Martin1

avatar 12/08/2020 @ 00:02:20
Dialogue entre un entomologiste et un ami, rencontré la veille.
Les personnages discutent sur un banc, dans un square de Paris, autour de 23h. Je précise que je ne porte aucun jugement sur ces personnages, je les laisse exprimer leur point de vue et je ne prétends aucunement que l'un ait raison ou tort.

L’AMI : Je savais que vous viendriez, ce soir.
L’ENTOMOLOGISTE : A la bonne heure : Êtes-vous donc homme de Dieu au point qu’il vous souffle à l’oreille vos rencontres vespérales ?
L’AMI : Dieu ne me parle guère. Mais notre précédente discussion avait des airs de prologue. Vous aviez quelque chose à me dire, hier. Mais vous vous êtes tu. J’en avais déduit que vous reparaisseriez sous peu.
L’ENTOMOLOGISTE : Je suis venu à cause d’un moustique.
A. Un moustique ?
E. Une heure qu’il bourdonnait au-dessus de ma tête. Il devait sentir jusqu’au bout des antennes mes exhalaisons de sang bien frais. Il s’est posé sur ma joue. Et là, j’ai fait ce que les hommes font en pareil cas : ils se giflent dans le noir. Vous allez me demander si je l’ai tué… Non ! Grâce au ciel. Je suis entomologiste, d’habitude je n’aime pas faire du mal aux insectes. Mais je ne sais pas ce qui m’a pris. Je me suis giflé seul, violemment, et j’ai eu une belle rougeur pendant quelques minutes.
A. Dois-je vous plaindre ?
E. Non. Je n’ai eu que ce que je méritais. J’ai consacré ma vie aux insectes, et voilà que bêtement, j’étais prêt à en supprimer un. Si mon coup m’est revenu dans la figure, c’est bien fait pour moi.
A. Si votre écologie vous contraint à épargner les insectes, de grâce faites une exception pour ceux-ci. Les moustiques sont une drôle d’engeance. Ne sont-ils pas vecteurs d’une maladie tropicale dont le nom m’échappe… ?
E. Le paludisme… Mais il n’est pas question de cela. Je vous ai dit hier que j’étais écologiste. Vous y avez vu quelque militantisme nébuleux, ou un végétalisme austère… vous m’avez cru soumis à un ensemble de dogmes et de jeûnes tels que votre propre religion vous a habitués. Mais vous comprenez mal. Par mon écologie je cherche à me laisser réabsorber par la nature, parce que toutes les molécules de mon corps en font partie, parce que d'une certaine manière, je n'ai jamais quitté les sous-bois. Au fond, vous avez raison, pour le moustique. Qu’importe qu'il soit vivant, ou qu’il soit mort. La loi naturelle est une loi de mort, de cruauté même. L’araignée dévore la mouche prise dans sa toile, la mante religieuse engloutit son propre partenaire ; s’il n’en était pas ainsi, les forces de l’araignée s’épuiseraient, se gaspilleraient même, en des toiles inutiles. Il en résulterait une perte biochimique dramatique. Seule la morale humaine pourrait tenter prétentieusement de défendre les insectes piégés. Et voilà ce que je suis, moi : je suis l’araignée, je suis la mante, je suis, comme eux, êtres de prédation et de pulsion violente. C’est en saignant les êtres que je démontre mon amour infini de la nature, si absolu que je veux me soumettre à ses règles même les plus terribles.
A. Pourtant, vous ne mangez pas de viande.
