Shelton
avatar 04/09/2017 @ 06:36:03
L’été c’est fait pour lire et vous le savez bien, pour moi, la bande dessinée c’est de la lecture, comme tous les autres livres… certes, toutes les bandes dessinées ne se valent pas comme, d’ailleurs, tous les polars ne sont pas tous équivalents. Dans chaque genre, dans chaque thème, il y a de bon et de mauvais livres… Plus exactement, des livres qui conviennent plus ou moins à une personne, à un moment, à une situation…

Je vous avais dit que cet été je prendrais le temps de parler du Protestantisme, de la Réforme, des Guerres de Religions et voici une bande dessinée historique qui traite de façon indirecte de ce sujet. Indirecte car il ne s’agit pas d’un album sur le sujet mais du troisième album de la série Médicis qui va parler des deux papes Médicis, dont le fameux Léon X, premier pape à porter le nom florentin des Médicis…

Or ce pape est avant toute chose un prince de la Renaissance, fils de Laurent le Magnifique. A ce titre, il est un politique qui se bat pour lui, pour son clan, pour sa ville et, mais seulement en dernier, pour la Chrétienté. Ce dernier combat devient bien réel quand la famille peut en profiter aussi…

Alors, bien sûr, cette époque peut choquer les bienpensants, les catholiques qui ignorent les frasques pontificales de cette lointaine Renaissance. Dans cet album, on voit Alexandre VI Borgia, le pape de tous les excès… Argent, sexe et pouvoir… Tout pour un seul homme ! On rencontre César, le fils du pape, qui joue un rôle important, un rôle politique et militaire… Il faut dire que l’Italie est alors en plein conflit avec un roi de France vient tenter de récupérer le trône de Naples… On découvre Jules II Rovere, le pape militaire par excellence, un pape qui passe une forme d’accord pour son élection avec le clan Médicis… Enfin, on voit Léon X, le pape Médicis par excellence, un prince attiré par les arts, la politique, sa ville… Dans tout cela, il n’est que fort peu question de religion, de foi, de théologie…

Dans l’album, on voit bien le combat entre la papauté et Savonarole, mais là encore, ce n’est pas la foi qui est au premier plan. Savonarole doit tomber pour que Florence puisse éventuellement revenir aux Médicis, pour que le pape, Alexandre VI, puisse continuer à exercer son pouvoir… pas parce que le moine serait devenu réellement hérétique !

Enfin, c’est l’album où on comprend mieux qui est le personnage de Machiavel, comment il fonctionne pour sa ville de Florence, comment il est traité par les Médicis et surtout comment il considère cette famille… Il faut dire que les Médicis sont des sortes de princes républicains et non des princes par le sang… Très complexe situation, non ?

J’ai beaucoup aimé cet album, peut-être le meilleur de la série pour le moment. La série est très forte et son point fort est d’être centrée narrativement sur la ville elle-même. Ce qui donne un plus à cet épisode tient peut-être au dessin et à la narration graphique que je trouve parfaitement adaptée, d’une efficacité certaine, d’une précision d’orfèvre… L’impression hyper positive vient sans doute du fait que dans cet album se croisent l’histoire de la ville et de la famille Médicis, mais aussi l’histoire de l’église, l’histoire de la Péninsule, l’histoire de France… On a plus de repères, je pense, que dans les deux autres albums. Enfin, les personnages des deux « religieux » Médicis sont forts et bien rendus… Bref, une excellente bande dessinée…

Deux choses à préciser : comme l’été c’est fait pour lire, on peut en profiter pour dévorer cette série entière, Médicis, trois tomes parus et comme le troisième tome peut se lire indépendamment des autres, on peut aussi le dévorer et voir pour la suite, Jules, de l’or à la croix. Le scénario de l’ensemble de la série est signé Olivier Péru, le dessin de cet album Lucio Leoni et Emmanuelle Négrin, tandis que les remarquables couleurs sont le fruit du travail de Elodie Jacquemoire…

Shelton
avatar 05/09/2017 @ 08:37:51
L’été c’est fait pour lire et le hasard des lieux de vacances et de villégiature permet de lire, relire ou découvrir des ouvrages marqués par le temps ou pas, connus ou totalement inconnus, dans un genre ou un autre… C’est ainsi que j’ai retrouvé un album des aventures de Lucky Luke qui obturait un bocal dans lequel il y avait une araignée capturée dans une chambre au petit matin… Après avoir libéré le « monstre », je découvrais qu’il s’agissait de l’album Le pont sur le Mississipi que je me mettais à relire immédiatement…

D’une façon générale, j’aime les albums de cette série signés par Goscinny au scénario car je trouve qu’il a réussi à dynamiser une série somme toute assez médiocre au départ même si je respecte le dessin de Morris. Seulement, quand Goscinny est mort, la série a continué car Morris n’avait aucunement l’intention de faire mourir son cowboy qui tirait plus vite que son ombre… On a ainsi vu d’autres scénaristes participer à l’aventure et je n’ai pas toujours été très convaincu…

Ici, avec Le pont du Mississipi, on retrouve Xavier Fauche et Jean Léturgie. J’ai relu cet album malgré tout sans arrières pensées et grand bien m’en a pris car finalement c’est indiscutablement un bon Lucky Luke, d’actualité même quand le regard est tourné vers le sud des Etats-Unis à cause des pluies torrentielles qui s’y sont abattues…

La conquête de l’ouest fait rage et certains exploitent sans scrupule le besoin de traverser le grand fleuve… Les frères Cayman se sont bien installés, Bat ayant réussi à se faire élire maire de deux villes, Saint-Louis et Illinoistown, une à gauche, une à droite du fleuve… Il s’occupe donc aussi de la traversée par bac et il fait finalement le jour et la nuit, le beau et le mauvais temps sur les deux villes, imposant ses règles, ses prix, sa loi… Et c’est d’autant plus facile que son frère Dick est un gros violent à la vue basse qui fait exécuter tout cela sans vergogne !

Le thème est donc assez classique dans la série illustrant les différents aspects de cette grande conquête des plaines de l’ouest… Sauf qu’un jour, un homme, Eads, obtient l’autorisation fédérale de construire un grand pont sur le Mississipi ! Il ne pourra y arriver que si Lucky Luke décide de l’aider à maîtriser les frères Cayman… Vous vous en doutiez bien !

Certes, l’album est sans véritable surprise mais il est bien construit et pétri d’allusions historiques et de gags bien sympathiques. Les crocodiles – enfin, les caïmans – n’arriveront pas à faire le grand banquet qu’ils espèrent, le pont finira pas être construit dans les temps et les frères Cayman arriveront quand même à tirer leur épingle du jeu… Oui, dans Lucky Luke, on ne meurt pas et les méchants réapparaissent régulièrement…

D’ailleurs, dans cet album on retrouve furtivement un certain Pat Poker, tricheur invétéré que l’on avait rencontré pour la première fois dans Lucky Luke contre Pat Poker, cinquième album de la série avec un scénario de Morris seul. On retrouve aussi un autre personnage de la série, le vieux Ned qui n’était pas un méchant d’ailleurs. C’était dans l’album En remontant le Mississipi, seizième album de la série scénarisé par René Goscinny… J’avoue que j’apprécie ces clins d’œil à une série entière… d’autant plus que je connais la série depuis son apparition dans le journal Pilote !

