Les amants américains
de Pascal Morin

critiqué par Clarabel, le 11 octobre 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Pas mieux que L'eau du Bain
Quel fouillis au début ! Première impression : il y a plusieurs narrateurs, d'âge et de sexe différents, plongés dans le passé et le présent. Quand l'histoire s'installe enfin, on découvre qu'un homme de quarante ans, au volant de sa voiture, va à la rencontre d'une femme qui fut une adolescente rêveuse, dans les années 60, et qui a eu et abandonné son enfant. On comprend que ce bébé fut Alexandre, l'un des narrateurs de l'histoire, dans la peau d'un quadragénaire mais aussi de l'enfant et l'adolescent, à la quête de ses origines. Se chevauche, en imagination, le parcours de Rose, autrement dit Sourde, pour avoir caché, abandonné son enfant, tourné le dos à celui-ci sans ciller. Entre reproche, état d'âme et nostalgie, l'histoire d'Alexandre et Rose est celle d'enfants rêveurs et utopistes, blessés et solitaires.

Honnêtement je n'ai pas trouvé le même enthousiasme lorsque j'avais lu le premier roman de Pascal Morin, "L'eau du bain". Histoire beaucoup plus percutante et vicieuse, bien construite et palpitante. "Les amants américains" est plus travaillé, plus fouillé et réfléchi. L'auteur a emprunté de nouveaux sentiers, qui furent déconcertants au démarrage. Ce n'est pas un mauvais livre, mais je suis déçue de ne pas retrouver les qualités qui m'avait séduite dans son premier roman. Un peu frustrée, en somme.
Bluffée par l'écriture ! 8 étoiles

Voici le premier livre que je lis de Pascal Morin, auteur par ailleurs de "l'eau du bain", édité également aux Editions du Rouergue (opus que je n'ai pas encore découvert mais qui a été un premier roman très remarqué). Et bien, avec "les amants américains" j'ai été emballée par une écriture vraiment époustouflante et efficace. Sans se tromper, on peut se dire dès les premières lignes que l'on a affaire là à un véritable auteur et que notre langue est, décidément, bien belle. Mon bémol viendra de ce petit quelque chose qui m'a manqué au cours de l'histoire, de ce que j'aurais sans doute aimé y trouver et que je n'ai pas eu. Cette jeune Rose de 16 ans et cet enfant abandonné, devenu un homme, nous promettaient une rencontre, passionnelle et violente, en début de roman, qui n'a malheureusement pas vraiment lieu et qui se fond dans une fin doucâtre un brin décevante...C'est un peu dommage. Pascal Morin reste malgré cela un auteur à découvrir, et je vais sans conteste lire ses autres romans !

AntigoneCH - La Roche sur Yon - 51 ans - 18 février 2008


un régal 8 étoiles

Je ne connaissais ni l'auteur ni le livre. Je l'ai trouvé dans les rayons.

Alexandre, adulte, va voir sa mere biologique qui est mourante. Pendant toutes ses années, il s'est imaginé cette mere. Il nous raconte ses flash-black à moitié vrai, à moitié imaginé.

C'est un récit poignant qui nous tient en haleine. Le seul point négatif de cet histoire c'est la fin.

Hermion - villeurbanne - 36 ans - 7 mars 2006


Un long chemin 7 étoiles

Je ne connaissais pas l'auteur ; le roman m'a été conseillé par ma libraire et je dois dire que, dans un premier temps, j'ai été un peu déconcertée par le changement de narrateur, les flash-back...jusqu'à ce que j'accroche enfin. Le sujet me plaisait et c'est un peu pour cela que j'ai persévéré dans ma lecture. Et j'ai bien fait ! Le sujet, bien qu'un peu déroutant par la façon dont il est traité, est profond, finement analysé et on comprend la frustration et le besoin d'imaginer, à défaut de connaître la vérité, du narrateur Alexandre.

Nounours - FLEVILLE DVT NANCY - 58 ans - 28 janvier 2006


Au bout de la route... 7 étoiles

Le premier roman de Pascal Morin, L’eau du bain, m’avait beaucoup plu, il était donc naturel pour moi de lire le second. Les amants américains, c’est l’histoire d’Alexandre Ribeyret, 40 ans, fils naturel de Rose Ribeyret, qui prend la route pour se rendre au chevet de sa mère mourante, qu’il n’a d’ailleurs jamais vue. C’est une infirmière qui l’a prévenu. Un long trajet en voiture pour, au bout de la route, une rencontre…. Un trajet durant lequel Alexandre va imaginer, rêver, reconstituer la grossesse de sa mère, sa propre naissance, l’insouciance des 16 ans de Rose et son avidité d’amants aux pseudo prénoms américains, tout en laissant transparaître de temps à autres quelques bribes d’enfance auprès de son père adoptif, l’oncle de Rose, qui l’avait hébergée « le temps de la honte » et Madarocha, la concierge qui l’a élevé également.
Il m’a fallu 40 pages de lecture pour entrer dans l’histoire, comprendre qui était qui et qui parlait de quoi, démêler les temps de l’histoire et m’y faire. 40 pages sur 120, c’est beaucoup. Je regrette donc un peu ce fouillis confus du départ, où il m’a fallu revenir en arrière plusieurs fois, relire, repartir… Après, c’est du bon, du très bon même, moins violent ou moins dérangeant que « l’eau du bain », le sujet ici plus classique de la quête maternelle par l’enfant abandonné, traité avec des propos froids et détachés, mais non dépourvus d’une émotion contenue, cette rencontre au fond, ça faisait 40 ans qu’il l’attendait, le temps du pardon ?

Laure256 - - 51 ans - 4 novembre 2005