Magicite
avatar 21/04/2020 @ 12:38:52
Une nuit un jour le nacre de Lune baigne la mer. Le rivage blanc est gris parsemé d’éclats brillants et l’eau plane, fluide immobile, est un miroir noir poli à la profondeur d’étoiles invisibles.
Des ombres cendrées diaphanes s’étalent en projections des troncs et des ramages feuillus de bouquets d’arbres d’où provient au bout d’un souffle de silence le soyeux chuintement du soubresaut d’une aile ou de la frondaison agitée par une brise courte et éphémère.

À mesure qu’elle se remémore son premier voyage elle cherche à articuler son récit, l’émotion du souvenir aidant elle reprit:

«Savez vous ce qu’est la magie? Beaucoup parmi ses adeptes s’accordent pour dire que c’est de la science qui reste incomprise. D’autres au contraire ont à dire que ce sont des supercheries, des astuces pour voir le monde de notre vision et lui donner une cohérence. Ce qui revient au même car n’est-ce pas ce que fait la science justement ?»

Le notaire devant ses propos balaya l’espace de la pièce comme cherchant à travers tout les cadres remplis de photos à comprendre mieux. Un de ces chats hauts sur pattes et à poil ras passa dans le salon et lui lança un regard énigmatique tel un sphinx attendant la réponse à un dilemme.
Il reposa brièvement son regard sur le cadre présenté précédemment puis sur le visage de son interlocutrice.
Elle lui sourit patiemment consciente du trouble jeté par ses paroles.

«Lors de ma première expédition, nous avions quitté le Hawaikinui avec une chaloupe mon mari et moi ainsi que quelques matelots sélectionnés. Le lieu de notre véritable objectif et du rendez-vous était une île sauvage lors d’une nuit douce et magnifique. Je me souviens du silence seulement troublé par les remous des rames de l’esquif dans la mer d’huile tandis que nous nous éloignons du ro-ro mouillé au large et approchions de la côte. Une plage austère de paradis éclairé par une forte lune comme il en existe uniquement sous de telles latitudes, dans les rêves ou dans les souvenirs.»
«Mais peut-être est ce la même chose.» dit-elle encore en remplissant nos tasses avec du thé chaud.
Sur la photo la plus proche de celle du roulier mr. Pierre vit ces marins autour de Eléanore du Pontet. Grande et jeune souriante, entourant la taille du colosse trapu qu’était feu son mari au centre de la photo, les deux autres marins posaient leurs bérets iconique tenus dans les mains. A leurs pieds la face grimaçante d’une sculpture vaguement humaine était posée droite, le noir et blanc jauni de la photo rendait sa face encore plus hideuse et équivoque.
En reposant la théière elle suivit la direction de mon regard.

«Ça c’était le lendemain. Nous étions tous bouleversés par cette nuit et c’est Norbert qui a eu l’idée de la photo. Pauvre Norbert, lui qui était au début le plus précautionneux de nous tous…»
Elle prit une inspiration lente et une gorgée de thé chaud entre ses lèvres avant de continuer.

Les autochtones qui nous reçurent étaient accueillants. Tapu, cela a donné le mot tabou et nous avions cette chance de ne pas rentrer dans cette catégorie par l’entremise de Jean-Claude et de ce que nous apportions avec nous.

Nous cheminâmes quelques heures dans la montagne avant d’arriver au marae, lieu sacré. Hommes comme femmes étaient vêtus de pagnes jaune ou blanc, parfois ornés de liserés noirs. Les hommes officiant en toges blanches portaient des bandeaux ornés de cimiers de plumes blanches et colorées. Le marae est une immense construction de pierres volcaniques montées en pyramide où sont posées sur chaque face des plaques de bois peintes en rouge. Ceux qui n’officiaient pas revêtaient des couronnes et des colliers tressés de feuilles vertes. On nous en revêtit dès notre arrivée. Leur langue était chantante sans qu’ils eurent besoin de chanter. C’est Jean-Claude Houataou qui nous reçut et se chargea de la traduction et de l’échange. Après avoir cheminé dans la jungle montagneuse jusqu’au lieu caché par les arbres couverts de lianes les rituels débutèrent. On dansa au rythme de chants et d’une musique fredonnée joyeuse, on but aussi la coupe de jus de lianes qui parcourait l’assistance.
Des Tiku, les statuettes de différentes tailles recueillant l’esprit des dieux ancestraux étaient disposées autour du marae, recevaient des offrandes de fleurs et baies dans des coupes posées devant chacune.
Plus tard aucun de nous ne put dire quand commença la magie.
La transe, la danse ou le breuvage semblait avoir agit en même temps pour tous les participants.
Au dessus des flammes des torches s’illumina une lumière de couleurs, comme les plumes rouges et jaunes des parures des chapeaux. Chacun eut la même vision. Les figures des statues gravées dans la pierre ou le bois emplirent le ciel, masquant la lune de leur dimensions soudaines et s’adressèrent à nous. Bien que le langage nous fut inconnu nous comprirent tous les mots qu’ils disaient.