Comme l’été c’est fait pour lire et que l’on est encore en été, ce peut être une bonne occasion de découvrir ou redécouvrir cette série emblématique de la bande dessinée… Lucky Luke est un personnage atypique, solitaire et juste qui veut faire régner la loi dans un pays à la dérive où les hommes pensent que tout est permis… Par contre, soyons très honnêtes, les femmes sont très absentes de cette série et quand il arrive qu’il y en ait une c’est très rarement pour en faire une héroïne…

Shelton
avatar 06/09/2017 @ 04:58:38
L’été c’est fait pour lire et parfois il est bon et délectable de se plonger dans ces textes que la tradition a portés jusqu’à nous. Je sais que cela en surprendra toujours quelques-uns mais j’affirme que l’on peut prendre beaucoup de plaisir en lisant Le roman de Renart, Roméo et Juliette, La chanson de Roland, Tristan et Iseult… En fait, on connait les titres de ces œuvres mais on ne les a que très rarement lues en entier…

Tenez, par exemple, vous souvenez-vous d’avoir lu un jour Tristan et Iseult ? Non, je ne vous demande pas si vous en avez entendu parler, mais bien si vous avez eu le courage, l’audace, l’occasion de le lire, de rencontrer ces deux personnages atypiques, Tristan et Iseut qui n’auraient jamais dû se rencontrer et s’aimer… D’ailleurs, ils furent victimes d’un sortilège et non d’un coup de foudre ordinaire…

Si je vous parle de ce texte, dont d’ailleurs les auteurs sont assez nombreux et qui se sont inspirés eux-mêmes de la tradition orale ou écrite de leurs peuples, de leurs régions, de leurs pays, c’est parce que nous sommes-là en face d’un texte que l’on donne à lire à des collégiens de cinquième alors que les parents ne s’en souviennent même pas ! Il est peut-être temps de remédier à cela et tous les parents qui ont des enfants qui entrent en cinquième cette semaine devraient le lire, en devoir de fin de vacances ou de reprise, pour pouvoir en parler avec leurs enfants… Imaginez une réunion de parents d’élèves au collège qui commencerait par une mise en commun après la lecture de Tristan et Iseult…

La littérature classique deviendrait ainsi la littérature, c’est-à-dire un corps vivant et réactif, interactif dirait-on aujourd’hui… Les livres perdraient leur poussière, les auteurs gagneraient en notoriété, les thématiques seraient abordées en famille, voir même sur la plage, qui sait ?

Imaginez – allez faites un petit effort – que vos voisins sur la plage parlent ainsi :

- Que penses-tu du comportement d’Iseult quand elle jette dans la mer le grelot magique de son chien ?
- Le problème est bien là, c’est un grelot magique et si elle s’en sépare c’est pour souffrir autant que Tristan, en même temps que Tristan, pour ne pas échapper à son destin !
- Tu crois vraiment que le destin de Tristan et Iseult est écrit, comme cela, une fois pour toute ?

Oui, une telle discussion en surprendrait plus d’un car, au-delà du thème lui-même, elle apporterait la preuve absolue que lire c’est vivre ! Oui, quand on entre dans Tristan et Iseult, comme dans n’importe quel roman, on finit par croire que les personnages que l’on rencontre sont de véritables personnes. Oui, Tristan et Iseut ne sont plus des fruits de l’imaginaire d’un auteur, ils sont humains ! En fait, on se projette dans ces personnages, ils deviennent « nous » ! Et donc on s’interroge sur leur destinée… Comme si nous avions, nous aussi, à résoudre leurs problèmes… Ah, ces amours impossibles ! Heureusement, comme chacun le sait bien, tout cela n’arrive jamais dans la vraie vie !

Attention, il ne s’agit pas de croire que la fiction devient réalité, ce n’est pas un fantasme de jeune fille ou de poète perdu dans ses pensées, mais plutôt du fait que nos lectures peuvent s’incarner et nous aider à vivre… Très différent, non ?

Pour moi, Tristan et Iseult n’est pas simplement un texte. C’est une incarnation de l’amour, certes fortement marqué par son temps et ce roman du Moyen-Age je l’ai vu devenir un guide pour une classe de cinquième ce qui m’a prouvé que des jeunes collégiens pouvaient le comprendre, se l’approprier et le faire vivre ! J’ai eu l’occasion de le travailler avec une classe avant d’inviter les parents des collégiens à venir le découvrir avec nous lors d’une lecture au château de Couches en Bourgogne. C’est devenu une histoire portée par des filles et des garçons en pleine adolescence, une histoire solide qui les a fait rêver et qu’ils ont su transmettre à des parents comme s’il s’agissait d’un texte moderne et puissant… Et si c’était cela la littérature : des textes forts à découvrir et vivre, qui parlent aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui même quand ils ont plusieurs siècles d’âge ?

Puisque l’été c’est fait pour lire, au moins encore durant quelques semaines, il est donc temps de ressortir de votre malle de livres et classiques scolaires ce Tristan et Iseult et tous les autres textes que l’on va imposer à vos enfants. Ce sera aussi une belle occasion de partager le soir à table !

Shelton
avatar 07/09/2017 @ 09:00:12
L’été c’est fait pour lire et cet été j’ai particulièrement lu et abordé de façon détaillée la série Les enquêtes de Sir Malcolm Ivory de Mary London. J’avais eu un roman de cette série un peu par hasard puis quand j’avais découvert qu’il s’agissait d’une série écrite par Frederik Tristan, un romancier que j’aime beaucoup, j’avais décidé de lire la série – en fait il m’en manque encore deux ou trois – de façon à percer le mystère de son écriture… Oui, il court le bruit que Frederik Tristan aurait suivi pour écrire ces romans une trame fournie par l’éditeur… Je n’ai pas formalisé encore cette trame, mais j’avoue que maintenant je comprends assez vite les romans, je devine vite qui est le coupable et même les motivations de l’assassin… Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de bons romans policiers classiques, agréables à lire pendant les vacances et qui rendent hommage aux autrices britanniques qui nous bercent depuis si longtemps…

Cette fois-ci, sir Malcolm Ivory est mis sur une affaire par un de ses amis et non par Scotland Yard. Il faut dire que sir Albert Church est l’un des plus vieux amis de sir Malcolm Ivory. Pas parce qu’ils sont aristocrates tous les deux, non, seulement parce que dans leur jeunesse lointaine ils ont voyagé ensemble, sont allés en Chine et sont tombés amoureux de la même femme… une jeune chinoise qu’aucun des deux n’a épousée et qui hantent encore leur mémoire d’une certaine façon… L’un est resté célibataire, sir Malcolm Ivory, l’autre s’est marié, sir Albert Church. Ils fréquentent le même club et dinent régulièrement ensemble…

Sir Albert Church organise souvent chez lui des diners et lors d’un dernier diner, de façon inexplicable, son chat est assassiné ! Son chat Churchill était son plus grand ami et c’est quasiment le drame de sa vie… Seul son ami sir Malcolm Ivory pourrait l’aider à comprendre ce qui s’est passé… Sir Malcolm Ivory accepte la mission d’autant plus que très rapidement les choses s’avèrent plus complexes que prévu et que la vie de sir Albert Church pourrait bien être en danger…

Il faut bien avouer que sir Albert Church n’est pas très sympathique et que de très nombreuses personnes pourraient bien avoir envie de le faire disparaître… A commencer par sa femme Victoria, ses deux enfants dont un se drogue et l’autre veut faire du théâtre, son banquier Trickers, le fils d’une riche héritière devenu spécialiste des sectes chinoises… Bref, les candidats au crime ne manquent pas et la curiosité de sir Malcolm Ivory est prise au jeu même si la victime n’est qu’un chat ! Encore qu’en Grande-Bretagne, les chats ne soient pas de simples animaux…

Evidemment, tout est beaucoup plus complexe et finalement Scotland yard fera appel à sir Malcolm Ivory pour une affaire d’enlèvement qui pourrait bien avoir un petit lien avec le crime du chat… Allez savoir !

