L'éducation féline
de Bertrand Visage

critiqué par Sahkti, le 18 octobre 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
L'apprentissage d'un chat
C'est l'histoire de Nelson Ollala, un jeune chat noir qui voit le jour en Corse et se retrouve livré à lui-même, parce que sa mère est prise au piège d'un braconneur. Il apprend la vie, découvre le monde, refuse de tuer pour manger, préfère la faim à la torture. Puis il grandit, il fait la connaissance des hommes et des autres chats. La vie prend de nouvelles couleurs. En particulier lorsqu'il croise le chemin d'Edith, une jeune hirondelle à laquelle le destin ne pardonnera rien (très belle partie que celle consacrée aux hirondelles!).

Bertrand Visage se glisse dans la peau d'un chat. Il observe le monde autrement, avec un regard candide et sauvage à la fois. Beaucoup de tendresse et de naïveté dans ses propos, mais également de la cruauté et une bonne dose de fatalisme. Il y a le monde des hommes et puis celui des chats. Lequel se passe plus facilement de l'autre? Qui est finalement le plus dépendant d'autrui?
A travers ces pages remplies de charme et d'air pur, d'odeurs de soleil et de foin coupé, Bertrand Visage nous entraîne dans un roman initiatique sur les chemins de l'apprentissage de la vie.
Au début, j'ai été interloquée par les pensées et le langage qu'il prêtait à Nelson. J'ai pensé "Encore un roman où l'auteur va tenter d'imiter un langage qui n'est pas le sien, aïe!". C'est plus subtil qu'il n'y paraît, un mélange étrange de pensées humaines mêlées à des considérations félines. Pas un chef-d'oeuvre, certes, mais un texte frais et revigorant qui donne à voir la vie autrement, avec la notion de survie en toile de fond. Et de obnheur aussi. Celui de la liberté.