Le livre des aveux
de John Banville

critiqué par Eireann 32, le 26 octobre 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
Est-il surprenant que j’ai fini en prison ?
John Banville vient de recevoir le «Booker Price» pour son roman «The Sea». «Le livre des aveux » a été finaliste de ce même prix en 1989. Pour la petite histoire en 1989 et cette année, les 2 finalistes étaient les mêmes, Kazuo Ishiguro et John Banville.
Un homme se raconte à la Cour, comment est-il devenu un criminel ? Frederick St John Vebderveld Montgomery, aristocrate dans le besoin a tué une femme, comment en est-il arrivé là ?
Frederick, dans le Sud espagnol doit de l’argent à des gens louches, très louches, ils gardent sa femme et son fils en otage. De retour en Irlande, il sombre petit à petit dans la paranoïa, son côté immature, sa consommation d’alcool et son manque d’argent l’amènent au vol, mais celui-ci tournera mal.
Frédercik paraît avoir oublié de grandir, il s’accroche aux basques de quiqonque peut l’aider, mais sa mère n’a plus le sou, et le déshérite. Ses parents n’étaient pas les gens qu’il pensait, les tableaux ont disparu. La folie s’installe. On note une quasi-absence de scrupule chez ce personnage, un sens des valeurs d’une caste ex-dominante, comme si tout leur était dû, une théatralisation permanente.
-« Tout est vrai, rien ne l’est, sauf la honte. »
Ce livre est un long monologue de Montgomery, sans dialogue, avec une ecriture précise et un vocabulaire très recherché. Un livre dur et un homme malsain qui ne laisse pas indifférent.
Premier volume d’une trilogie qui comprend Athéna (une nouvelle édition vient de sortir) et Le Monde de l’or. C’est un des romans les plus abordables de l’auteur, qui n’est pas spécialement un écrivain grand public.
Le monologue d'un gredin 7 étoiles

Frederick V. Montgomery est un aristocrate désargenté confronté à de terribles dettes. Se trouvant dans le sud de l'Espagne, ses créanciers s'emparent de sa femme Daphné et de son enfant pour contraindre ce mauvais payeur à respecter ses engagements. Obligé de trouver de l'argent et vite, Frederick retourne dans son Irlande natale juste assez longtemps pour se disputer définitivement avec sa mère, voler un tableau et commettre un meurtre gratuit et sans mobile.
A travers ce roman, on assiste au monologue ampoulé que Frederick réserve à ses juges. Il revient, non sans s'appesantir, sur le crime qu'il a commis et sur les quelques jours d'errances et de doutes qui ont suivi jusqu'à l'arrestation finale. Frederick a tout d'un criminel immature, qui essaie de se raccrocher aux rares certitudes qui lui restent encore. Il y a quelque chose de pathétique, mais aussi de jouissif, chez ce criminel qui tout en reconnaissant l'ignominie de son acte tente de s'en disculper un peu. Une exploration de la conscience d'un être perdu qui m'a plu donc!

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 10 janvier 2006