Le phare de Monhegan
de Richard Russo

critiqué par Cuné, le 14 novembre 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
On dirait du classique anglais, en fait
Richard Russo n'est pas un auteur idéal pour les nouvelles, à mon goût. Autant sur un pavé il sait à merveille planter gentiment et progressivement le décor, autant ça fait flop sur une trentaine de pages. Ce n'est pas suffisamment incisif, comme une impression de tourne-autour sans jamais mettre le doigt là où il faudrait. Ma métaphore est totalement foireuse, l'impression que j'ai eu tout au long de ma lecture en fait c'est une mélancolie tristounette, et pas celle qui vous berce l'âme, qui fait gentiment mal, non, celle du dimanche soir à l'heure des génériques TV, qui vous fait sentir médiocre et instable. Et je n'aime pas ces sensations. D'ailleurs même la nouvelle qui deviendra par la suite Un rôle qui me convient, n'a pas le dixième de l'humour du roman. Je ne suis même pas allée au bout de la dernière nouvelle du recueil, pour vous dire ....
Un recueil de nouvelles de qualité 9 étoiles

Pour commencer, autant le dire tout de suite, ma critique va aller complètement à rebrousse poil de la critique principale. Critique qui m’avait notamment refroidi à lire ce recueil de nouvelles de cet auteur que j’affectionne tant : Richard Russo.
Il est vrai que le format nouvelles bride quelque peu ce qui fait le charme de Richard Russo. Cependant, pour ma part, le charme a tout de même opéré. Le style est toujours au rendez-vous et la touche quelque mélancolique de certaines nouvelles n’a pas été pour me déplaire, bien au contraire. Je ne me suis ni senti médiocre ni instable au cours de cette lecture. J’ai plutôt ressenti une certaine tendresse, avec un petit goût doux amer, à l’image de certains moments clés de notre vie. La fameuse « bitter sweet symphony ».
Pour avoir tout lu de cet auteur je ne mettrai pas Le phare de Monhegan dans son top, bien entendu, mais classerai ce recueil de nouvelles à part. Les nouvelles ne sont pas si courtes que cela, entre 40 et 60 pages, ce qui permet de rentrer dans les histoires mais ne peut en aucun cas être comparé au format roman.
Cette lecture confirme juste une chose, enfin pour moi, c’est que cet auteur a vraiment quelque chose de particulier, un je ne sais quoi qui me plait. A vrai dire je n’ai jamais été déçu par cet écrivain et j’attends avec impatience la sortie en poche de son nouveau roman : A malin, malin et demi, la suite d’un homme presque parfait.

Sundernono - Nice - 40 ans - 7 mai 2018