E. De viande industrielle, non ! Mais si j’étais chasseur-cueilleur, je serai repu de mon gibier ! Ce qui m’agace, c’est que depuis que les hommes ne produisent plus eux-mêmes ce qu’ils consomment, ils se sont persuadés de s’être émancipés de la nature alors qu'ils en sont plus que jamais dépendants. Ils ressemblent à ce moustique paludéen qui contamine ses hôtes pendant leur sommeil. Il ne connaît que sa propre loi et fait de tout sang son profit. Mais le moustique ne fait que sucer du sang. L’homme, c’est de toute vie dont il est le parasite. Mais je vois que vous souriez. Vous vous moquez, n’est-ce pas ?
A. Je ne moque jamais des gens qui cherchent du sens. Si je souris, c’est que je ne pense pas qu’aucun chrétien, même persuadé de la mortalité et l'irrémissibilité de son péché devant Dieu, n’arrivera jamais à une telle haine de soi.
E. Vous recommencez ! Vous reprenez vos références religieuses, vous, votre repentir, votre mépris du monde...
A. Vous vous êtes giflé tout à l’heure. Il faut bien que vous vous détestiez un peu.
E. C’est l’humanité que je déteste, pas moi.
A. Dans ce cas vous percevez, sous votre scepticisme, l’indéracinable nature humaine que vous cherchez à vaincre. Votre écologie a atteint la plénitude de son sens. Mais elle mène à votre propre déphasage. Vous vouliez être une araignée ; mais l’araignée ne pense pas comme vous. Elle ne moralise pas. Elle ne dit pas : Je dois agir en araignée pour me conformer à ma nature, et au diable ceux qui agissent différemment. Elle laisse ses actes plaider, crier son essence à sa place, réaffirmer chaque seconde sa nature d’arachnide. Ce débat intérieur entre notre appartenance à la nature, et notre désir profond de nous en détacher, c’est une plaie qui ne disparaîtra jamais. Une plaie qu’il ne faut pas trop écarter de peur qu’elle ne s’infecte. Vous ne devriez pas vous forcer à choisir entre deux parties indissociables de votre âme. C’est comme vouloir arracher l’un de ses deux ventricules.
E. Mais si tout le monde réagissait comme vous, la planète est condamnée !
A. La planète ? Elle survivra. C’est même la seule chose qui survivra à coup sûr. C’est de la biosphère dont vous voulez parler. Et vous savez quoi ? Peut-être que vous avez raison. Peut-être que depuis qu’il pille voracement les ressources de son jardin édénique, Adam est entré dans un processus d’autodestruction. Et que cette agression lui reviendra en pleine face, comme votre main tout à l’heure. Néanmoins, ce que vous demandez, c’est trop. Une part de moi veut poursuivre cette émancipation du crochet aveugle que la dame Nature a mis sur mon épaule, ne serait-ce qu’en osant verbaliser ses lois, en la déchiffrant, en la comprenant, en dénonçant ses torts et en louant ses bienfaits, et en l’utilisant à mon profit, ou à celui de mes congénères. Une part de moi veut dominer cette nature sauvage en la liant, en l’encerclant, en l'étranglant, par des institutions humaines, protégeant le faible contre le fort, défendant l’handicapé que la nature aurait supprimé, contre ses frères vigoureux qui voulaient le rouer de coups. Renvoyez-moi dans un champ à labourer avec des boeufs : et je crois que j'en mourrai. Aussi, ne me demandez pas d’être une araignée. L’araignée, elle, n’a pas mangé le fruit de ce fichu arbre de la connaissance du Bien et du Mal. C’est facile pour elle : rien de ce qu’elle fait n’est bon ni mauvais. Je suis un homme, c'est tout.