J’ai beaucoup apprécié ce roman même si je dois avouer que je n’ai pas été surpris par l’issue. Mais, très rapidement on est pris par ces personnages de la haute qui souffrent et ont du mal à trouver le bonheur… D’ailleurs, assez étonnamment, d’une certaine façon, le roman va connaitre un happy end et certains personnages – pas tous bien sûr, puisque le chat, par exemple, est déjà mort – vont connaître un début de bonheur !

Voilà, cette série aura donc été pour moi une belle découverte et cette lecture s’est avérée totalement estivale et sympathique… Alors, comme l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous avec ce roman Le crime du chat ! L’été n’est pas terminé…

Shelton
avatar 08/09/2017 @ 16:06:53
L’été c’est fait pour lire et on a le droit de lire des romans policiers même s’ils sont vieux, anciens et poussiéreux. En clair, on a le droit de lire des romans d’Agatha Christie et je ne m’en lasse pas… En voilà un de terrible…

Oui, le roman du crime atroce, celui qui fait peur dans les chaumières et voter à droite… Non, je rigole – enfin presque – mais c’est vrai que cette histoire commence par un crime horrible. On peut en parler sans avoir peur de vous détruire l’effet suspense car l’histoire n’est pas sur le crime, plutôt sur le « qui » et le « comment » au moment où on s’apprête à conduire le supposé coupable vers la potence… Donc, ouvrons Mrs McGenty est morte…

Heureusement pour lui, le superintendant Spence a un doute et il va en parler à son ami Hercule Poirot. Poirot, l’ultime recours, l’homme qui a su dompter ses petites cellules grises, le super héros des enquêtes impossibles, le génie qui comprend tout. Rien ne peut lui résister !

Plusieurs enjeux malgré tout dans cette histoire dont le scénario semble, au premier abord cousu de fil blanc. Poirot arrivera-t-il à trouver la solution de l’énigme avant l’exécution de James Bentley, brute épaisse qui semble indifférent à son sort et qui ne fait rien pour aider le Belge d’Agatha Christie. Mais, rapidement, on se demande aussi si le coupable n’est pas effectivement James mais pour des raisons cachées, avec des explications complexes, ce qui pourrait en surprendre plus d’un, voire en gêner quelques-uns. Enfin, l’angoisse monte et on s’interroge sur le fait que certains personnages qui paraissent sympathiques au début du roman pourraient bien être impliqués dans ce crime horrible… Le crâne fendu par un hachoir de boucher qui prenait la poussière en jouant la décoration…

C’est aussi l’occasion de revoir, pour ceux qui la connaissent déjà, Mrs Oliver, une amie d’Hercule Poirot, une romancière qui maîtrise les énigmes de policiers depuis des années et ne dédaigne pas de jouer à l’enquêtrice avec le grand Hercule. Elle vient probablement chercher des idées pour son prochain succès en librairie… tout en citant Agatha Christie. Je me suis toujours demandé le lien réel entre Mrs Oliver et Agatha Christie… Je n’ai aucune certitude mais il m’arrive de croire que la célèbre reine du crime faisait parfois preuve d’un peu d’autodérision et que, dans ce cadre-là, Ariane ne serait que l’éclat de rire d’Agatha… Mais vous n’êtes pas obligés de me croire !

Un roman policier avec Hercule Poirot, solide sans génie spécifique mais qui se laisse bien lire, surtout en été puisque l’été c’est fait pour lire même si le soleil a disparu !

Shelton
avatar 09/09/2017 @ 06:40:16
L’été c’est fait pour lire et on peut aussi aller, du moins ce week-end, au Livre sur la place de Nancy pour trouver de quoi lire la fin de l’été… Je compte bien rencontrer aujourd’hui Krassinsky, un auteur de bande dessinée que je n’ai jamais rencontré mais dont l’album il y a un an m’avait séduit entièrement…

Si la bande dessinée Le crépuscule des idiots n’était qu’un pamphlet anti-religion je ne suis pas certain que je prendrais le temps de vous en parler… Seulement, voilà, l’auteur de bande dessinée a décidé de porter un questionnement sur les religions, les sectes, les textes sacrés et à l’heure actuelle, cela est probablement salutaire !

Alors, bien sûr, cela reste avant tout une fable. Une grande fable avec plus de 290 pages. Cela se lit assez vite, malgré tout, car l’auteur, Krassinsky, reste dans les règles de la bédé : il n’abuse pas de longs textes et raconte beaucoup par l’expression de ses personnages… Personnages ? Précisions qu’il s’agit de singes car c’est en compagnie d’un clan de singes que nous allons réfléchir au fait religieux…

Passons sur la façon dont l’auteur installe son scénario, comment il le rend crédible à défaut d’être réaliste. Ce qui est certain, c’est qu’un singe arrive de l’extérieur dans ce clan et va leur parler de Diou, celui qui voit tout, connait tout, juge tout… et que l’on doit prier ! Le prophète se pose ainsi et devient le centre de la communauté des singes…

Attention, certains vont crier immédiatement à la mascarade, à l’idéologie, à la manipulation… mais les choses sont beaucoup plus compliquées que cela. Certes, un singe se fait passer pour le prophète de Diou mais il ne faudrait pas croire que tout cesse là… Allez savoir, le ciel n’est peut-être pas si vide que cela…

Ce qui est certain, pour le coup, c’est que l’auteur va nous poser une multitude de questions. Il nous interroge, par singes interposés, sur nous-mêmes, sur nos croyances (ou incroyances), sur la crédulité, sur la manipulation des individus et des foules, sur le sens des mots, sur nos comportements…

En fait, l’auteur ne donne pas tant de réponses que cela et la lecture laisse le lecteur face à ses profondeurs, ses questionnements, ses croyances (ou incroyances)… Quand le prophète tente d’avouer ses supercheries à un autre singe, on entend ce dernier s’exclamer : te voilà atteint par le doute, par l’incroyance… car il n’est pas capable de croire à la supercherie… Mais quand on pense que la supercherie est bien là, il semblerait que le ciel soudainement soit habité… Ah, décidément, il n’est pas facile d’être singe de nos jours !

Il y a une force incroyable dans ce gros roman graphique. On sent que la bédé est en train de devenir métaphysique. Elle porte avec Le crépuscule des idiots un peu de Nietzsche, un peu de Beckett, un peu de Pascal et beaucoup d’humanité !!!

J’ai beaucoup aimé et je suis surtout content de voir, année après année la bande dessinée s’emparer de tous les champs de la réflexion humaine. Elle est en train de devenir mature et grande et c’est une grande joie pour moi !!!

On pourrait imaginer que cette bédé soit mise dans les mains de tous les lycéens de terminale et ainsi ils prépareraient peut-être encore mieux l’épreuve de philosophie du bac… Allez savoir !!!

En tous cas, j’espère maintenant rencontrer l’auteur et je ne peux que vous conseiller de lire Le crépuscule des idiots de Krassinsky aux éditions Casterman et faites-le dès cet été puisque l’été c’est fait pour lire !!!

Shelton
avatar 11/09/2017 @ 17:58:14
Comme l'été c'est fait pour lire et que nous sommes encore en été malgré les températures, continuons à parler de livres et cette fois-ci pour la jeunesse suite à mon passage au salon du livre de Nancy... Le livre sur la place 2017 !