« faa’amu » murmura t-elle.
Puis reprenant courage comme secouée de nouveau par le mot qu’elle venait de prononcer:
Cela désigne pour une mère la fait de partager son enfant qui est laissé à un autre membre de la tribu jusqu’à ce qu’il se retrouvent.
Hésitante encore elle détailla le reste de son expérience de ce soir de cérémonie pour Huna, le nom de la lune chez ces autochtones.
Les prêtres nommés Tahu me désignent en épelant le mot de façon fluide. Des jeunes filles dansent en ronde et crient le même mot puis lâchent les mains de leur camarades pour venir me toucher le ventre en riant. La ronde se reformait alors.

Vous pouvez croire que ce fut mon imagination ou l’hallucination induite par une substance qui provoqua tout cela bon Pierre mais nous avons tous partagés cette vision étonnante et émouvante de visages de statues qui volaient dans le ciel et s’adressaient à nous. Chacun vécut des révélations intimes sur ses plus profondes aspirations et son avenir dans les paroles qu’ils nous adressèrent.
Ce fut aussi la première fois que je participait à l’échange. La statue Tiki en bois que nous fournit Jean-Claude en échange de notre mallette fait à peu près soixante centimètres de haut et d’une rondeur assez large, yeux démesurés, bouche de grenouille ourlée de lèvres épaisses, ne rentrait pas dans la mallette prévue à cet effet alors nous la rapportâmes couverte d’un drap au navire.
Ce fut le seul cas où je contemplais ce qui était contenu dans l’une ou l’autre des mallettes. Jusqu’à ce que je me décide à le faire à nouveau en ouvrant volontairement l’une d’elles.
C’est quand nous rentrâmes au port de La Rochelle que j’ai eu connaissance des premiers signes qui confirmèrent la prophétie des esprits polynésiens.
«J’étais enceinte. Et ceci est une histoire que je vous conterais un autre jour. Même si vous ne connaissez pas ma famille vous savez par le raffut de la presse que à la mort de mon mari les actionnaires se sont déchaînés pour faire main basse sur ma fortune. Comme nous n’avions pas d’héritier reconnu c’est leur avidité qui voulut en avoir la gérance. Mal leur en prit.» enchaîna-elle comme entamant un discours savamment préparé.
Toute la construction de l’entreprise, nos vies, de cette fortune permettant d’évincer les concurrents, cet hasard que l’on a nommé flair pour trouver les gisements et avoir les biens les plus demandés du moment nous les devons à la magie.
Nos bonheurs comme nos malheurs sont liés à ce que les profanes nomment l’occulte.
Il est important que je vous raconte ces événements pour mettre en place notre contrat qui concerne bien plus que la simple demeure où nous sommes.
Aujourd’hui il se fait tard et peut-être demain dînerez vous avec moi. Je continuerai mon explication et vous montrerai un peu de magie si les circonstances s’y prêtent.

Le notaire prit alors congé et proposa un rendez-vous au lendemain.
Il était songeur alors qu’il parcourait l’allée du domaine l’éloignant de la bâtisse et que le vent froidit au dessus de la Seine proche s’engouffre dans les interstices de son manteau qu’il resserre contre lui.

Cette femme comme pas mal des plus riches qu’il avait fréquentés dans son métier était une excentrique. Son histoire l’intrigue, même le passionne. Lui qui a été pris en charge par l’assistance publique sans connaître ses parents biologiques et a eu la chance de trouver par le hasard d’une relation une place avantageuse dans le cabinet où il exerce encore est probablement plus touché qu’il ne veut se l’avouer par cette histoire de fortune et destinée mystique.
Passé une certaine surprise le récit l’intéressait tout en lui fournissant un prétexte à des honoraires. Il flairait un mystère. Soit c’était peut-être une dame de la haute qui s’amusait à mystifier son auditeur pour avoir un peu de compagnie dans la solitude de sa richesse et de son âge et il n’aurait alors qu’à poser une oreille bienveillante et tarifée jusqu’à ce qu’une des parties se lasse, soit il aurait des révélations inattendues à mots couverts sur la marche du monde pour l’une des plus grosses compagnies. Ces deux aspects lui convenaient pour l’instant.
Mais quand même son esprit prosaïque habitué aux turpitudes administratives et légales est titillé par la vision hors norme de madame Lartigue du Pontet et plus qu’il ne veut se l’avouer a envie de connaître la suite de ses aventures par toutes les mers du globe; à l’instar du calife de Bagdad subjugué par les contes de Shéhérazade il était disposé à s’enfoncer dans le récit d’Eléanore au fil des jours et épisodes suivants.

