Janine Boissard par Etoile filante, le 25 mai 2001

Janine Boissard est l'auteur, entre autres, de " L’Esprit de famille ", " Boléro ", " Bébé couple ", et " Toi mon Pacha ".


Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ?
J'ai commencé à écrire très jeune, c'était une vocation et je n’ai jamais pensé à faire autre chose.

Vous êtes-vous inspirée de faits réels pour la trame de votre livre ?
Non pas du tout. Il y a 20 ans, j’avais été la première femme à écrire dans la série noire sous un autre nom que Boissard. Et depuis, tout le monde me conseillait de continuer mais je n’avais pas envie. Et c’est une réminiscence d'un vieux film qui s'appelle " le Collectionneur ", et je ne sais pas pourquoi, c’est de là qu'est née l'idée d’un père qui, fou d'amour pour son fils, doit le cacher. Un fils qui vit de façon virtuelle, car il est infirme et caché, et qui un jour réclame à son père un " ami ".

Et c'est vraiment cette idée que je trouvais très belle, qui m'a poussé à écrire un thriller. J’ai été une grande lectrice des Mary Higgins Clark, mais je trouvais que ça baissait un petit peu, ça devenait mécanique et je me suis dit qu'après tout je pouvais faire aussi bien.

‚a fait partie des idées qui vous emportent. Vous savez quand on écrit des livres, il y a le livre qu’on prépare longuement et puis il y a le livre coup de foudre. J’ai eu deux coups de foudre dans ma vie, un roman qui s'appellelait " l'Amour Béatrice " et " Priez poiur petit Paul " qui a été une sorte d’urgence.

Combien de temps avez-vous pris pour écrire ce livre et quelles sont vos habitudes d'écriture ?
Il m'a fallu un an. Il me faut un an, cinq heures par jour, me lever tous les jours à six heures du matin pour arriver à ce que vous avez lu. C’est un énorme travail !

Tout comme mon autre roman " Une femme en blanc ", l’histoire d'un chirurgien qui a fait ce beau feuilleton avec Sandrine Bonaire, c’est un travail fou car il faut le construire, l’écrire et puis surtout se documenter. Pour " Priez pour petit Paul ", j’ai été au quai des orfèvres poser des questions au directeur de la criminelle, et puis il a fallu que je m'initie à Internet car je n’y connaissais rien. Donc cette partie de documentation prend beaucoup de temps, mais je trouve ça passionnant.

Qu'est ce que vous avez pensé d’Internet ?
Je pense que c’est magique. J'ai dix petits-enfants, donc je sais la magie que ça représente pour eux. Mais je pense qu'il ne faut pas ne faire que cela. Je pense qu'il vaut mieux faire un musée et voir de vraies toiles que de se balader dans tous les musées du monde par Internet. Je pense qu'il ne faut pas perdre le contact avec les vrais choses, les vraies personnes, les vraies amours.
C'est un grand progrès, mais ça peut être un grand danger.

Continuez-vous à utiliser Internet ?
Non pas du tout. Je n’ai toujours pas Internet. J’ai un fax et un répondeur. Je ne veux pas d’Internet chez moi car j’ai besoin de solitude pour écrire. Autrefois, autour d'un écrivain, il y avait la conspiration du silence ; maintenant il y a celle du bruit. Je regarde Internet chez mes petits-enfants, je réponds chez mon éditeur. Mais je ne veux pas que tout le monde rentre chez moi.

Quels sont les auteurs ou les livres qui vont ont marquée ?
Stephen King. J'aime énormément la littérature anglo-saxonne car c’est une littérature vaste, ample, et j'aime qu'on me raconte une histoire où je me retrouve un peu et ou il se passe beaucoup de choses. Les écrivains d'aujourd'hui qui tournent, parfois avec talent, autour de leur nombril pendant 200 pages, ça m'embête. Je n’ai pas non plus envie de lire tous ces livres qui paraissent sur la sexualité, parce que pour moi l’amour peut être encore une très belle chose et ça ne se résume pas à la chair. Peut-être que j'ai des idées de jeune fille à mon âge, mais c'est comme ça, je ne trouve ça intéressant que s'il y a de l'amour.

Quels sont vos projets ?
Pour pouvoir en vivre, je publie un livre par an, donc je vais commencer le prochain en septembre ; ça sera encore une fois une belle aventure de femme.


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