XooHooX
avatar 05/05/2020 @ 02:20:52
L'obligation scolaire, un détournement d'un droit :

Ce qu'ils appellent " devoir d'aller à l'école " était la base " Le droit d’instruction pour les enfants " !
Ce qui inclut pour les adultes un devoir et un interdiction :
1 : Le devoir : " L'obligation de donner une instruction décente aux enfant " instruction permettant à l'enfant d'acquérir des connaissances qui l'aideront à construire sa place dans la société !
2 : L'interdiction : " L'interdiction d'obliger les enfants à travailler " donc l'abolition de l'esclavage des enfants !

En présentant ce DROIT comme devoir, ils ce sont octroyer le DROIT de décider des contenu de l'éducation national. Ils ont failli à leur devoir d'instruction à partir du moment où ils ont affaibli l'éducation national en réduisant les moyens.

Radetsky 05/05/2020 @ 09:59:30
Si "L'Instruction Publique" de jadis est devenue "L' Education Nationale" ce n'est peut-être pas non plus un hasard... ;-)

Frunny
avatar 05/05/2020 @ 18:34:05
1 comprimé matin, midi et soir à prendre avant chaque repas !

Martin1

avatar 05/05/2020 @ 21:09:10
ils ont affaibli l'éducation national en réduisant les moyens.

Ah bah l'éducation nationale brasse 50 milliards par an tout de même.
Perso l'Etat m'a quasiment totalement payé mes études dans une fac privée, en plus à réputation carrément de droite... quant à celles à réputation de gauche elles sont publiques donc gratuites... alors je vais pas faire mon étudiant râleur-casseur qui proteste contre un Etat autoritaire, loin de là. Je trouve même parfois un peu abusé cet Etat Providence même si j'en ai bénéficié ;-)

Après l'Education Nationale souffre de nombreux maux c'est certain... mais il faudrait un roman pour expliquer toutes les tempêtes qui la dirigent actuellement vers les écueils.

XooHooX
avatar 06/05/2020 @ 01:42:53
Si "L'Instruction Publique" de jadis est devenue "L' Education Nationale" ce n'est peut-être pas non plus un hasard... ;-)


Mutation politico-sratégique ?

XooHooX
avatar 06/05/2020 @ 01:43:18
1 comprimé matin, midi et soir à prendre avant chaque repas !


Bien prend soin de toi alors.

XooHooX
avatar 06/05/2020 @ 01:44:04
ils ont affaibli l'éducation national en réduisant les moyens.

Ah bah l'éducation nationale brasse 50 milliards par an tout de même.
Perso l'Etat m'a quasiment totalement payé mes études dans une fac privée, en plus à réputation carrément de droite... quant à celles à réputation de gauche elles sont publiques donc gratuites... alors je vais pas faire mon étudiant râleur-casseur qui proteste contre un Etat autoritaire, loin de là. Je trouve même parfois un peu abusé cet Etat Providence même si j'en ai bénéficié ;-)

Après l'Education Nationale souffre de nombreux maux c'est certain... mais il faudrait un roman pour expliquer toutes les tempêtes qui la dirigent actuellement vers les écueils.

Je ne sait pas combien elle brasse, mais les réductions d'effectif ...

Myrco

avatar 06/05/2020 @ 09:45:30
ils ont affaibli l'éducation national en réduisant les moyens.

Ah bah l'éducation nationale brasse 50 milliards par an tout de même.



Beaucoup trop au vu des résultats et du niveau moyen notamment en ce qui concerne primaire et secondaire! Ce n'est pas un problème de budget global mais de répartition et surtout de qualité des moyens. On pourrait probablement faire beaucoup mieux avec beaucoup moins; le problème n'est pas d'hier et n'a fait que s'accentuer, que les gouvernements soient de droite ou de gauche. A leur défense, s'attaquer au mammouth s'est révélé mission extrêmement difficile !

Saint Jean-Baptiste 06/05/2020 @ 11:04:44
En Belgique on voudrait que l’école serve à faciliter l’intégration des populations issues de l’immigration. Pour ça, on mélange les élèves de tous les niveaux dans les mêmes écoles. Ce qui provoque un nivellement par le bas. Je crois que c’est la même chose en France. Or le but de l’enseignement est la transmission du savoir et des valeurs selon les capacités de chacun. Si l’école peut faciliter l’intégration, tant mieux. Mais ce n’est pas son but.

