« A visage couvert » est le premier ouvrage de P.D. James et date tout de même de 1962 ! Plus de 40 ans après, Adam Dalgliesh continue de sévir pour notre plus grand bonheur. Ce premier ouvrage était déja fort prometteur et c’est une véritable surprise de constater qu’il était le premier de la série.
Pour qui ne connaîtrait pas P.D. James, elle est une auteuse anglaise, de polars, principalement avec des héros récurrents ; le commissaire Adam Dalgliesh, de Scotland Yard, ainsi que ses adjoints, des plus typés.
Les intrigues de P.D. James exploitent à fond la psychologie des personnages, loin du « je-vais-vous-mener-en-bateau-jusqu’à-la-fin » type Agatha Christie. On est avec elle davantage dans le « vrai monde des vrais vivants ». Pas d’actions spectaculaires, plutôt du cheminement logique avec beaucoup d’arrêts sur le bas-côté pour observer la vie intrinsèque de ses héros et intervenants. L’intrigue est le fil rouge entre les vies, heurts et malheurs, des personnages mais le roman serait plutôt un descriptif de ces vies et du pourquoi de leur fonctionnement.
En l’occurrence, le meurtre dans la campagne anglaise d’une jeune domestique d’une maison huppée, fille mère, qui venait d’outrepasser les règles de la bienséance en annonçant ses fiançailles avec le fils de la maison (roman écrit en 1962 ! !). Le contexte est lourd et c’est l’occasion pour P.D. James de mettre sa finesse au service d’une dissection en règle des moeurs, us et coutumes de petits hobereaux anglais fin du XXème siècle. Maupassant ne s’y prenait pas autrement.
Tistou - - 68 ans - 25 juillet 2007 |