Texto de Dmitry Glukhovsky
(Tekct)

Catégorie(s) : Littérature => Russe

Critiqué par Isad, le 13 janvier 2022 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 095ème position).
Visites : 3 172 

Piégé pour combien de temps ?

Le roman mêle les thématiques du hasard, du choix, de la droiture et de la culpabilité. Il montre comment un malheureux enchaînement de circonstances conduit un individu vers un destin dont il prend ensuite certaines branches consciemment, d’autres qu’il suit par impulsion.

Tout au long de la lecture, on ressent une sorte de d’engrenage, dont on découvre progressivement les fils, via la psychologie des personnages, et dont le narrateur essaie de se dépêtrer.

Un univers noir, totalement différent de celui de « Métro ».

Ilya sort de 7 ans d’incarcération dans le nord de la Russie pour détention de drogue et revient à Moscou. Il n’a pas oublié le policier corrompu qui l’a piégé, le localise et le tue alors que ivre, il voulait avoir avec lui une explication. Dès lors, il va s’ingénier à cacher son geste fatal. Il va tenter, via le téléphone qu’il lui a subtilisé, de comprendre la vie de cet homme et converser avec ses proches pour éloigner toute inquiétude sur sa disparition.

"Il est des gens qui laissent une trace derrière eux, et il y a ceux dont il ne reste rien."

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<i>Il y a des gens qui laissent une trace derrière eux …</i>

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 23 mai 2023

Il y a des gens qui laissent une trace derrière eux, et il y a ceux dont il ne reste rien. Ilya Lvovitch est clairement du bord de ceux qui ne laisseront rien, dans cette Russie désespérée, désespérante, où l’individu, hormis la petite frange d’apparatchiks, n’existe pas, n’a pas d’importance.
Ilya a été envoyé sept ans en camp pénitentiaire, de rééducation (selon le terrible langage propre aux dictatures russes et chinoises), pour une faute qu’il n’a pas commise mais qu’un petit chefaillon - Petia, policier sans scrupules et corrompu – lui a collée sur le dos, comme pour s’amuser.
Dire qu’Ilya ne s’est pas amusé à Solikamsk, à plus de 1200 km de Moscou, est un euphémisme. Il a juste été détruit, ou tout comme, humainement, et il a été comme déraciné, coupé de ses relations (amis, fiancée) et désormais sans vie sociale. C’est un homme amer, sans avenir et avec l’envie furieuse de retrouver Petia, celui qui l’a détruit, qu’il revient chez sa mère, son seul point d’attache.
On comprend qu’il ne s’agit pas d’un roman catégorie « feel good » ! (et c’est encore un euphémisme !!)
Texto traite donc de cette Russie moderne et déshumanisée, de l’absence d’avenir et de bien être pour le « vulgum pecum », mais pas que …
Comme le titre l’indique, il traite aussi des techniques modernes de communication, liées à tout ce qui tourne autour du numérique et notamment mails et smartphone. En effet Ilya va rapidement retrouver Petia – facile grâce à l’exposition publique liée à ces nouvelles techniques de communication – le tuer dans un accès de rage incontrôlable et s’emparer de son smartphone. Ce faisant, il va progressivement endosser le « costume numérique » de Petia et jouer, à son corps défendant, à être Petia. Ca va bien sûr rapidement se compliquer. Pire devenir dangereux dans la mesure où Petia était un policier apparatchik corrompu et aux relations toxiques …
Roman noir, pas de couleur dans ce pays où l’arbitraire règne, il vaut mieux se sentir bien sa peau quand on attaque sa lecture sinon c’est le genre de roman qui vous prend par les pieds et vous tire vers le fond, toujours plus profond ! C’est néanmoins particulièrement intéressant pour en savoir un peu plus sur la Russie moderne et ce que peut produire la dictature de quelques privilégiés …

La fuite !

7 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 27 juillet 2022

Condamné à tort à 7 ans de prison, le jeune Ilya en veut à mort à Petia, policier ambitieux et véreux , prêt à tout pour étaler sa toute puissance.
De retour à Lobnia (banlieue de Moscou) , Ilya réalise qu'il a tout perdu. Sa petite amie qui ne l'a pas attendu et sa mère, décédée la veille de sa sortie.
C'est un monde fragile qui s'effondre, une vie quasi impossible à reprendre.
Alors, sur un coup de tête, Ilya rejoint Moscou, retrouve Pétia et commet l'irréparable. Son forfait abouti, il s'empare du téléphone portable.
Smartphone moderne, prolongement de notre existence où nos vies s'affichent au monde entier.
Une aubaine pour Ilya qui va pourvoir endosser les habits du policier et vivre sa vie par procuration .

Une idée originale qui dénonce l'emprise de la technologie sur nos vies. Les réseaux sociaux à qui nous livrons nos moindres secrets et états d'âme...
Ilya est un anti-héros que nous parvenons parfois à comprendre, seul parmi la foule moscovite, seul face aux relations de Petia, seul avec son téléphone, seul dans une Russie glaciale et triste.
Des idées d'ailleurs l'accompagnent mais la fuite est-elle la solution quand on a tout perdu ?
Une lecture agréable néanmoins.

Une autre vie que la sienne

4 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 11 avril 2022

Une autre vie que la sienne
Ilya Lvovitch vient de purger une peine de 7 ans de prison pour un délit qu’il n’a pas commis : alors qu’il voulait protéger sa petite amie, le lieutenant de police lui met un sachet de drogue dans la poche.
" ..je lui ai pardonné. Je veux vivre maintenant."
Voeu pieux, car rien ne se passera comme prévu. Seul, sans argent, il arrive à Moscou où tous ceux qu’il connaissait ne sont plus là pour lui.
Il décide d’aller voir le responsable de sa condamnation Petia Khazine (Souka). Grâce à Internet, il a suivi sa réussite, a vu ses voyages, ses conquêtes, son avancement, major, bientôt lieutenant-colonel...
Mais, aviné, là encore la rencontre ne se passera pas comme prévu. Ilya récupère le portable du policier dans lequel ce dernier enregistrait toutes ses conversations, avec des trafiquants, avec sa mère, sa petite amie et bien sûr tous ses contacts.
Ilya va se mettre dans la peau du policier, va essayer de vivre sa vie, par téléphone interposé, évitant habilement toute demande de conversation orale ou visuelle.
Une histoire bien construite démontrant s’il en était besoin le danger des réseaux sociaux et leur pouvoir.
On suit sans attachement un anti-héros dans cette usurpation d’identité dans une Russie pauvre et corrompue.
Mais une lecture interminable ; entre ses réflexions, ses recherches, les histoires d’amour, les histoires de famille, de drogue...
Dommage.

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