Lobe
avatar 12/08/2020 @ 09:35:42
Beaucoup de bourdonnements: ceux du moustique, ceux des voix qui disputent de choses et d'autres dans la nuit, ceux des idées qui s'échangent. Ton texte soulève bien des questions: d'où est venue ton inspiration ? (j'y trouve dans le ton un petit air de La Chute, relu récemment) Je me demande de qui "L'AMI" est l'ami: de l'entomologiste, de la planète, de Dieu, de toi ? Et est-ce que l'une des voix que tu as rendue te parle plus que l'autre ?
Pour ma part, si comme l'entomologiste, je disais vouloir être une araignée, je choisirais sans hésiter Bagheera kiplingi. Pas seulement pour son nom farceur, mais pour ce qu'elle donne à voir: l'opportunisme peut aussi être d'aller vers d'autres ressources, et d'autres manières d'être. Dans son cas, un régimé végétarien, et une organisation sociale plus complexe que ses congénères. Est-ce une trahison à sa "nature arachnide"... ou son évolution assouplit-elle ce concept ? Et, pour les hommes, aiguillonnés par le bien et le mal, ne pourrions-nous pas aussi trahir l'une de nos "natures", celle de l'avidité accumulatrice, pour dessiner une voie réconciliée ?

Magicite
avatar 12/08/2020 @ 11:42:38
Je ne sais pas trop quoi penser de ce monologue.
Les deux personnages semblent tellement le reflet l'un de l'autre.
L'entomologiste est aussi bigot que son interlocuteur et l'ami qui semble dominer assez vite la conversation dit tout et son contraire que j'ignore ce qui est vraiment le sujet à part la dualité de l'auteur, ses paradoxes, ses croyances?

A : "Ce débat intérieur entre notre appartenance à la nature, et notre désir profond de nous en détacher, c’est une plaie qui ne disparaîtra jamais."
quelques lignes plus loin
"L’araignée, elle, n’a pas mangé le fruit de ce fichu arbre de la connaissance du Bien et du Mal. C’est facile pour elle : rien de ce qu’elle fait n’est bon ni mauvais. Je suis un homme, c'est tout."

Donc l'araignée est la nature mais l'homme ne l'est pas? C'est ce que semble dire la 2nd phrase.
Quand à la notion de bien et de mal ce sont des choses abstraites et plus encore attaché à un contexte historique et social, comme la morale.
L'araignée est dans le réel au moins elle n'imagine pas et ne raisonne pas, elle agit et interagit avec son contexte.
enfin c'est pas pour lancer le débat mais pour dire que je n'ai rien compris à l'ensemble et que je ne voit pas d’opposition ou de débat dans les idées des 2 personnages, ne parlent ils pas tous deux de la même chose? De la croyance. Seule 'araignée n'est pas dans l'imaginaire mais le concret: tisser sa toile pour bouffer, et elle a pas grand chose à dire dans ce texte ;)

Tistou 12/08/2020 @ 17:43:46
Première constatation ; le registre de ton texte sort nettement du registre habituel des exos en direct, voués par leur immédiateté à des choses plus légères, des pochades, des histoires pour lesquelles on n'a pas besoin de trop se triturer la tête. Je regarde l'heure ... posté à minuit et 2 mn, commencé vers 21h30, on comprend mieux pourquoi.
Seconde constatation ; comme le fait remarquer Magicite on a du mal à cerner vers quoi tendent précisément les deux protagonistes ... ainsi que le narrateur.
Lobe évoque "La chute" de Camus dans son "air", pour ma part j'imagine plutôt Pascal qu'on aurait invité à participer à un exo en direct sur C.L. (d'ailleurs si tu as des connections avec lui, n'hésite pas à l'inviter ce serait cool. Il y a longtemps, après être allé rencontrer Hubert Mingarelli qui vivait pas si loin d'ici j'avais caressé l'idée iconoclaste de l'inviter à participer à un de nos exos. Il m'avait répondu qu'il conservait le peu de productivité d'écriture qu'il avait pour ses 2 ou 3 pages quotidienne de roman)
Au bout du bout on comprendra que l'araignée quand elle piège l'insecte ne fait que son job, que la mante religieuse idem et que la planète n'est pas foutue, juste la biosphère. C'est pas faux et j'acquiesce aux deux propositions.
Un qui par contre doit avoir de sérieux états d'âme c'est l'homme-araignée (Spiderman ?). Il ne peut se prétendre un homme et c'est tout. Arachnide, il est aussi. Cornélien.