Toujours autant de plaisir à voir des auteurs jeunesse comme Delphine Chédru. Ces livres ne sont jamais anodins et elle montre avec talent que l’on peut raconter des histoires avec des moyens différents : les mots, les dessins, les formes, les couleurs…

Par exemple, Jour de neige, est tout simplement une petite merveille, un joyau de la couronne, une pépite en accès libre, bref, un livre pour enfant comme j’aime les lire et les garder dans ma bibliothèque…

Jour de neige est un album cartonné pour les tout-petits, ceux qui ne savent pas lire. On pourrait croire que les adultes vont s’y ennuyer mais, en fait, chacun peut se raconter – ou raconter à son enfant – son histoire et c’est surement plus riche qu’une histoire qui serait entièrement écrite et balisée, qui serait identique pour tous ! Ce sont ces belles histoires uniques que j’adore, ces livres que je chéris et ce d’autant plus que chaque fois que je les ouvre j’y découvre une nouvelle histoire ! Je pense donc que Jour de neige va m’accompagner encore de longues années, enfin si Dieu me prête vie, bien sûr !

Donc, Delphine Chédru est là sous le chapiteau du Livre sur la place, elle dédicace mais pas comme les autres auteurs et autrices. Elle dédicace avec des ciseaux et des gommettes… et un peu avec ses crayons, quand même !

Elle présente, entre autres, un nouvel album fascinant et plein de surprises, Bonjour Au revoir ! Là, ce sont les couleurs qui jouent un rôle essentiel ainsi que le lecteur qui doit porter des lunettes spéciales…

Merci à Delphine pour sa patience, ses explications, la qualité et la finition de ses livres…

Shelton
avatar 11/09/2017 @ 18:14:24
L’été c’est fait pour lire et samedi dernier je me promenais paisiblement au salon du livre de Nancy, Le livre sur la place, en quête de quelques lectures agréables et estivales… Quand j’ai croisé Annie Goetzinger, que j’ai vu qu’elle était seule et disponible pour une petite rencontre, quand elle a accepté et d’être photographiée et enregistrée, j’ai eu le sentiment de croiser le professionnalisme, la délicatesse, le respect, la précision, la poésie, l’humanisme… Je sais que cela peut vous sembler un peu excessif pour parler d’une rencontre avec une autrice de bandes dessinées, mais, pourtant, mon ressenti est bien là…

Alors, voilà, puisque vous doutez, c’est que vous ne connaissez pas cette femme et je voudrais vous inviter à la découvrir à travers quelques-unes de ses bandes dessinées, sinon les plus célèbres, au moins celles que je préfère… Parfois elle a travaillé seule, parfois en partant d’un ouvrage, et, enfin, avec un scénariste de façon plus traditionnelle… Commençons par La Sultane blanche…

Annie Goetzinger et Pierre Christin ont beaucoup travaillé ensemble en racontant dans leurs albums de bande dessinée des destins de femmes, destins exceptionnels pour des femmes hors normes, des vies profondément humaines pour des personnages imaginaires mais toujours ancrés dans une époque, dans un lieu, dans une culture… Cette fois, nous allons découvrir Lady Sheringham, dite La Sultane Blanche…

On ne peut qu’être séduit, dans un premier temps, par l’écriture, le dessin et la narration graphique. On est emporté au bout du monde avec une jeune femme qui avale la vie comme elle arrive, qui donne l’impression d’une énergie sans limite, à qui tout réussit, qui se sort de toutes les embûches, qui découvre l’Asie, l’adopte et devient la Sultane Blanche en si peu de temps que cela en devient fou, exceptionnel, magique…

Mais qui est Lady Sheringham, cette femme qui se raconte dans son manoir britannique ? Est-elle ce qu’elle prétend être ? A-t-elle abusé du pauvre Sir Ashley avant qu’il ne décède, quelques années plus tard, dans une rébellion contre l’Empire ? Difficile à affirmer car le récit est là pour nous mettre en face de fausse pistes… Chaque lecteur devra se construire sa vérité et choisir entre le rêve et le cauchemar de la pauvre Emma…

C’est probablement là que se situe la force de ces histoires racontées par Pierre Christin et Annie Goetzinger : ils n’imposent pas de solutions définitives, ils ne portent pas de jugements sur les vies humaines, ils se contentent de nous mettre en contact avec ces personnes et ils nous laissent nous faire notre propre idée, poser notre jugement personnel…

C’est en cela que cet album, La Sultane Blanche, est beaucoup plus qu’une bande dessinée, c’est un peu comme une œuvre littéraire, le type d’ouvrage qui laisse le lecteur maitre de ses choix, libre d’«écrire » son histoire… Alors, bien sûr, certains regretteront qu’il n’y ait pas une certitude à la fin, mais c’est tellement plus riche de penser qu’il a trois ou quatre solutions possibles ! Non ?

Comme très souvent chez Annie Goetzinger et Pierre Christin, les femmes sont belles, bien habillées et bien éduquées. C’est toujours un peu artificiel car on est bien conscient que cette société décrite n’est pas représentative de la vie de tous… Mais, dans cette société bourgeoise et protégée, les hommes et les femmes vont vivre, aimer, se rapprocher, se séparer, souffrir, mentir, tricher, s’affronter et tout se termine par la vieillesse, la mort…

La vieillesse est très présente dans cet album et je trouve que c’est très touchant car cela permet à une femme de se pencher sur son histoire, sur son passé… Le lecteur peut ainsi regarder sa propre vie et découvrir qu’une bande dessinée peut être aussi une occasion de réflexion, d’introspection…

Annie Goetzinger est décidément une autrice incroyable au talent exceptionnel qui mérite d’être plus connue, lue et appréciée… Belle occasion de vous lancer dans cette œuvre où les femmes ont une place de rêve, avec La Sultane Blanche en premier mais avec les autres très rapidement… Paquebot, La Demoiselle de la Légion d’Honneur, La Diva et le Kriegspiel…Mais, à nancy, elle était surtout là pour ses deux dernières, Jeune fille en Dior et Les apprentissages de Colette…

Donc, à très bientôt pour d’autres albums d’Annie Goetzinger… et comme l’été c’est fait pour lire, à vous de jouer !

Shelton
avatar 11/09/2017 @ 19:00:26
C’est au moment où Annie Goetzinger sort un album aux éditions Dargaud intitulé Jeune fille en Dior, que je pense utile d’inviter chaque lecteur de bande dessinée à découvrir ou redécouvrir cette grande auteure du neuvième art. Certes, elle n’est plus la jeune dessinatrice qui surprenait par la beauté, la profondeur, l’humanité de ses personnages, elle n’est plus la jeune qui expérimentait une narration graphique nouvelle et classique à la fois, mais elle est devenue Annie Goetzinger, grande auteure ! Tout simplement !

Comme elle vient du dessin de mode, comme elle a suivi avec attention et application – c’est toujours ce que l’on doit dire quand un auteur a atteint une certaine notoriété mais parfois on entend des anciens collègues être moins catégoriques en souriant – les cours de Georges Pichard, on n’est pas surpris de découvrir son graphisme de grande qualité et la façon dont elle fait vivre les femmes bien habillées. Chez elle, une robe n’est pas simplement un bout de tissu pour cacher des formes, c’est une œuvre d’art qui révèle la féminité et l’anime de toute part. Dans cet album Paquebot, les femmes et leurs tenues ont une importance capitale et alimentent l’admiration des lectrices et les fantasmes des lecteurs, à moins que ce soit le contraire, allez savoir… Oui, c’est cela aussi le talent d’Annie Goetzinger !