Martin1

avatar 06/05/2020 @ 11:41:27
Beaucoup trop au vu des résultats et du niveau moyen notamment en ce qui concerne primaire et secondaire! Ce n'est pas un problème de budget global mais de répartition et surtout de qualité des moyens. On pourrait probablement faire beaucoup mieux avec beaucoup moins; le problème n'est pas d'hier et n'a fait que s'accentuer, que les gouvernements soient de droite ou de gauche. A leur défense, s'attaquer au mammouth s'est révélé mission extrêmement difficile !

A Myrco : Tout à fait d'accord.
En effet, le niveau du bac baisse chaque année. Si je vous dit que niveau du bac 2020 est à peu près le brevet des collèges 1980, il y a de quoi sursauter ? Bah on est pas loin de la réalité, et cette baisse se confirme à tous les niveaux du CP à l'année de master 2.
Chaque année, on est plus indulgent, on surélève un peu les notes, on "donne" davantage des diplômes de bac, qui en conséquence, perdent toute signification et sont surtout un laissez-passer pour entrer à la fac... où tant d'âmes perdues (qui n'ont pas d'idée de métier) s'échouent dans l'espoir de trouver un poste de fonctionnaire ou de profession de bureau en toute sécurité financière... mais il y a beaucoup d'années gâchées. Le moment de travailler est sans cesse retardé, retardé... 7 ans d'études pour finir ouvrier d'usine, ça vous paraît improbable ? C'est pourtant fréquent dans une éducation nationale qui ne sait pas faire preuve de sélection. En définitive, c'est le milieu professionnel qui se fait son idée de ce que valent ces diplômes en une demi-heure d'entretien d'embauche.

Les raisons ? Chacun a sa théorie et ça serait intéressant d'en parler.
SJB parle de l'immigration. Je connais mal la Belgique. Mais en France, ce problème se pose principalement en banlieue et là, c'est carrément ingérable pour les professeurs, qui sont déjà heureux si les élèves en difficulté parlent (à peu près) le français ; mais soyons honnêtes, en 1 heure de cours on peut leur arracher un quart d'heure d'attention grand maximum. Sans parler des phénomène de persécution, de harcèlement scolaire, qui eux ne datent pas d'hier,,mais qui dans ces zones ne concernent plus seulement les élèves mais aussi les profs.

Mais pour le reste de la France profonde, où l'immigration est manifeste mais pas encore énorme, le problème vient surtout des doctrines rousseauistes si à la mode qui nous ont persuadé que le savoir vient de l'enfant et non du professeur... On blinde le programme de travaux interdisciplinaires, de films, de sorties extrascolaires, d'exercices AVANT d'avoir exposé les bases du cours (car "l'enfant comprendra de lui-même"), et de travaux sur écran, d'exercices créatifs... et on abolit les notes pour mettre à la place des tableaux de cinq pages listant les compétences... tableaux que personne ne lit, sauf les profs condamnés à devoir les compléter. Certains ministres comme Najat ou Peillon ont été casse-pieds à ce sujet, mais ce n'est rien comparé aux inspecteurs de l'EN.

Enfin, je propose une troisième cause et non des moindres, ces satanés écrans...

Thaut 06/05/2020 @ 12:47:25
ils ont affaibli l'éducation national en réduisant les moyens.

Ah bah l'éducation nationale brasse 50 milliards par an tout de même.




Beaucoup trop au vu des résultats et du niveau moyen notamment en ce qui concerne primaire et secondaire! Ce n'est pas un problème de budget global mais de répartition et surtout de qualité des moyens. On pourrait probablement faire beaucoup mieux avec beaucoup moins; le problème n'est pas d'hier et n'a fait que s'accentuer, que les gouvernements soient de droite ou de gauche. A leur défense, s'attaquer au mammouth s'est révélé mission extrêmement difficile !


Pour le budget j'aurais tendance à nuancer tout en étant assez d'accord. Les chiffres, ça dit ce qu'on veut leur faire dire. 50 milliard ça a l'air énorme dit comme ça, mais pour que ce chiffre fasse sens, il faut le rapporter aux besoins et il est difficile de concevoir à quel point l'EN est une machine gargantuesque et vorace de moyens... "Faire beaucoup mieux avec beaucoup moins", ça me semble donc plus relever du fantasme que d'une comptabilité rigoureuse.
Les gouvernements n'ont même pas essayé de s'attaquer au mammouth, qui ne demande pas mieux qu'une réforme structurelle et administrative. Mais tous les projets des dernières années visent les programmes, le statut des profs, la réduction des heures au minimum... Aucun n'a pour but de moderniser l'administration aussi coûteuse qu'archaïque (coûteuse car archaïque d'ailleurs) des rectorats, et c'est fort dommage.