Tistou 12/08/2020 @ 18:04:47
Je suis de retour sur ton texte après avoir lu celui de Magicite, qui rappelle en tête de son texte les contraintes..
Ne te serais-tu pas affranchi de quelques contraintes telles "bleu" et "Paris, un soir d'été, un ciel nuageux à la tombée de la nuit" ? Bon OK Paris est cité, 23h, c'est la nuit mais le ciel nuageux ? (oui, oui, je pinaille)

Martin1

avatar 12/08/2020 @ 19:18:25
à Lobe : Merci beaucoup pour ton commentaire. je ne sais pas d'où venait mon inspiration, peut-être des films d'Eric Rohmer ? Quant aux voix que j'ai rendues, ni l'une ni l'autre ne me convient tout à fait mais je suis assez satisfait de mon entomologiste, j'aurais aimé qu'il réplique à la fin! Un dialogue prolongé aurait peut-être permis de surmonter l'opposition. Merci de nous faire partager cette magnifique araignée! Je l'avais déjà vue par ailleurs mais je suis heureux de la retrouver.

à Tistou : non, au contraire, j'ai respecté avec attention la consigne qui autorisait de se détourner de la consigne. J'ai aussi respecté celle qui autorisait tous les genres littéraires possibles. Et on me reprocherait de n'avoir pas lu les consignes? Pour le coup, c'est moi qui ne comprends plus rien.
L'exercice te sert peut-être pour écrire des textes légers. C'est très bien. Mais il est aussi une occasion pour explorer de nouvelles voies, non ? Hier matin je ne me doutais pas que j'allais tenter mon premier dialogue philosophique de ma vie, le soir même. L'exercice a été une occasion. Et ça a donné ce résultat. Il souffre de défauts ? Absolument. Les défauts, ça se corrige. Mais je n'ai pas de regrets.

à Magicite : merci pour ton commentaire, qui apporte un regard critique. Je suis étonné que tu aies cru que le sujet était la croyance. La croyance, voilà bien un sujet que je ne traite jamais : quelle importance que les gens croient, ce qui est intéressant c'est CE que l'on croit (c'est du moins mon avis). Ici le sujet est bien sûr le rapport de l'homme à la nature je ne parle que de cela de bout en bout.

Je RESUME car tu disais que tu n'avais "rien compris à l'ensemble" et Tistou a acquiescé :
L'entomologiste espère s'affranchir de la société pour se réconcilier avec son état bestial et amoral, que l'homme (ou l'australopithèque, si l'on veut) pense-t-il n'aurait jamais dû quitter. L'ami lui réplique qu'il ne peut le suivre, car une part de l'être humain (notamment sa dimension morale et religieuse) n'appartient pas à la nature, cherche à la dominer au contraire. L'homme moralise (il "connaît le bien et le mal" selon l'expression de la genèse) chose que l'animal, ce chanceux, n'a pas (comme tu le dis bien à propos de l'araignée). Il pense que cette frontière entre homme et animal est infranchissable.

Ces deux positions sont toutes deux contestables sur bien des points, parce que ces personnes sont humaines et peuvent se tromper. Un dialogue prolongé aurait peut-être permis de dépasser leur désaccord, qui sait. Il va de soi que ni l'un ni l'autre n'auraient aimé qu'on les traite de bigots, mais hélas ils sont pure fiction et ne peuvent s'en défendre devant un homme de chair comme toi. Pas de contradiction chez l'ami non mais seulement quelques défauts dans la transmission du sens ce que j'admets volontiers.

Tistou 13/08/2020 @ 18:24:04
non, au contraire, j'ai respecté avec attention la consigne qui autorisait de se détourner de la consigne.

Ah ! Alors vu comme ça ... C'est respecter une consigne qui affranchit des consignes. Tendance soixante-huitarde cette consigne ! Pourquoi pas ?

Hier matin je ne me doutais pas que j'allais tenter mon premier dialogue philosophique de ma vie, le soir même. L'exercice a été une occasion. Et ça a donné ce résultat. Il souffre de défauts ? Absolument. Les défauts, ça se corrige. Mais je n'ai pas de regrets.

Par contre je ne te reprochais absolument pas la forme philosophique que tu avais choisie. Je disais juste que j'avais du mal à rentrer dedans et à en tirer la substantifique moelle. Je ne dis surtout pas que c'est raté ou que c'est plein de défauts. Je me sentirais par ailleurs bien incapable de sortir, surtout en temps restreint (ou même restreint un peu allongé), un texte d'une telle densité de pensée. C'est vrai que pour ma part je me tourne plutôt vers du léger.