Pour revenir à Annie Goetzinger, avant de se concentrer sur son album Paquebot, rappelons aux plus jeunes qu’en 1975 elle sort son tout premier livre, Casque d’or, ce qui lui vaut deux prix au 3ème festival d’Angoulême. A cette époque la bande dessinée est essentiellement masculine, tant au niveau des auteurs que des lecteurs, et Annie Goetzinger défend sa place avec brio avec deux autres femmes, Claire Bretécher et Chantal Montellier… Chacune de ses parutions est alors saluée par la critique mais surtout attendue par ses lecteurs, ses fans, ses inconditionnels : Aurore, La demoiselle de la Légion d’Honneur, La Diva et le Kriegspiel… Les albums s’accumulent et c’est en 1999 que sort Paquebot un travail abouti que j’aime encore aujourd’hui relire juste pour le plaisir…

Quand on est dessinatrice, il est important de savoir raconter des histoires ou de trouver un bon, voire un excellent, scénariste. C’est probablement la chance d’Annie Goetzinger de savoir travailler seule, comme par exemple avec ses premiers albums – Casque d’or ou Aurore – et d’avoir croisé le chemin de Pierre Christin, un géant du scénario de la bande dessinée. C’est avec lui qu’elle va produire ses plus beaux albums, du moins à mon avis. C’est ce Pierre Christin que l’on retrouve dans Paquebot, du moins à ses commandes en quelques sortes…

Ce Paquebot, Horizon, est un beau bâtiment qui prend la mer pour rallier Marseille à l’Asie. Mais ce n’est pas un bateau comme les autres, c’est l’ancien Parsifal, celui qu’Hitler voulait emprunter pour arriver à New-York s’il avait gagné la guerre… et il fut sabordé par la flotte allemande au moment de la défaite, de la déroute… Après remise à flots, réparations et don à la France pour préjudice de guerre, le voilà redevenu comme neuf avec son faste et sa grande classe…

Nous montons à bord et allons vivre en compagnie de Géraldine Moustier-Loÿs, écrivaine et féministe, du moins comme on l’était à cette époque, après-guerre. Mais nous ne resterons pas dans les premières classes car l’histoire de Christin va nous permettre de passer d’un pont à un autre, d’une classe à une autre, de voyager avec les uns et les autres et, aussi, de participer à une grande aventure, entre espionnage, politique et drame social…

Ce qui est passionnant c’est aussi de voir sur ce paquebot tous les acteurs de la France, de l’Europe, de la Terre… Nous sommes dans un huis-clos, isolés en pleine mer, et, pourtant, on va revivre l’occupation de la France avec ses différents personnages, héros ou traites ; on va comprendre les tensions sociales avec riches et pauvres, dominants et dominés ; on va percevoir les grands enjeux du monde : décolonisation, affrontements entre capitalisme et communisme, émancipation de la femme, émergence du Tiers Monde… Bref, une histoire qui permet de parler de tout avec talent et profondeur !

Je n’ai pas envie de vous en dire plus car cet ouvrage est à découvrir, à lire, à apprécier, à aimer, à relire et aimer encore… C’est beau, c’est profond, c’est humain, profondément humain et je suis sûr que vous allez aimer et en redemander. Cela tombe bien car je pense qu’il est grand temps de (re)donner à Annie Goetzinger la place qu’elle mérite dans l’univers de la bande dessinée !

Shelton
avatar 12/09/2017 @ 07:18:17
Comme l’été c’est fait pour lire et comme je vous invite à relire tous les albums de la grande autrice Annie Goetzinger, poursuivons encore un peu notre voyage dans sa bibliographie et ouvrons un de ses plus grand succès… La diva et le Kriegspiel !

Annie Goetzinger et Pierre Christin ont écrit cet album en 1981 et ce qui surprend totalement c’est le fait que plus de trente ans après cette histoire reste d’une modernité totale, avec une narration graphique qui n’a pas pris une ride ou presque ! Cela signifierait-il que ces deux auteurs seraient tout simplement des grands de la bédé ? Les albums de ce duo constituent une véritable œuvre et j’espère vous le montrer une fois de plus…

Histoire de femme, certes, mais histoire d’une Diva et donc c’est l’occasion de comprendre que le talent artistique est aveugle et sourd à ce qui se passe dans le monde. Camille, chanteuse lyrique, va pénétrer un monde qui est très éloigné du sien. C’est pour elle l’émerveillement incroyable, la découverte totale et le bonheur absolu ! Malheureusement pour elle, nous sommes dans les années trente, une période où le monde est en train de changer, où le fascisme se met en place dans toute l’Europe. Camille veut vivre sa vie d’artiste sans se soucier de ces problèmes qui lui échappent complètement… C’est ainsi qu’elle va se compromettre sans s’en rendre compte…

La vie de Camille est assez banale finalement, on a l’impression de retrouver Lucien Lacombe de Louis Malle et ses trahisons ordinaires ou Fabrice de Pierre Benoît et son incompréhension de la période… Comment est racontée cette vie ? Camille a été arrêtée par la Résistance et nous allons assister à son « procès ». Pour cela, un chef local nous raconte la vie de Camille, cette dernière réagissant parfois avec colère, émotion ou lassitude…

Ce qui est très fort dans ce destin c’est la qualité de la documentation, la précision du récit, la beauté du dessin, la force de la narration graphique qui est à la fois classique et moderne, violente et douce, profonde et légère, musicale et graphique…

Je pense que nous avons là le premier grand album d’Annie Goetzinger, celui où elle révèle son talent de façon indiscutable. C’est le moment où elle arrive à la fois à respecter le scénario de Pierre Christin et à faire preuve de créativité. Elle donne à ses personnages – pas seulement à Camille – une réalité indéniable. Quand vous refermez l’album vous avez la certitude que Camille et tous ceux qu’elle a croisés sont des personnages historiques que les auteurs ont rencontrés, interviewés, insérés dans leur histoire…

Nous avons donc bien là un grand livre, une belle bande dessinée qui a tellement marqué les esprits des lecteurs que quand vous dites aux fans de bédés « Annie Goetzinger » vous entendez très rapidement, pour ne pas dire immédiatement, « La Diva et le Kriegspiel » ! Mais Annie est si simple et si accessible que lorsque l’on est en face d’elle on ne peut pas lui dire tout ce qu’elle représente pour nous lecteurs…

C’est peut-être par cet album que certains devraient commencer leur découverte de cette femme qui a marqué durablement l’histoire de la bande dessinée, et, puisqu’elle revient cette année avec une nouvelle bande dessinée, c’est bien le moment de relire toute son œuvre car l’été c’est fait pour lire ! Non ?

Shelton
avatar 13/09/2017 @ 07:39:57
L’été c’est fait pour lire et je vous ai amicalement invités à lire ou relire l’ensemble des bandes dessinées d’Annie Goetzinger, une des autrices de bandes dessinées les plus fascinantes et délicates… Seulement, voilà, pour le moment je vous ai proposé seulement des one shot, des histoires complètes en un seul volume et certains pourraient se demander si elle était capable de travailler sur une série, ce qui est, somme toute, très classique en bédé… oui, elle en est capable et c’est pour cela que je reviens vous parler d’elle…

Faire de la bande dessinée, pour beaucoup, en raison des souvenirs de jeunesse et des magazines dédiés, c’est un jour se lancer dans une série… Qu’elle soit policière, fantastique ou de science-fiction, ce n’est pas le plus important. Ce qui compte c’est de raconter une histoire avec des personnages récurrents, avec des volumes à venir, avec ce diabolique « à suivre » qui a traumatisé de si nombreux lecteurs depuis des décennies…

Pour les plus jeunes lecteurs de bandes dessinées, cette attente de la suite est un mystère car ils veulent tout et tout de suite. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons de plus en plus d’albums dits « one shot », histoire complète sans suite, même s’ils appartiennent à des séries concept comme 7, Le Casse, Jour J, L’homme de l’année, Secrets… et j’en oublie de très nombreuses. Attention, cela ne signifie pas que le jeune lecteur soit incapable d’attendre une suite. Le succès actuel de quelques magazines jeunesse illustre parfaitement qu’il y a encore une place pour ces histoires à suivre…

Mais revenons à notre propos. Pierre Christin et Annie Goetzinger ne s’étaient encore jamais lancés dans une série (je veux dire ensemble car Pierre Christin est le scénariste, entre autres, de la série Valerian !). En 2001, les voilà qui s’embarquent dans L’agence Hardy pour le plus grand plaisir des lecteurs qui les avaient suivis depuis des années (La Demoiselle de la Légion d’Honneur, Paquebot, La Sultane Blanche…).