Reste aussi que des moyens considérables sont en effet engloutis par des aventures équipementières à l'utilité douteuse (comme fournir une tablette à tous les lycéens d'Île-de-France, pour ne prendre qu'un exemple) alors que collèges et lycées manquent de surveillants, d'équipements essentiels (parfois de tableaux...), de locaux viables, et tout simplement de profs dont le recrutement s'avère chaque année plus difficile que la précédente. La question de la répartition est essentielle et doit être posée, mais on ne peut oublier que l'organisation d'une éducation publique gratuite pour tous ne peut se faire à moindre frais (on peut toujours revenir aux congrégations).

En Belgique on voudrait que l’école serve à faciliter l’intégration des populations issues de l’immigration. Pour ça, on mélange les élèves de tous les niveaux dans les mêmes écoles. Ce qui provoque un nivellement par le bas. Je crois que c’est la même chose en France. Or le but de l’enseignement est la transmission du savoir et des valeurs selon les capacités de chacun. Si l’école peut faciliter l’intégration, tant mieux. Mais ce n’est pas son but.


Mais c'est une vraie question. Pourquoi n'est-ce pas son but ? L'histoire de la Belgique, je connais mal. Mais en France, l'Instruction publique dès le début a été pensée comme un creuset de solidarité nationale. Il ne s'agit pas de philanthropie mais de parachever l'unité d'une France où les divisions restent fortes : les particularismes régionaux, bien qu'ils se soient fortement estompés au cours des deux derniers siècles, sont toutefois loin d'être éteints partout, le mouvement socialiste prend de l'ampleur, le pays est politiquement divisé, par exemple sur la question du cléricalisme, et surtout, on sort d'une guerre civile (à ce titre il est dommage que la Commune soit si peu étudiée ; il est très intéressant d'en lire les témoignages qui montrent, même chez les vainqueurs, le traumatisme créé par ce court conflit qui a remis en question le principe même de la France "indivisible"). L'école, comme le service militaire, est un moyen de réconcilier les Français autour de valeurs communes (les valeurs républicaines qui nous sont parvenues) qui ne leur seraient parvenues s'ils étaient restés dans des isolats souvent ruraux et imprégnés de valeurs différentes.
Aujourd'hui, quoi qu'on en pense, enseigner auprès de publics prioritaires revient à se poser ces questions. La ghettoïsation manifeste de certaines banlieues a créé une situation où beaucoup d'élèves sont, eux aussi, isolés loin des valeurs républicaines ; et où leur unique contact possible avec celles-ci se trouve être l'école, le service militaire ayant vécu.
A ce stade je me permets de préciser que je ne me permets aucune de juger des valeurs transmises dans le cadre familial ; je veux juste dire que la concorde républicaine ne va pas sans un certain degré de normativité (qui n'a heureusement pas à être total !).

Par ailleurs, ce qui est certain, c'est que l'école ne peut y arriver seule, et ce n'est pas une question de moyen. Si l'on veut y arriver, le point le plus important est d'arrêter avec les grands ensembles ; mais c'est une toute autre question.

SJB parle de l'immigration. Je connais mal la Belgique. Mais en France, ce problème se pose principalement en banlieue et là, c'est carrément ingérable pour les professeurs, qui sont déjà heureux si les élèves en difficulté parlent (à peu près) le français ; mais soyons honnêtes, en 1 heure de cours on peut leur arracher un quart d'heure d'attention grand maximum. Sans parler des phénomène de persécution, de harcèlement scolaire, qui eux ne datent pas d'hier,,mais qui dans ces zones ne concernent plus seulement les élèves mais aussi les profs.


Pauvres profs. Voilà un moment que je le suis, presque toujours en zone difficile et je n'avais jamais remarqué que j'étais si malheureux. Vous avez conscience que les élèves restent des êtres humains, même en REP ? Enseignant n'est pas une sinécure, mais il faut arrêter avec les clichés apocalyptiques.