SpaceCadet
avatar 15/08/2020 @ 16:18:30
D'abord je te félicite pour avoir osé essayer et avoir finalement composé ton premier 'dialogue philosophique', c'est un défi qui ne me semble pas facile à relever, d'autant que tu le fais dans le cadre d'un exo.
De mon point de vue, ce genre de composition présuppose une maîtrise des points de vue respectifs des deux protagonistes ainsi que de la personnalité (et un peu aussi de la psychologie) correspondant à ces points de vues. A ce niveau, les autres lecteurs l'ont déjà relevé, il y a des faiblesses dans ton texte, par conséquent cela brouille un peu la compréhension.
Cela dit, dans un contexte plus large, je vois bien ces personnages dans un récit à travers lequel on peut d'abord les connaître un peu, ensuite observer leur évolution, l'évolution de leur relation et de leurs échanges, et enfin, la manière dont leurs points de vue pourrait s'exprimer dans des actes ou dans des situations où ils sont appelés à agir (certains auteurs l'ont fait, je pense notamment à Jean-Paul Sartre). Par ce moyen, tu peux alors encadrer/intégrer dans un contexte fictif auquel le lecteur peut adhérer, le débat philosophique que tu tentes de développer. Là, comme nous n'avons qu'un extrait d'une discussion, c'est trop peu pour engager le lecteur. Je suis sûr que tu as déjà compris tout ça. Mais dis-moi, l'expérience t'a-t-elle plu? Qu'en as-tu tiré?

SpaceCadet
avatar 15/08/2020 @ 20:35:26
Cela dit, j'ajouterai que (abstraction faite des contraintes qui n'ont pas pu être intégrée) comme première expérience, je trouve que tu t'en tires plutôt pas mal.

Martin1

avatar 15/08/2020 @ 22:08:32
à SpaceCadet : Merci pour ton commentaire ! oui en effet un dialogue plus long, avec des personnages un peu plus approfondis, aurait certainement été meilleur.
Après coup je suis content de ce qui ressemble maintenant plutôt à un premier jet. Beaucoup de choses seraient à remanier.
Ce que j'en ai tiré ? J'essaie de comprendre comment différents lecteurs réagissent à un texte comme ça, pour essayer d'adapter un peu mon style, surtout pour éviter des repoussoirs.
Par exemple : Aujourd'hui la religion est devenu un sujet inhabituel et donc toute évocation de Dieu, à l'emporte-pièce, attire un peu trop l'attention. Je ne voudrais pas que le lecteur se méprenne et croie qu'il s'agit du sujet dont je traite, ou qu'il se mette à lire en étant sur la défensive.
Autre enseignement : l'importance de trouver des métaphores qui soient plus frappantes pour l'esprit, simplifier les images notamment je regrette d'avoir utilisé plusieurs insectes moustique, araignée, là où un seul aurait pu être mieux exploité et plus clair.
Pour moi c'est important de comprendre toutes ces nuances pour y veiller une prochaine fois.
De plus, j'ai cerné mes propres attentes : mes personnages peuvent être de dogmatiques idéologues, ou au contraire de perpétuels indécis, et leur origine intellectuelle peut être diverse. Mais ils doivent néanmoins avoir un point commun : la recherche authentique de vérité. Ils doivent donc être capables de jouter jusqu'à ce que la nature du désaccord soit parfaitement identifiée, que les hypocrisies, les contradictions et les confusions soient levées, et les opinions intenables abandonnées. Qu'ils parviennent à un accord final n'est pas obligatoire. Dans l'idéal, voilà le type de dialogue que j'aimerais construire je pense.

SpaceCadet
avatar 16/08/2020 @ 10:03:43

Ce que j'en ai tiré ? J'essaie de comprendre comment différents lecteurs réagissent à un texte comme ça, pour essayer d'adapter un peu mon style, surtout pour éviter des repoussoirs.



Pour ma part, prenant connaissance des réactions d'une variété de lecteurs vis-à-vis une nouvelle, un poème ou un roman, je me laisse toujours surprendre par la façon dont chacun 'lit' et 'reçoit' un texte. Au final je pense qu'il existe autant de 'lectures' et de 'réactions' qu'il y a de lecteurs.