Alors tentons de vous donner quelques éléments précis pour vous donner envie de plonger dans cette série sans retenue. Tout d’abord, l’agence est située dans Paris, dans le XIIe arrondissement pour être précis. Le premier album commence en 1955, une date qui parait lointaine mais qui surtout provoque le dépaysement complet du lecteur. C’est l’époque de la guerre froide, des barbouzes et officines obscures, des voitures que l’on ne reconnait même plus, les rationnements encore bien réels de certains produits, des rapports étranges entre les personnes où le sexe n’est pas immédiat, bref, cette histoire se passe dans un monde sans téléphone portable, sans ordinateur… C’était hier mais c’est si loin que l’on n’imagine même pas tout ce qui est venu révolutionner la vie en cinquante ans…

Edith Hardy, femme d’une quarantaine d’années, veuve, a créé pour vivre une agence de détective privé. Elle enquête sur les histoires de familles, sur les origines des tableaux, sur les petits problèmes des familles et des entreprises. Elle a un jeune homme, Victor, qui lui sert d’adjoint, de faire valoir, de secrétaire, d’homme à tout faire, mais en tout honneur…

Le premier volet de cette série va s’étendre sur trois albums, avec une histoire principale et quelques éléments secondaires pour planter le décor. Certains lecteurs et critiques ont regretté le nombre importants de détails, d’aspects divers qui sont venus se greffer dans ces trois premiers albums. Je vous avoue que pour ma part j’ai adoré cette façon de raconter les faits. Nous ne sommes pas dans l’agence Hardy pour résoudre une enquête, comme dans n’importe quel policier classique, nous sommes ici, avant toute chose, pour suivre une femme dans son travail, dans sa vie. L’agence Hardy est avant tout la vie d’Edith Hardy ! Pierre Christin et Annie Goetzinger aiment raconter des destins de femmes, ici, encore une fois, c’est bien l’objectif principal…


Certains personnages secondaires sont parfaits eux-aussi comme Marinette, l’amoureuse transie du chimiste disparu Antoine Dubreuil ; comme la maman de Victor, Mama italienne pur jus ; enfin, pour ne pas tous les citer, ajoutons ce fermier parisien très sympathique…

Je ne rejette pas l’idée, bien factuelle, que cette série est aussi policière et teintée d’espionnage. Je garde même cette couleur importante de l’histoire car elle évidente et d’une rare qualité. Le mécanisme de cette première saison, comme on dirait aujourd’hui, relève d’une orfèvrerie minutieuse avec des représentants du KGB, du SDECE, de la CIA, du Parti communiste, des intellectuels compagnons de route du PC, de la classe ouvrière qui ne comprend pas toujours les enjeux supérieurs – supérieurs pour qui d’ailleurs ?– et des médias… Ah, j’oubliais, on a bien sûr, les savants, brillants ou médiocres, manipulés ou impliqués dans les réseaux de renseignements, mercantiles ou pas, purs et/ou amoureux… Oui, franchement, le scénario de Pierre Christin est solide, raffiné, complexe, prenant…

Quant à la narration graphique d’Annie Goetzinger elle est égale à elle-même et on retrouve-là tous les éléments qui nous ont emballés dans ses albums les plus célèbres comme La Diva et le Kriegspiel…

Voilà, une bonne série avec un premier album de qualité qui m’a enchanté en tant que lecteur. Il est vrai que j’aime le polar et l’espionnage, que j’aime cette façon qu’ont Christin et Goetzinger de planter leurs personnages, que j’aime cet univers des années cinquante et qu’enfin j’apprécie énormément le graphisme de Goetzinger, sa façon de dessiner les visages, d’habiller les femmes… Bref, je ne pouvais qu’aimer L’agence Hardy et j’espère qu’il en sera de même pour vous ! Et, comme l’été c’est fait pour lire, précisons qu’il y a sept albums dans cette série…

Shelton
avatar 13/09/2017 @ 10:50:02
L’été c’est fait pour lire et parfois les lectures arrivent de façon accidentelle ou sont, tout simplement, le fruit du hasard même si, comme chacun le sait bien, le hasard n’existe pas… J’ai la réputation dans la famille de réaliser des soirées-galettes-crêpes où le nombre de participants peut être très volumineux et j’ai même un neveu qui m’a donné un titre à défendre car on ne peut pas être le meilleur crêpier de façon définitive, il faut le prouver de façon régulière… Donc, cette année, comme chaque année et même plusieurs fois par an, j’ai repris mes outils et je me suis mis au travail… Je ne n’en dirai pas plus sur la soirée elle-même, mais quelques jours plus tard je recevais un petit ouvrage capital, Les meilleures crêpes et galettes de Clémentine Perrin-Chattard… Pourquoi un tel livre ? Pour que je m’améliore encore ? Parce que les dernières n’étaient pas parfaites ? Parce qu’il y aurait encore une piste de découverte à parcourir ? Probablement un peu de tout cela et donc si tôt reçu si tôt lu et nous voilà prêts à affronter la prochaine soirée crêpes !

Attention, une petite erreur s’est glissée malencontreusement dans l’ouvrage, au moins sur la provenance du sarrasin… En effet, l’autrice nous dit que le sarrasin est une céréale et ce n’est pas le cas. Certes, le sarrasin est assimilé aux céréales mais la plante n’est pas du tout de la même famille. Elle poussait de façon sauvage et on s’est aperçu qu’elle pouvait être cultivée sur les landes relativement arides de l’argoat… Ah, l’argoat… Il s’agit de l’opposé de l’armor. Armor c’est la côte, le littoral breton et l’argoat c’est l’intérieur, la Bretagne du centre… Donc les Bretons ont cultivé ce sarrasin et avec les graines ont réalisé une farine que faussement on a nommé farine de blé noir… Pour le reste, c’est effectivement vrai que le sarrasin ne contient pas de gluten et que la galette réalisée avec cette farine est parfaitement adaptée aux mélanges salés : légumes, charcuterie, poissons, épices de toutes natures…

L’ouvrage va vous inviter à comprendre que chaque région, chaque cuisinier, fera sa pâte à sa façon. Autrefois, on n’utilisait que le sarrasin, du sel et de l’eau. Aujourd’hui, on peut y ajouter du cidre, des œufs, du lait, du beurre fondu… Moi, pour votre information, je mets un peu d’huile d’olives, des œufs et un peu de lait… mais j’avoue que j’ai envie, maintenant, d’essayer avec un peu de cidre ! Ce sera pour la prochaine séance !

Dans la famille, la galette de base est la fameuse complète, jambon, œuf, fromage. Mais depuis quelques années, il nous arrive de jouer sur ce modèle et de remplacer le jambon par de l’épaule, du lard, de l’andouille, de la saucisse paysanne bretonne… A chacun ses préférences mais cela reste malgré tout la complète…Mon père a une légère préférence pour la saucisse qui lui rappelle les vacances en Côte d’Armor tandis que je reste fidèle à l’andouille depuis toujours !