Vos remarques sur le pédagogisme sont relativement vraies ; on nous bassine beaucoup avec ça.. Il faut toutefois reconnaître les qualités de ces méthodes ; en petit groupe, cela fonctionne très bien. Qu'un élève découvre lui-même une notion n'a rien de paradoxal ; si on veut qu'il l'apprenne et la maîtrise, on suppose qu'il peut la conceptualiser... Et de fait, c'est tout à fait possible de guider un élève vers une compréhension autonome (et je pense qu'il est assez vrai que l'enseignement n'en sera que mieux acquis), mais cela demande du temps, et d'accorder une attention spécifique à la situation particulière de chaque élève. Temps et attention que le format actuel des cours ne permet pas : dans des groupes de 30 à 40 élèves, en 55 minutes, on n'aurait pas le temps de faire grand chose. Je pense qu'il faut voir là-dedans une disjonction entre les recommandations pédagogiques des corps d'inspecteurs et la réalité du terrain, mais pas rejeter en bloc ces méthodes. Dans un cadre adapté elles ont un intérêt difficilement négligeable.


Martin1

avatar 06/05/2020 @ 15:01:05
à Thaut :
Pour le pédagogisme, il n'est pas question de revenir aux coups de baguettes sur les doigts, hein ; ni de faire des cours sans exercice ! Ces méthodes "nouvelles" sont intéressantes, et dans certaines matières. Mais bon, abolir les notations, c'est vraiment vouloir nous faire croire que les élèves sont faits en sucre.

J'ai lu le début de votre message plus haut, et je suis d'accord avec votre analyse (celle du rôle de l'école dans des zones ghettoïsées, comme facteur d'intégration, de normativité pour reprendre votre terme), c'est l'analyse que j'allais écrire avant que je vous lise.

Il n'était pas nécessaire de parler de cliché apocalyptique ou pire, de me rappeler aimablement que les élèves sont des êtres humains. Soyons clair : le métier d'enseignant en zone difficile est un métier d'éducateur désormais. Ce n'est pas un métier qui rend malheureux, ou qui est sans richesses. Au contraire, il en fourmille. Je ne sais pas qui vous a dit que vous étiez malheureux, mais ce n'est certainement pas moi et je n'apprécie guère qu'on me fasse dire le contraire de ce que je pense. On m'a moi-même proposé de me lancer cette voie, et j'ai été grandement tenté d'accepter ; j'ai fini par refuser pour des raisons de vocation je pense.

Ce qui peut rendre malheureux, PAR CONTRE, c'est le fait de passer cinq ans à se former à l'enseignement, de bosser un concours dont le niveau est souvent très élevé (CAPES) et d'être ensuite confronté du jour au lendemain à un travail d'éducation sans aucun rapport avec la fac, où c'est à peine si on peut réutilise 5% des informations engrangées pendant ces cinq années : ce gouffre béant entre la formation en fac et la réalité, oui ça ça peut rendre malheureux. C'est un moyen sournois de tromper les vocations. Que ces jeunes soient confrontés à un environnement qui mettent leurs nerfs à rude épreuve, qu'il y ait des formes de persécution contre les professeurs manquant d'autorité, qu'on ne s'improvise pas éducateur en zone difficile... bref tout ce que j'ai dit c'était la pure réalité, pas un cliché apocalyptique. (sauf peut-être pour la langue où le problème se pose davantage aux structures d'accueil de migrants que directement aux écoles en effet). Que votre expérience pallie tout cela, c'est très bien. C'est même indispensable. Je suis content pour vous. Mais les vices sont bien là.

Thaut 07/05/2020 @ 12:50:17
Je suis navré de vous avoir offensé ; toutefois je vais devoir maintenir. Vous décrivez, dans votre premier message, ce qu'est une classe en REP ; si la manière dont vous le décrivez correspondait à la réalité, évidemment, je serais malheureux (comme tous mes collègues à mon avis). Cette description, truffée de présent de vérité générale (mes excuses pour l'analyse de texte, c'est assez malséant j'en conviens, mais je tiens à ce que nous soyions d'accord), est faite d'une manière qui sous-entend clairement que les situations évoquées sont courantes voire majoritaires.
Je vois mal où j'ai pu déformer vos propos...
Votre deuxième post est déjà un peu plus nuancé, en revanche, je le reconnais volontiers.

Or cette description est juste fausse (Dieu merci, ou personne ne ferait ce métier). Elle correspond en revanche de manière assez frappante à ce qu'on peut lire, parfois, dans les journaux.