De plus, j'ai cerné mes propres attentes : mes personnages peuvent être de dogmatiques idéologues, ou au contraire de perpétuels indécis, et leur origine intellectuelle peut être diverse. Mais ils doivent néanmoins avoir un point commun : la recherche authentique de vérité.


'La recherche authentique de vérité' est, à mon avis; un pivot autour duquel tu devrais pouvoir rallier nombre de lecteurs. Enfin, c'est mon point de vue...

Cyclo
avatar 18/08/2020 @ 10:19:42
Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé à Diderot ! Le dialogue avance bien, entre celui qui, déteste l'humanité et le raisonnable, le savant (un peu barjot) et l'homme normal. Ou ai-je mal lu ?

Pieronnelle

avatar 18/08/2020 @ 16:31:24
Et bien moi j'ai ressenti ce texte comme une conversation à bâtons rompues entre deux personnes intelligentes qui ne chercheraient pas à rechercher une vérité mais à comprendre le pourquoi du comment de ce rapport entre l'Homme et la Nature. Et je me suis beaucoup plus attachée au contenu de ces idées (dont certaines me tirlirupinent...) que je trouve d'actualité.Il me semble que tout questionnement sur un sujet qui concerne l'Homme prend un caractère philosophique mais ce que j'ai aimé c'est le mode plûtot décontracté ce qui correspond à la spontanéité d'un exo.
Ce serait "une discussion parmi tant d'autres" ? Sans doute, mais surtout avec soi-même...
Ce qui surprend c'est la profondeur des réflexions qui englobe tellement de questionnements ; en si peu de temps châpeau ! Bien sûr il y aurait de quoi commenter sur chaque intervention des deux personnages et même si l'on ne doit pas prendre partie (ce qui est justement recommandé) j'avoue avoir ma préférence...mais je n'en dirais rien ! :-)

Pieronnelle

avatar 18/08/2020 @ 16:38:41
"non, au contraire, j'ai respecté avec attention la consigne qui autorisait de se détourner de la consigne. "
Ce que personnellement je respecte trés souvent :-)

Martin1

avatar 18/08/2020 @ 18:11:11
Merci pour vos commentaires !
à Cyclo : peut-être que les deux sont barjots tout compte fait !
à Piero : merci de ta lecture ! Je n'ai jamais interdit de prendre parti. Mais je considère personnellement que le dialogue est trop lapidaire et abrupt pour considérer que le sujet a été vraiment traité, donc c'est un peu tôt pour arrêter son jugement. Peut-être un de ses jours, j'en ferai un meilleur, sur un autre sujet, et tu pourras voter si tu le souhaites!

Pieronnelle

avatar 18/08/2020 @ 19:01:02
Merci pour vos commentaires !
à Cyclo : peut-être que les deux sont barjots tout compte fait !
à Piero : merci de ta lecture ! Je n'ai jamais interdit de prendre parti. Mais je considère personnellement que le dialogue est trop lapidaire et abrupt pour considérer que le sujet a été vraiment traité, donc c'est un peu tôt pour arrêter son jugement. Peut-être un de ses jours, j'en ferai un meilleur, sur un autre sujet, et tu pourras voter si tu le souhaites!


Il s'agissait uniquement de considérer plus favorablement certaines idées que d'autres :-)

Nathafi
avatar 18/08/2020 @ 21:53:47

Certainement le texte le plus déroutant de la série, par sa nature et sa forme. J'en retiens surtout l'importance de chaque "être" sur cette terre, sa fonction, son rôle dans notre univers, même si les insectes ne nous semblent pas franchement utiles au premier abord, ils font partie de la chaîne, et les détruire, c'est détruire plus loin.

J'en ai bien conscience, mais au risque de faire grincer les dents, je ne me gêne pas pour éliminer quelques moustiques quand je peux, parce que franchement, ces petites bêtes et moi avons une relation très compliquée :-)

Merci Martin pour ton point de vue et cet échange très dense !

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