Les années passant, la galette s’est enrichie d’une multitude d’aliments venant de toutes les régions de France et on peut ainsi, comme le montre très bien ce petit ouvrage, trouver roquefort, reblochon, camembert, tomate, saumon, champignons, canard… En fait, cet ouvrage montre que vous pouvez tout mettre dans une galette, tout sans exception !

Pour clore ce petit voyage au pays des galettes – voyage qui nécessite maintenant une phase d’expérimentation longue – je voulais évoquer une des galettes royales à ne pas oublier, la galette à la Saint-Jacques ! Pour moi, c’est un plat de grand luxe et pour cela il faut pouvoir acheter des coquilles fraiches, de la baie de Saint Brieuc, et savoir les préparer… Je rappelle qu’une coquille Saint-Jacques trop cuite relève d’un crime contre la gastronomie internationale !

Bon, cessons de nous énerver, reprenons cet ouvrage simple mais très efficace, plein de petites choses pour améliorer nos galettes quotidiennes : Les meilleures crêpes et galettes de Clémentine Perrin-Chattard… Merci à ceux qui me l’ont offert et à très bientôt pour la dégustation… Quant à vous, puisque l’été est fait pour lire, bonne lecture et à très bientôt !

Shelton
avatar 15/09/2017 @ 08:17:39
L’été c’est fait pour lire et en arpentant les espaces où l’on pouvait difficilement circuler du Livre sur la place j’ai rencontré une autrice jeunesse qui avait de belles merveilles à partager dont un remarquable Arbre lecteur que j’ai immédiatement acheté pour une de mes petites-filles…

Comme c’est beau ! Comme c’est tendre ! Comme c’est agréable de lire cet album à un enfant, de partager avec lui au pied d’un arbre, d’un arbre lecteur bien sûr !

L’enfant – qui est le narrateur de cette belle histoire – est un lecteur et, juste en face de sa chambre, siège, en quelque sorte, un arbre lecteur et curieux. Quand il prend un livre et lit sous l’arbre – belle position estivale d’ailleurs – l’arbre se penche sur le livre et toutes les feuilles de l’arbre tentent de lire l’histoire en même temps… Oui, c’est bien un arbre cultivé qui aime la lecture et on ne le blâmera pas !

A travers cette étrange et mystérieuse aventure, les auteurs, Didier Lévy et Tiziana Romanin, nous partagent le plaisir du livre, de la lecture, de la lecture commune, de la création du livre et même de l’élaboration du papier… à partir de l’arbre !

J’ai tout de suite accroché avec le graphisme de Tiziana Romanin, un trait efficace et poétique, doux et esthétique, qui nous embarque immédiatement dans l’histoire tout en nous laissant libre de faire ce voyage ou pas…

Alors, je suis parti en voyage pour un pays où les arbres lisent – et pas que pendant l’été – et j’ai décidé d’y accompagner une petite fille… mais je ne sais pas encore si elle va accepter ce grand voyage au pays des livres…

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, comme cet album parle du livre et de la lecture, comme il est beau, je ne peux que vous souhaiter une excellente lecture accompagnée ! Et pendant ce temps-là, je vais m’empresser de lire un second album de cette autrice car je l’avoue, j’ai cédé deux fois au désir et à la beauté !

Shelton
avatar 15/09/2017 @ 08:18:18
L’été c’est fait pour lire – et je vous assure que ce n’est pas si simple d’écrire cette phrase magique quand la température de la salle baisse comme aujourd’hui – et pourquoi ne pas continuer dans le domaine des livres jeunesse avec l’étonnant album L’histoire extraordinaire d’Adam R., le nain qui devint géant ? C’est le fruit du travail de Tiziana Romanin que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Nancy le week-end dernier à l’occasion du Livre sur la place 2017…

Cet album part d’une histoire réelle ce qui fait dire à l’autrice que cette fois, contrairement à d’autres histoires à illustrer, elle a été obligée de travailler comme pour le cinéma ou le théâtre en exerçant sont métier de scénographe pleinement : recherches des lieux, des décors, des costumes, des personnages… Tout devait être à la fois féérique comme dans un conte et bien réel puisque Adam R avait bien existé !

Le narrateur est enfant au départ de cette histoire et il est un peu comme un ami d’Adam R. Il a 4 ans au début du récit et il va suivre la vie d’Adam en devenant de façon exceptionnelle son chausseur. Il faut dire que ce nain va voir ses pieds grandir et à chaque fois qu’on lui fabrique une paire de chaussure sur mesure, les pieds ont déjà grandi au moment de l’essayage final… Heureusement, notre jeune narrateur se propose de suivre Adam de très près pour arriver à lui fournir des chaussures à sa taille. Le début d’une grande amitié !

Adam va passer du statut de nain à celui de géant puisqu’il finira à la taille de 2m34. Mais la taille n’est pas le seul aspect particulier d’Adam. Il est aussi un grand lecteur ce qui le fait grandir en sagesse, ce qui n’est pas rien en ce bas-monde…

Il y a quelque chose de pathétique dans le destin de ce pauvre Adam mais en même temps de la poésie, de l’humanisme et même du spirituel… Oui, cet album pour enfant est d’une très grande profondeur et j’ai été très touché par cette histoire qui montre que chacun des êtres humains, chacun d’entre nous, est unique. Certes, le nain ou le géant montrent de fait leur différence mais chaque humain est unique par son corps, mais aussi son esprit, sa sagesse, son regard sur la vie, sur les autres…

C’est aussi un très bel ouvrage sur l’amitié et l’altérité. Le narrateur entre en contact avec Adam et finit par oublier sa taille, son statut physique, pour ne plus regarder qu’un humain parmi les autres. La relation est profonde et quand Adam meurt il lègue ses livres au narrateur qui à son tour va lire et grandir en sagesse, en humour, en poésie, en humanité…

Ce qui fait que le livre devient aussi celui de la transmission. Il ne faut pas que savoir, il faut savoir vivre avec les autres et leur transmettre nos savoirs pour les aider à vivre avec… L’humanité vivante est là devant nous…

Et tout cela avec des dessins magnifiques, une narration graphique parfaite, un rythme étonnant… Une histoire banale mais prenante, une histoire vraie mais qui est aussi un conte, un livre qui comme ceux d’Adam fait grandir en sagesse, en humour, en poésie et en humanité… Et si c’était cela un beau et bon livre !

Alors comme l’été c’est fait pour lire, voici une belle idée de lecture à partager et transmettre… L’histoire extraordinaire d’Adam R., le nain qui devint géant, de Tiziana Romanin et Didier Lévy aux éditions Sarbacane…

Shelton
avatar 16/09/2017 @ 08:32:49
L’été s’étire, la météo devient moins favorable et la température finit même par descendre en-dessous des normes… il n’en demeure pas moins que l’été c’est fait pour lire et que nous allons continuer cette chronique jusqu’au bout, jusqu’à l’arrivée de l’automne, belle saison d’ailleurs pour les livres ! Aujourd’hui, je vous propose de fureter du côté des thrillers ésotériques avec la belle série des enquêtes d’Antoine Marcas, policier franc-maçon…

C’est vrai qu’il aura fallu quelques années pour que cette série me tombe dans les mains. En fait, c’est principalement son adaptation en bande dessinée qui m’a motivé. Puisque le premier roman de la série arrivait en bédé, autant aller le lire en roman aussi et mesurer la qualité intrinsèque de cette histoire, la solidité de l’intrigue et de la construction de ce thriller, enfin, de prendre le temps de rencontrer cet Antoine Marcas, policier et franc-maçon…

Que l’on soit bien clair entre nous. Je ne suis pas franc-maçon et je n’ai pas d’à priori. Je ne connais pas la Franc-Maçonnerie, je n’en ai pas été victime, et je regarde cette organisation humaine comme j’en regarde d’autres auxquelles je n’appartiens pas comme la Société protectrice des animaux, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, les sauveteurs en Mer… Je ne suis donc pas venu chercher dans ce roman des secrets francs-maçons pour mieux les comprendre, les aimer ou les combattre. Non, il y avait inscrit thriller sur la couverture et c’est bien ce que j’avais l’intention de lire : un thriller.