Radetsky 21/04/2020 @ 13:28:27
Bon. On est passé de la proximité de l'océan à celle de la Seine.... Tandis qu' Hautefeuille est (dans la vraie vie) une commune de Seine-et-Marne, détail ô combien prosaïque dans cette avalanche d'occulte et d'ubiquité. Bon courage pour le suivant ! Mais ça m'a l'air de filer aussi rapidement que pour MM7.

Magicite
avatar 21/04/2020 @ 14:51:03
Toutes mes confuses. Ma connaissance hasardeuse de la géographie alliée à mes recherches sur des îles plus lointaines m'ont fait me planter...
Surtout que je me rappelle avoir fait du kayak sur la Marne en Seine-quelque-chose mais c'était il y a longtemps.
Bon en plus la Seine c'était pour avoir un fleuve où y placer des péniches et des cygnes mais le texte étant déjà trop long...
Pour l'ubiquité je vais de ce pas aller voir ailleurs si j'y suit, en espérant pas me perdre en route.

Marvic

avatar 21/04/2020 @ 16:28:54
Un très beau texte là aussi, empreint de poésie et de surnaturel !
Bon. On est passé de la proximité de l'océan à celle de la Seine.... Tandis qu' Hautefeuille est (dans la vraie vie) une commune de Seine-et-Marne, détail ô combien prosaïque dans cette avalanche d'occulte et d'ubiquité. Bon courage pour le suivant ! Mais ça m'a l'air de filer aussi rapidement que pour MM7.


J'avais moi aussi cherché Hautefeuille, mais l'océan de Garance avait arrêté mes recherches ;
Et merci de me souhaiter bon courage, car j'avoue qu'à l'instant T, je ne vois pas le "bout de la pelote".
La nuit portant conseil, il vous faudra sans doute attendre un peu plus que d'habitude pour avoir le troisième épisode !

Tistou 22/04/2020 @ 17:06:52
Garance nous avait fait du Garance, Magicite nous fait du Magicite.
On n'est pas dans le même registre, Magicite s'est fait un grand plaisir a nous faire un trip polynésien, avec magie afférente et Tiki remis en échange de la mallette noire. On sait au moins ce que Mme Lartigue du Pontet (alias Eléanore pour les intimes) a ramené cette fois là ... Elle n'a pas ramené qu'un Tiki puisqu'elle revient enceinte par ailleurs. De Norbert ? Le Norbert dont il est question brièvement, ce serait son mari ? Sûrement.
Intervient par ailleurs dans un rôle d'intermédiaire et de traducteur un Jean-Claude Houataou, dont il n'est pas évident qu'il continue à jouer un rôle ? Ou peut-être ?
Il semble clair au début du texte que nous sommes près de la mer ? Garance parlait d'océan, OK. Et puis il est question de la Seine. La Seine se jette dans la mer donc pas d'antinomie véritable ...
On en apprend un peu plus sur le Notaire, Mr Pierre, notamment qu'il sort de l'A.P..
C'est un grand coup de boost que ce second épisode, et encore, on sent que Magicite s'est réfréné ! Un bel intermède polynésien, des éléments d'histoire posés. Reste à Marvic à nous faire du Marvic !

Tistou 22/04/2020 @ 17:08:13
Un très beau texte là aussi, empreint de poésie et de surnaturel !
Bon. On est passé de la proximité de l'océan à celle de la Seine.... Tandis qu' Hautefeuille est (dans la vraie vie) une commune de Seine-et-Marne, détail ô combien prosaïque dans cette avalanche d'occulte et d'ubiquité. Bon courage pour le suivant ! Mais ça m'a l'air de filer aussi rapidement que pour MM7.



J'avais moi aussi cherché Hautefeuille, mais l'océan de Garance avait arrêté mes recherches ;
Et merci de me souhaiter bon courage, car j'avoue qu'à l'instant T, je ne vois pas le "bout de la pelote".
La nuit portant conseil, il vous faudra sans doute attendre un peu plus que d'habitude pour avoir le troisième épisode !

On est dans une course de fond, Marvic, pas un sprint. Mature tout ça et donne nous une suite, la tienne.

Marvic

avatar 22/04/2020 @ 17:32:10
Quand je vous disais que la nuit porte conseil ! Maintenant, cela ne nous dit pas si c'est un bon ou un mauvais conseil... Mais pour ne pas passer une autre nuit à cogiter, je m'en vais le poster !!

