentes. Poussée par la jalousie, Isobel humilie publiquement Gwendolen. Le lendemain, c’est un drame terrible qui secoue la petite assemblée et vient mettre un terme aux réjouissances. Isobel est alors tenue pour responsable du drame et devra effectuer un long voyage expiatoire en compagnie de Vespasia jusqu’aux confins de l’Écosse afin de pouvoir obtenir le pardon de la société et éviter l’exclusion sociale complète qui la jetterais très vite dans la plus totale misère et ruinerait ses chances de pouvoir espérer un remariage salvateur.
Anne Perry réalise encore un coup de maître avec ce récit très court mais qui recrée l’atmosphère lugubre et désolée de l’Écosse aux prises avec de fortes tempêtes hivernales qui constitueront une épreuve pour les deux jeunes femmes tenues par l’honneur d’accomplir ce voyage jusqu’au bout. Elles découvriront de nombreuses vérités sur le passé de Gwendolen et un terrible secret qui devra rester enfoui dans le silence afin de préserver la réputation de la jeune femme. Mais Isobel sera-t-elle capable d’une aussi noble attitude ? Encore une fois, la mort et la rigidité des mœurs de la haute société anglaise sont au rendez-vous. Et il ne faut pas oublier la fête de Noël qui viendra clore cette savoureuse histoire. Un passage particulièrement réussi est la traversée en barque du célèbre Loch Ness par les deux téméraires voyageuses. J’ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture.
Dirlandaise - Québec - 69 ans - 18 septembre 2008 |