Il ne m’importe guère au départ de juger les personnages en fonction de leurs croyances. Il y a donc des Francs-Maçons, des Nazis, des membres de la société Thulé, des Palestiniens, des Croates, des nostalgiques des Templiers… certains sont plus pragmatiques et opposés à tout cela… Et alors ? Et bien comme dans tous les thrillers, il y a des bons et des méchants, un suspense terrible et un happy end… Et c’est ainsi que je suis entré dans la série et que j’y suis resté…

J’ai donc lu sans aucune lassitude Le rituel de l’ombre, Conjuration Casanova, Le frère de sang, La croix des assassins, Apocalypse, Lux tenebrae et nous voilà maintenant avec Le septième Templier. Oui, il date de 2011, j’ai un peu de retard mais que voulez-vous, je ne lis pas que cette série… D’ailleurs, je suis déjà dans le suivant, Le Temple noir… Donc, série que j’aime et dont je viendrai à bout, un jour, c’est sûr !

Pour ceux qui ne connaissent pas encore cette série, précisons qu’il s’agit de gros romans, avec beaucoup de chapitres et de personnages et dont une partie se déroule dans l’histoire lointaine – là nous sommes au moment où le roi Philippe le bel tente de mettre la main sur le trésor des Templiers – et une autre contemporaine, celle où agit Antoine Marcas. Notre héros est bien franc-maçon mais pour autant les auteurs ne proposent pas une vision idyllique de la Franc-maçonnerie. Non, je les trouve assez équilibrés, paisibles, factuels et objectifs. Par contre, ils osent nous montrer quelques détraqués qui ont perdu de vue depuis bien longtemps les objectifs de la franc-maçonnerie…

Cette fois-ci, tout va commencer par une terrible trahison. Une sorte de cellule de sept Templiers contemporains va disparaitre, six frères seront bien assassinés car le septième a trahi… L’une des victimes a pu appeler Antoine Marcas juste avant sa mort ce qui permet à notre enquêteur de se mettre en chasse… Difficile de vous en dire plus car, d’une part un thriller fonctionne sur le suspense donc il faut vous le laisser entier et, d’autre part le roman se prolonge avec le suivant donc il y a encore plus à protéger…

Nous sommes donc dans un thriller historique, ésotérique, spirituel, politique, contemporain et profondément humain. C’est probablement pour cela que je n’ai pas vu passer le temps de lecture, que je suis déjà dans le tome suivant – Le temple noir – et que je ne peux que vous encourager à découvrir cette série même si j’ai bien conscience que pour aimer cela il faut une bonne dose de passion pour l’histoire, pour le mystère et pour les polars en général… La lecture d’un tel roman s’appuie sur des liens entre passé – plus ou moins lointain – et monde contemporain et cela nécessite pour le lecteur de solides compétences sur la Préhistoire, le monde juif et chrétien, le Moyen-Age, le dix-huitième siècle, le dix-neuvième siècle… bref sur toute l’histoire de l’humanité ! Pour ceux qui n’ont pas ces connaissances – donc les lecteurs les plus nombreux – vous serez obligés de faire confiance aux auteurs et parfois vous serez dépassés… Franchement, ne vous en faites pas, il y a tellement d’autres polars, thrillers, et autres policiers que vous devriez bien trouver chaussure à votre pied en faisant l’impasse sur les Marcas. Pour les autres, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture !

Shelton
avatar 17/09/2017 @ 09:44:22
L’été c’est fait pour lire et voici la dernière chronique de cet été 2017. Oui, je sais, les puristes vont me dire que l’été n’est pas tout à fait terminé, que le but est bien d’aller jusqu’au bout, que tout cela est scandaleux ! Oui, mais la chronique va cesser le dimanche 17 septembre et c’est bien ainsi… Et en même temps je n’interdis pas de lire les dernier jours de l’été et même au-delà durant l’automne et l’hiver… L’été c’est fait pour lire va donc tirer sa révérence pour cette saison 2017 avec encore un petit merci aux médias qui l’ont diffusée, RCF en Bourgogne, Jérico Nancy, Déclic Toul, Vivre-a-chalon et critiques Libres !

Merci aux lecteurs et auditeurs qui ont suivi jour après jour ces libres propos sur les livres et j’espère que certains auront trouvé là des idées de lectures estivales ou qu’ils auront engrangé pour plus tard…

Reste maintenant à donner un dernier conseil de lecture ou de vous faire une dernière proposition. Exceptionnellement, d’ailleurs, il s’agit d’un livre que je n’ai pas lu mais que je consulte presque tous les jours au moins une fois… Oui, je veux parler du dictionnaire ! Non, je ne parle pas d’un site Internet mais bien du dictionnaire papier, vous savez, le gros bouquin à l’ancienne…

Oui, je dois vous l’avouer j’aime avoir un dictionnaire à portée de mains. En fait, j’en ai plusieurs et ils ont chacun un rôle différent. J’ai un Gaffiot… Oui, cela va en surprendre quelques-uns mais depuis mes études de latin je n’ai jamais complètement cessé de lire du latin, quelques-fois dans l’année. Mes Lettres latines sont là et j’ai besoin, régulièrement, de faire un tour dans mon Gaffiot, référence absolue à mon niveau et comme il m’a donné satisfaction je n’ai pas cherché ailleurs…

Ensuite, j’ai mon Petit Robert en deux volumes, un pour les noms communs et un pour les noms propres. C’est mon grand-père paternel qui m’a fait découvrir cet ouvrage et au départ, le nom m’amusait beaucoup. Puis, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un dictionnaire très littéraire et de qualité, moins caricatural que le Larousse et du coup beaucoup plus utile pour travailler. Seul inconvénient, comme il y a deux volumes, le prix est conséquent et je ne le change que quelques fois. Là, en ce moment, j’en suis à celui de 1987 et il va être temps que je m’offre une version plus actuelle…

Mais je complète le Petit Robert par le Petit Larousse illustré et là je suis plus à jour… Alors, certains me demanderont à juste titre quel est l’intérêt d’avoir Larousse et Robert… Seuls les joueurs de Scrabble savent la réponse : Larousse est la référence de jeu en langue française. Il est donc important, pour les joueurs, d’avoir à la maison un Larousse à jour… J’avoue quand même que si j’ai bien le dernier né, édition labélisée 2018, en fait, nous le changeons à la maison que tous les deux ou trois ans… deuxième aveux, ce n’est pas moi le joueur de Scrabble de la maison, moi je ne consulte le dictionnaire que pour affiner un sens ou contrôler une orthographe… Chacun ses goûts !

Et j’en arrive à mon dernier dictionnaire régulièrement ouvert, feuilleté et utilisé, Le visuel Français-Anglais des éditions de L’Homme. Il s’agit d’un remarquable ouvrage canadien qui me sert quand j’ai un problème avec du vocabulaire anglais mais aussi tout simplement pour comprendre certains objets, instruments, machines, thématiques… Ce livre est tout simplement génial et si vous vous asseyez dans votre salon avec, vous pouvez lire durant deux heures et n’avoir pas vu passer le temps…

Voilà, l’été c’est fait pour lire mais le dictionnaire, lui, vous accompagnera toute l’année et même au-delà !

Très bonne lecture et à très bientôt !

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