Jours de chaleur
de Jean Forton

critiqué par Sahkti, le 10 novembre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Forton le pessimiste
Jean Forton n'était pas un écrivain très fécond, ni très médiatisé. Ses textes sont cependant d'une très grande richesse, emplis de mélancolie, de froideur et de perversité, des écrits durs dans lesquels l'humanité n'est pas présentée sous son meilleur jour et c'est ce qui me plait chez lui. Jean Forton est un pessimiste, un homme vivant dans le désespoir, ça déteint forcément sur son oeuvre, en particulier ces nouvelles que l'éditeur Finitude a eu l'excellente idée de regrouper et publier.

Forton, ce n'est pas un tendre. Chez lui, les enfants ne sont pas des anges et la terre est peuplée de salauds. On tue, on vole, on pervertit, le tout avec un naturel assez déconcertant.
Cela pourrait sembler noir et déprimant mais grâce au style si féroce de Jean Forton, l'écriture s'emballe et suit un rythme assez déconcertant qui séduit complètement le lecteur, le faisant plonger avec une certaine délectation dans l'horreur, comme ce journal intime d'un petit garçon qui raconte l'Occupation et la Résistance. Au lieu de glorifier les résistants et les maquisards, c'est l'inverse qui se produit, on découvre des animaux assoiffés de sang et de sexe sous des carapaces humaines. Quelque peu effrayant.