Darius
avatar 22/04/2020 @ 18:04:26
" Elle n'a pas ramené qu'un Tiki puisqu'elle revient enceinte par ailleurs. De Norbert ? Le Norbert dont il est question brièvement, ce serait son mari ? Sûrement."

on verra qui est ce Norbert dont on ne dit pas qu'il est le mari... et après relecture, d'abord je croyais qu'elle voaygeait seule, mais non, apparememnt elle est avec son mari... alors, je ne comprends pas bien son rôle à elle dans cette affaire..
bref, pas évident du tout de poursuivre après cela... vais voir la suite comment le suivant s'en est tiré...

Garance62
avatar 23/04/2020 @ 12:50:27
De l'imagination à revendre et un univers très riche ! Je dois toutefois t'avouer Magicite que j'ai quelque difficulté à te lire eu égard aux changements de temps, entre autres. Une des façons de s'en rendre compte peu être de lire le texte à voix haute et de le laisser reposer avant de reprendre une autre lecture. Les textes peuvent être comme les bons pains, ils ont besoin de se reposer pour lever :) et je sais de quoi je parle :) j'en ai fait les frais, pour du meilleur, grâce à quelques céliens :)
Allons voir où cet épisode polynésien nous mène ...

Débézed

avatar 23/04/2020 @ 13:01:46
Vais-je devoir ressortir mes bouquins de la maison Au vent des îles pour suivre les pacifiques élucubrations de Magicite ? Marvic va nous éclairer sur la suite de cette histoire déjà rocambolesque.

Magicite
avatar 23/04/2020 @ 17:15:52
j'ai quelque difficulté à te lire eu égard aux changements de temps, entre autres.

Merci de ce commentaire. C'est une question que je me suis posé et aussi un problème de mon écriture les concordances des temps. Souvent/toujours dans la recherche de l'originalité j'ai voulu inclure une dynamique par l'alternance présent/imparfait. C'est aussi ce que j'ai tenté en tentant de changer le style même(phrase plus longues)entre la narration de Mme et les pensées du notaire à la fin mais en effet ce n'est pas très réussit sur pas mal de points. C'est probablement trop hors des formes. Certes aussi la plupart de mes textes gagneraient d'être plus travaillés et reposés, c'est un choix aussi de privilégier la spontanéité dans les textes même si je le regrette souvent et que je me fait parfois mais dans un avenir incompatible avec la tenue de l'exo. J'ai cette idée qui me vint d'un passage de La Peste de Camus de devoir écrire plutôt que passer mon temps à cogiter en au final ne pas écrire, ça m'aide pas mal en période de page blanche comme en ce moment. Effectivement ça implique un certain aspect qui manque de polissage et je m'en excuse.

Pour le coup j'ai pas mal bossé sur ce texte en relecture(à haute voix c'est une idée à tenter) mais effectivement en l'ayant fait reposer un peu plus il aurait certainement pu mieux monter et j'aurais pu trouver des idées comme sur comment donner un ton entre aristocratique et baroudeuse des mers à Mme DuPontet.
ça vient aussi que je craignait de me mettre à rallonger le texte si je me penchait trop dessus, étant déjà trop long à mon goût et pour coller aux contraintes.
Par exemple Norbert je le voyait comme le photographe et c'était pour rendre l'instant plus crédible et permettant d'introduire un nouveau personnage ami du couple que les suivants pourraient exploiter librement si envie. Il est devenu le mari du coup car la phrase est trop vague peut porter à confusion et aurait nécessité plus de développement. Mais comme c'est un détail (comme je pensait le texte) je me suis permit de pas développer.
Pareil pour Jean-Claude, détail uniquement inspiré par une personne interviewé du documentaire sur des traditions polynésiennes qui m'a aidé dont j'ai modifié le nom de famille et qui ne servait qu'à ajouter un interprète plus réaliste dans la vision d'une tribu sauvage et lointaine de l'occident ou le contact et la barrière de la langue me semblait devoir être élucidé.
Merci encore de cet avis, conseil. Je savait un peu que j'aurais pu mieux ramasser le texte sur la description de la partie cérémonie et/ou l'écrire mieux mais je n'ai pas trouvé comment alors je l'ai laissé tel quel.

Cyclo
avatar 25/04/2020 @ 17:29:53
C'est frappant comme tous les textes sont bien plus longs que lors de MM7...
Et comme on s'éloigne moins du texte initial, comme si la suite était plus facile, alors qu'elle est aussi difficile, en fait !

Tistou 26/04/2020 @ 15:19:59
C'est frappant comme tous les textes sont bien plus longs que lors de MM7...
Et comme on s'éloigne moins du texte initial, comme si la suite était plus facile, alors qu'elle est aussi difficile, en fait !

Tes deux remarques sont pertinentes, Cyclo. Je me suis fait les mêmes.

Nathafi
avatar 05/05/2020 @ 13:09:31

Magicite en seconde position et l'imagination galope :-)
Là on sent que tu étais dans ton élément, je suis toujours admirative (et ne cesse de le répéter) de tes productions littéraires !

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