Et ce n'est pas mon "expérience" qui me permet de faire face aux élèves (où ai-je dit cela ? Si j'ai parlé de mon expérience, c'est simplement parce que c'est grâce à elle que j'ai acquis une connaissance du milieu scolaire), c'est uniquement que ce ne sont pas des monstres prêts à tout pour casser du prof. Ce qui ne veut pas dire que c'est un métier facile pour autant au contraire (je l'ai d'ailleurs précisé dans mon dernier message)
Dans les situations que vous évoqués, on peut quand même relever des "phénomène de persécution, de harcèlement scolaire" qui toucheraient les profs. Ce genre de situation, extrêmement grave, est aussi, et heureusement, extrêmement rare, même en REP...
De même l'insolence et le bavardage, cela arrive plus fréquemment, c'est sûr (surtout l'inattention ; mais est-ce vraiment nouveau ? Et surtout, c'est loin d'être limité à la REP), mais ce n'est pas la norme. Pour un cours qui se passe mal, il y en a heureusement des douzaines qui se passent à merveille. Cela fait partie du métier.
Pour résumer, en REP, on a les mêmes problèmes qu'ailleurs, on en a juste plus. Mais ce n'est pas ce que vous décrivez.

Quant à vos remarques sur ce qui se passe avant d'entrer dans le métier, je ne sais pas ce qu'on vous a dit à la fac donc je ne peux en juger... Mais il ne me semble pas indécent de se renseigner préalablement sur le métier que l'on souhaite exercer. Et bien entendu, c'est en partie un métier d'éducateur ; quand vous entrez dans une institution appelée l'EDUCATION nationale, ça n'est pas tout à fait étonnant ; on a vu plus sournois.

Bien entendu, l'entrée dans le métier est un choc (et tous les problèmes évoqués plus haut sont évidemment beaucoup plus fréquents les premières années) ; il faut accompagner les stagiaires et les aider. Là encore d'ailleurs, ça n'a rien de spécifique aux zones difficiles ou touchées par l'immigration ; le nombre de stages qui se passent mal en zone rurale ou urbaine bourgeoise est également élevé ; simplement car c'est un métier assez particulier et que, là en revanche je vous rejoins, la formation est catastrophique.
Mais cela ne change rien au propos général , enseigner, en REP ou ailleurs, ce n'est pas se retrouver sous un feu roulant de gommes et stylos à bille (= dans la situation que vous décrivez ; j'hyperbolise à des fins humoristiques. Ne m'accusez pas de déformer vos propos, n'est-ce pas ?).
En ce qui concerne la pédagogie, je ne parlais pas de la notation par compétences (vous brassez dans votre premier message beaucoup de points différents, chacun mérite un développement particulier, j'ai rebondi sur celui qui m'intéressait le plus (l'exercice avant la leçon). En ce qui concerne les compétences, honnêtement, ça ne change pas grand-chose par rapport aux notes ; je n'en vois pas l'utilité. Mais les notes sont parfois un véritable vecteur de souffrance, il faut le prendre en compte... Les élèves ne sont pas en sucre mais ce n'est pas une raison pour ne pas réfléchir à des moyens d'améliorer leur bien-être ; ce sont des enfants. Et puis vous étiez beaucoup moins durs avec les jeunes profs, qui sont pourtant des adultes... Si on peut exiger d'enfants qu'ils serrent les dents au lieu de se lamenter, que les adultes montrent l'exemple ;)


Minoritaire

avatar 07/05/2020 @ 15:21:59
Je voudrais ici remercier Thaut pour la qualité de son argumentaire et ses mises en perspective, qui soulagent grandement l'exaspération voire la colère que j'éprouve à lire certains commentaires. Merci encore.

Martin1

avatar 07/05/2020 @ 18:11:11
Je voudrais ici remercier Thaut pour la qualité de son argumentaire et ses mises en perspective, qui soulagent grandement l'exaspération voire la colère que j'éprouve à lire certains commentaires. Merci encore.

