Minoritaire

avatar 02/03/2020 @ 22:15:52
@Martin
Augmenter le nombre de places en prison ne me semble pas la meilleure option, Martin. C'est le meilleur moyen de continuer à fermer les yeux sur ce qui s'y passe ou ne s'y passe pas. Par contre, augmenter les espaces de travail et de formation, oui.
Avec des formations techniques autant que théoriques, qualifiantes, valorisantes, les plus nombreuses et diversifiées possibles. En commençant par la maîtrise de la langue -sans quoi SJB, la plus belle des bibliothèque ne vaut pas mieux qu'un ordinateur éteint. Pour encourager à les suivre, les détenus sont rétribués au même salaire horaire que le travail. Mais on pourrait envisager que le comportement aux cours et l'acquisition de diplômes et de qualifications durant la peine influent sur les possibilités de sortie et accélèrent le délai de libération conditionnelle. L'avantage est également d'occuper l'esprit des détenus, qu'il ne tourne pas à vide sur un futur de liberté fantasmée, dans une salle de sport ou sur l'écran télé.
Et bien sûr, autant que faire se peut, privilégier les peines alternatives. Peut-être aussi les proposer comme fin de peine "dure".

Après, il faut éviter la récidive. Faire en sorte que le "sortant" se retrouve dans le filet social auquel il avait échappé: qu'il ne devienne pas SDF, qu'il ne dépende pas des "copains" pour le gite, le couvert, le boulot (et je ne parle pas des problèmes d'addiction que la prison n'aurait pas résolus). Bref, ne pas le lâcher sans qu'il ait conquis un minimum d'autonomie (boulot, appart').

Concernant le succès des prédicateurs, ils n'ont aucun mérite. Ils ont distribué en abondance sur le marché de la prison la seule chose que les détenus n'y trouvaient pas : l'espoir, un espoir fallacieux de rédemption -dissimulant des objectifs mortifères-. Et c'est pour ça (et pour éviter la récidive) que l'Institution pénitentiaire doit se battre sur ce terrain et l'investir. Donner au détenu une raison positive de sortir.
Ce n'est pas facile, ce n'est pas gagné d'avance, mais ce n'est pas pour se donner "bonne conscience", n'en déplaise à Machin; c'est pur pragmatisme.

Martin1

avatar 03/03/2020 @ 17:36:36
à Mino : Merci pour ta réponse, tu as l'air de connaître le sujet. Ce que tu dis sur la maîtrise de la langue, par exemple c'est très important je pense

Radetsky 05/03/2020 @ 11:51:26
@Mino
..... En commençant par la maîtrise de la langue -sans quoi SJB, la plus belle des bibliothèque ne vaut pas mieux qu'un ordinateur éteint.

Tu parles d'or, Mino et même combien de non-taulards resteront des handicapés à vie, faute de savoir exprimer les idées, les situations, les désirs, quand bien même les auraient-ils conçus clairement dans leur esprit.
Brice Parain a exprimé et développé ce thème dans plusieurs ouvrages (Essai sur la misère humaine, Recherche sur la nature et les fonctions du langage, etc.).

En guise de parenthèse : que vaut ce "grand oral" des bacheliers d'aujourd'hui ? Une résurrection de l'ancienne classe de "Rhétorique" ? Procédé au demeurant idéal pour qui voudrait favoriser l'aisance oratoire, qualité assez peu répandue dans les classes populaires, et biaiser une fois de plus les résultats.

XooHooX
avatar 17/09/2020 @ 11:48:52
@Martin
Augmenter le nombre de places en prison ne me semble pas la meilleure option, Martin. C'est le meilleur moyen de continuer à fermer les yeux sur ce qui s'y passe ou ne s'y passe pas. Par contre, augmenter les espaces de travail et de formation, oui.
Avec des formations techniques autant que théoriques, qualifiantes, valorisantes, les plus nombreuses et diversifiées possibles. En commençant par la maîtrise de la langue -sans quoi SJB, la plus belle des bibliothèque ne vaut pas mieux qu'un ordinateur éteint. Pour encourager à les suivre, les détenus sont rétribués au même salaire horaire que le travail. Mais on pourrait envisager que le comportement aux cours et l'acquisition de diplômes et de qualifications durant la peine influent sur les possibilités de sortie et accélèrent le délai de libération conditionnelle. L'avantage est également d'occuper l'esprit des détenus, qu'il ne tourne pas à vide sur un futur de liberté fantasmée, dans une salle de sport ou sur l'écran télé.
Et bien sûr, autant que faire se peut, privilégier les peines alternatives. Peut-être aussi les proposer comme fin de peine "dure".

