Agnès
de Peter Stamm

critiqué par Eireann 32, le 16 octobre 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
La vie n’est pas une fiction
Premier roman de cet auteur. C’est également une première pour moi. Je ne suis pas spécialement emballé ; une incursion dans la littérature de langue allemande pas réellement réussie. Je lirai «Verglas» pour ne pas rester sur une mauvaise opinion.
Il est suisse, écrivain et vit à Chicago, elle, Agnès est américaine et étudiante, ce n’est pas le coup de foudre, mais ils s’installent ensemble. Elle lui demande d’écrire leur histoire, mais la narration s’éloigne de la vie quotidienne. Agnès est enceinte, lui ne voulant pas d’enfant, ils se séparent. Cette enfant ne naîtra pas, mais elle deviendra Margaret dans les écrits familiaux, brouillant la perception du couple qui revit ensemble.
Agnès est une américaine moyenne, plutôt naïve. Mais une femme incompréhensive, d’une méticulosité souvent maladive. L’homme est aussi banal, il écrit sur les cigares ou sur les trains de luxe. Cela l’amènera à faire la connaissance de la fille de la famille Pullmann, avec qui il aura une aventure, seule chose de non-conventionnelle de sa vie. Une histoire banale, sans rebondissement, des personnages pour lesquels je n’ai éprouvé aucune sympathie ni émotion.
C’est bien écrit, c’est court, donc vite lu et sûrement vite oublié.
Peut mieux faire ! 6 étoiles

« Agnès est morte. Une histoire l’a tuée. » Peter Stamm ne donne pas dans la dentelle, le style est minimaliste et efficace, et il le prouve dès les premiers mots de son premier roman.
L’histoire, il nous la raconte, c’est celle d’un écrivain suisse qui séjourne à Chicago pour écrire un livre sur les trains de luxe et qui rencontre à la bibliothèque une jeune américaine, Agnès, qui prépare un doctorat. Au fil des rencontres une relation puis une certaine forme d’amour naît entre les deux protagonistes qui décident de vivre ensemble et de raconter l’histoire d’Agnès. Peu à peu fiction et réalité se mêlent, les amoureux écrivent leur histoire puis l’histoire qu’ils vont vivre et qu’ils s’efforcent de vivre jusqu’à ce que la fiction devienne le moteur de leur réalité.
J’ai failli aimer cette histoire très dépouillée mais la fin qu’on connait depuis le début arrive sans surprise dans une mise en scène qui n’est pas très crédible. Dommage, ces personnages assez improbables dans un monde juste esquissé avaient suffisamment de mystère et d’irréalité pour nous emmener dans un voyage plus surprenant alors qu’ils nous laissent dans un monde sans espoir refusant l’avenir sous toutes ses formes.
Désolé Sahkti, tu aimes cet écrivain suisse allemand mais il me faudra un autre rendez-vous pour l’apprécier.

Débézed - Besançon - 76 ans - 18 mars 2008