Vincent Engel par Sirocco, le 6 août 2001

Vincent Engel est un jeune professeur de littérature (38 ans). Il donne cours à l'université de Louvain-la-Neuve (Belgique).


Aviez-vous d'emblée le projet d’écrire une saga familiale sur plusieurs générations ou vous êtes-vous laissé porter par vos personnages ?
Oui, tout de suite j'ai eu le projet de faire une saga familiale sur trois générations. Par la suite ça s’est un peu élargi, mais l’idée précise du déroulement était déjà bien présente dans mon esprit.

Tout comme votre personnage Sebastien, vous semblez être tombé amoureux de la Toscane. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce coup de cÏur ?
C’est vraiment le fait de s’y trouver et d'être séduit par la beauté de ce pays. En fait, c’est assez banal ; il suffit de venir en Toscane pour comprendre ça. C’est un lieu qui est magique, qui a 3-4000 ans d’histoire continue. Le paysage a été façonné par l’homme pendant tout ce temps, depuis les étrusques jusqu’à aujourd’hui, en passant par les Romains. C'est surtout une terre de contraste, car pour nous aujourd'hui, c’est quelque chose de très serein, de très reposant, alors que c’est une terre sur laquelle on s’est battu jusqu’il y a 50 ans, sans arrêter, qui a été extrêmement pauvre au XIXe siècle. C’est une beauté qui s'est construite sur des horreurs, sur de la violence, et c'est donc de cette manière-là une belle métaphore de l'art.

Vous êtes-vous inspiré d’une histoire vraie, de témoignages ? Vous êtes-vous beaucoup documenté pour le contexte historique ?
Non, je ne me suis inspiré d’aucun événement réel, absolument pas ; tout est purement imaginaire.
A part bien évidemment le contexte historique pour lequel je me suis beaucoup documenté.

Vous êtes également professeur de littérature ; êtes-vous ou avez-vous été inspiré par un auteur ?
Il y a beaucoup d'auteurs qui ont compté pour moi. Les plus importants : Romain Gary, Albert camus et puis des Allemands comme Herman Hesse, Tom Hassman, Albert Cohen…

Est-ce qu’il y a un livre qui vous a particulièrement marqué ?
Si je dois ne vous en citer qu’un, je dirais " Belle du seigneur " d’Albert Cohen.

Aimeriez-vous vous consacrer entièrement à l'écriture ?
OUI ! C’est ce à quoi j’aspire depuis 30 ans ! ! !

Quels sont vos projets ?
Je suis un train d’écrire un roman sur la période qui précède l'épisode vénitien de Montechiarro, donc l’histoire du musicien et du marquis.

Que pensez-vous de la littérature française actuelle ?
Je pense qu’il n'y a jamais eu autant de choses intéressantes et riches. Il y effectivement une littérature parisienne qui m'intéresse moins, qui est nombriliste, égocentrique, mais ce n'est qu’une partie assez minime quand on voit la production en général.

À la lecture de votre livre, on imagine déjà le film. Seriez-vous heureux d'en faire un film ?
C’est vrai que j'ai une perception assez visuelle des choses, mais je n’ai pas pensé à ça en écrivant le livre. Cependant, je serais extrêmement heureux qu’on me propose d’en faire un film.


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