Après, il faut éviter la récidive. Faire en sorte que le "sortant" se retrouve dans le filet social auquel il avait échappé: qu'il ne devienne pas SDF, qu'il ne dépende pas des "copains" pour le gite, le couvert, le boulot (et je ne parle pas des problèmes d'addiction que la prison n'aurait pas résolus). Bref, ne pas le lâcher sans qu'il ait conquis un minimum d'autonomie (boulot, appart').

Concernant le succès des prédicateurs, ils n'ont aucun mérite. Ils ont distribué en abondance sur le marché de la prison la seule chose que les détenus n'y trouvaient pas : l'espoir, un espoir fallacieux de rédemption -dissimulant des objectifs mortifères-. Et c'est pour ça (et pour éviter la récidive) que l'Institution pénitentiaire doit se battre sur ce terrain et l'investir. Donner au détenu une raison positive de sortir.
Ce n'est pas facile, ce n'est pas gagné d'avance, mais ce n'est pas pour se donner "bonne conscience", n'en déplaise à Machin; c'est pur pragmatisme.


Un OBJECTIF de vie, détenu ou pas c'est une chose qui aide l'être à ne pas sombré dans la spirale de l'ennui, de ne pas succombé à la tentation d’obtenir ce dont on est privé. Depuis que j'ai un objectif de vie, dans le domaine Artistique, ma vie n'est plus la même, je SAIS pourquoi je me lève le matin, je sais quoi faire de mon temps libre, puis toute discipline que l'on pratique demande de travail, de l'entrainement, de la maitrise, et ca ca aide l'être à évoluer, ben en prison c'est pareil, par ce que tourner en rond dans une cellule sans objectif, ca n'aide pas l'être se construire !

XooHooX
avatar 17/09/2020 @ 11:51:10
En guise de parenthèse : que vaut ce "grand oral" des bacheliers d'aujourd'hui ? Une résurrection de l'ancienne classe de "Rhétorique" ? Procédé au demeurant idéal pour qui voudrait favoriser l'aisance oratoire, qualité assez peu répandue dans les classes populaires, et biaiser une fois de plus les résultats.


Quand on est pas à l'aise Oralement, on est pas écouter, quand on est pas écouter, on est pas crédible, donc juger, puis condamné, car le modelè de mentalité actuel, ne pousse pas les hommes à essayer de comprendre autrui, mais à s'en faire une interpretation basé sur les clichés !

XooHooX
avatar 17/09/2020 @ 11:54:01
u parles d'or, Mino et même combien de non-taulards resteront des handicapés à vie, faute de savoir exprimer les idées, les situations, les désirs, quand bien même les auraient-ils conçus clairement dans leur esprit.
Brice Parain a exprimé et développé ce thème dans plusieurs ouvrages (Essai sur la misère humaine, Recherche sur la nature et les fonctions du langage, etc.).


Le langage, même dans une même langue, il y a en a plusieurs variante, plus les argot, l'un comprends les uns, l'autre comprends les autres, car chacun son cloan, chacun son environnement, c'est un facteur qui pousse les gens à ne pas chercher à se comprendre les uns les autres !

Je précise que aucun langage ni aucune variante de langage be fait de celui qui l'emploi un être plus évoluer qu'un autre !

XooHooX
avatar 17/09/2020 @ 11:56:46
à Mino : Merci pour ta réponse, tu as l'air de connaître le sujet. Ce que tu dis sur la maîtrise de la langue, par exemple c'est très important je pense


La preuve en est, que ceux qui maitrisent les belles phrases ont une influence sur l'opinion public que n'ont pas ceux qui ne maitrisent pas ! Aux exceptions près que celui qui jouent sur des sujets sensibles lui même en débitant des âneries influence l'opinion !

Cyclo
avatar 17/09/2020 @ 12:03:30
"La prison, nous le savons tous aujourd’hui, est l’université du crime. N’importe quel petit voleur à la tire sortira de là braqueur chevronné et le simple assassin de hasard y deviendra au fil des années tueur à gages. La prison ne tue pas le criminel en l’homme, elle renforce le crime et détruit toute trace d’humanité." (René Frégni)

Je pense que tous ceux qui ont eu l'expérience d'entrer en prison sont bien d'accord avec Frégni; Mais il y a heureusement des exceptions, sinon ce serait à désespérer de la nature humaine.
L'enfermement - on l'a vu avec le confinement, on le voit chaque fois qu'on visite quelqu’un en EHPAD - c'est terrible. A plus forte raison en prison, où il faut une sacrée dose de mental pour résister à l'ambiance générale.

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