J'irai pas en enfer
de Jean-Louis Fournier

critiqué par CC.RIDER, le 31 octobre 2005
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Bribes d'enfance
Par petites touches furtives, Jean Louis Fournier évoque des scènes de son enfance et de sa vie de jeune pensionnaire d'une boîte catholique. Il procède avec une naïveté, une ingénuité charmante. Dans son texte, tout est léger, délicat, les phrases sont simples, voire simplistes. On est dans le minimal voulu. On a même l'impression d'observer le monde avec des yeux d'enfant et de le comprendre avec des pensées d'enfant.
Fournier a un problème avec la religion et surtout avec son clergé. Il affecte de ne pas comprendre grand chose à tous les mystères et a une façon bien à lui de s'étonner de tout.
Il a descendu une statue de la Vierge de son piedestal et l'a installée dans les WC sous prétexte qu'il la trouvait laide. Il fait semblant de travailler avec un dictionnaire pour mieux y reluquer les images de femmes dénudées qu'il y a trouvées.
Il fait toutes sortes de promesses à Dieu car il a très peur d'aller en enfer. Bien entendu, il ne tient pas ses promesses, mais réussit à découvrir un certain paradis à l'écoute de morceaux de musique classique.
Un livre court, concis, évident. Un style plein d'une naïveté touchante qui ravit le lecteur. En un mot, un petit bijou littéraire à ne pas manquer...
Hilarant ! 8 étoiles

Jean-Louis Fournier nous conte ici des souvenirs de son enfance qui fut baignée dans la bassine de la religion catholique, pur jus. Un régal pour ceux et celle qui ont connu ces années-là. C’est jouissif, hilarant, vraiment.
Un extrait pour vous donner le ton si vous n’avez pas encore lu cette perle :

- Une fois, il y a un directeur de retraite qui nous a donné un tuyau pour ne jamais aller en enfer : il suffisait de réciter tous les soirs avant de s’endormir trois Je vous salue Marie et, quoi qu’on ait fait comme péché dans la journée, si on mourait la nuit, on allait au paradis. Attention, si on oubliait seulement une fois, ça ne marchait plus. A partir de ce jour-là, j’ai récité tous les soirs mes trois Je vous salue Marie. Ça a duré une année, jusqu’au jour où j’ai oublié. Un matin, je me suis réveillé avec la gueule de bois. La veille, j’avais bu du genièvre, je m’étais endormi comme une masse et je n’avais pas récité mes trois Je vous salue Marie. J’étais recalé pour mon passage au ciel. Je pouvais continuer à boire du genièvre tous les soirs. Pour oublier.

Catinus - Liège - 72 ans - 19 mai 2019


Un bol d'air frais 8 étoiles

C'est bien mignon , écrit à la manière du "petit Nicolas" avec cette touche de simplicité si touchante. Jean Louis Fournier arrive à nous émouvoir avec cette suite d'anecdotes de sa jeunesse tournant autour de sa scolarité catholique.
J'aime cet auteur , tout parait si léger avec lui... un bon moment de fraicheur.

Ndeprez - - 48 ans - 28 octobre 2013


D'une grande fraîcheur 7 étoiles

" Aujourd'hui, c'est le coiffeur qui est venu à la maison pour raser papa. Habituellement, c'est papa qui se déplace. Aujourd'hui, il peut pas. Il est mort....
Yves-Marie dit que la barbe ça continue à pousser après la mort. Je pense que c'est pas vrai. Ou alors les morts qui sont morts depuis plus de cent ans, leur cercueil doit être rempli de barbe...."

Lectrice - Pas de calais - 50 ans - 10 novembre 2005