à Mino : Ton commentaire laudatif est tourné contre moi : tu as le droit, mais tu pouvais aussi t'adresser directement à moi.
C'est un débat qui suit pourtant son cours normal : Je dramatise une réalité pour la mettre en avant, et quelqu'un tempère. On essaie de se rejoindre alors quelque part entre lui et moi, par concessions ça et là. C'est inutile de se mettre en colère pour cela. (Je vouvoie Thaut parce qu'il a commencé par le faire, mais je tutoie les internautes en général, n'y vois pas malice)

à Thaut :
Je concède que j'ai été un peu loin en sous-entendant que la classe décrite était majoritaire dans les quartiers difficiles. Je ne cherchais pas à décrire la classe moyenne en REP, mais du moins la classe possible. (Je ne lis pas la presse, même numérique.)
Reste que j'ai vu de mes yeux des jeunes profs souffrir à un point peu croyable de leurs conditions de travail. Pris en tenailles entre leur formation insuffisante, une bureaucratie peu compréhensive, et des élèves dont l'insolence va bien au-delà du tolérable. C'est cause de dépression, et de pensées suicidaires, dont j'ai été le confident. Peut-être n'étaient-ils pas faits pour ce métier, c'est ce que j'ai pensé. Dans ce cas on retombe sur la question de savoir à quoi ont servi exactement ces 5 années de licence et master, sinon à préparer un concours dont la difficulté... décourage des étudiants qui auraient eux, pourtant la carrure suffisante pour enseigner dans les zones difficiles.
Si la formation est inadaptée, c'est peut-être aussi parce que l'Education Nationale n'a pas su l'adapter à une évolution récente : l'augmentation du nombre de quartiers difficiles, la baisse du niveau... Quant au nom de l'Education Nationale, au lieu d'Instruction, il a été choisi pour des raisons historiques (le travail d'éducation a été théoriquement transféré des familles à l'Etat), à une époque où on n'imaginait pas tellement ce que signifie être éducateur dans les banlieues.
Minoritaire ne veut pas dire minoritaire partout, et ni anecdotique, oubliable, normal ou autorisé par la statistique. L'immigration mal gérée arrivée dans les banlieues, fait partie des facteurs (il y en a d'autres) qui ont amplifié ces problèmes, c'est un fait. Ce n'est pas tant que les enfants d'étrangers soient plus insolents pris seul à seul ; c'est surtout que les différences de milieu familial, de culture, de langue, de religion, le rapport à la loi et à l'Etat (français), à l'illégalité, aussi qui est différent, s'ajoutent à cette insolence adolescente et compliquent le travail de l'éducateur. Il faut accepter les responsabilités nouvelles que cela signifie, c'est certain : il ne s'agit pas de cracher tout bêtement sur la jeunesse de ces quartiers. Je parle ici de l'immigration qui n'a pas pu ou voulu s'acculturer à la culture française (il y a plein de formes d'immigration). Les conséquences de cela qui se reportent sur les élèves, en particulier les élèves sérieux.
Mais bref, concessions faites il me semble que là-dessus nos points de vue ne sont pas trop éloignés.

Sur les notes, ce n'est pas la note elle-même qui engendre la souffrance, c'est plutôt le sentiment d'être en échec. Pourtant, la note permet de se jauger, peut même aider à l'orientation ensuite ; ce n'est pas une mesure tyrannique, c'est une information sur soi, il faut la considérer comme telle. Mais ce débat est sans fin...

Saint Jean-Baptiste 07/05/2020 @ 19:24:33

En Belgique on voudrait que l’école serve à faciliter l’intégration des populations issues de l’immigration. Pour ça, on mélange les élèves de tous les niveaux dans les mêmes écoles. Ce qui provoque un nivellement par le bas. Je crois que c’est la même chose en France. Or le but de l’enseignement est la transmission du savoir et des valeurs selon les capacités de chacun. Si l’école peut faciliter l’intégration, tant mieux. Mais ce n’est pas son but.


Mais c'est une vraie question. Pourquoi n'est-ce pas son but ? L'histoire de la Belgique, je connais mal. Mais en France, l'Instruction publique dès le début a été pensée comme un creuset de solidarité nationale.(...)
L'école, comme le service militaire, est un moyen de réconcilier les Français autour de valeurs communes (les valeurs républicaines qui nous sont parvenues) qui ne leur seraient parvenues s'ils étaient restés dans des isolats souvent ruraux et imprégnés de valeurs différentes.
Je suis d’accord, Thaut, le service militaire était une occasion de brassage des populations et un facteur d’intégration. Mais ce n’était pas son but.
Il en va de même pour l’école. Tant mieux si elle favorise l’intégration mais ça ne doit pas devenir son but. Or, du moins en Belgique on – j’évite de dire quel parti, pour n’irriter personne – veut en faire le premier but de l’école. On ne veut plus entendre parler de « bonnes » écoles. Elles doivent toutes se valoir, autrement dit : s’aligner sur les plus médiocres. C’est toujours ce même principe : couper les têtes qui dépassent !

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