Palmito d'Evian
de Catherine Soullard

critiqué par Clarabel, le 10 octobre 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Maman déraille
Une femme de quarante ans tombe raide dans son appartement, victime d'un accident cérébral. Elle en revient mais défigurée, méconnaissable aux yeux de sa fille. Cette maman n'a plus sa tête, ne formule plus ses phrases, oublie ses mots, radote, s'impatiente, se tartine le visage de crèmes et ne se nourrit que de biscuits et d'eau minérale ("Palmito d'Evian"). Trente ans que ça dure, la fille oscille souvent entre l'agacement, l'énervement, la tendresse et le sang-froid. Mise à rude épreuve, mais aux regards incompréhensibles des autres elle rétorque "après tout, c'est ma mère". Et toc.

A l'image de l'esprit embrouillé de sa mère, désormais en maison de retraite et confinée dans un état végétatif plus ou moins inquiétant, le roman se chamboule de mille et une pensées, d'anecdotes qui laissent filer la difficulté de s'occuper de sa maman réduite à un tel état. Donc, roman confus, chapitres brefs, incisifs, des bouts, des instantanés d'une tentative de ne pas laisser tomber sa mère, d'assumer son rôle filial. Malgré la frustration, comme elle le dit, en tombant malade, sa mère a ôté à sa fille le droit à la mémoire. Son héritage, c'est de veiller une maman qui déraille, inconséquente et qui ne comprend plus rien, ou pire, qui le fait exprès ! C'est donc un livre sur l'épineuse relation entre une fille et sa mère vieillissante, intéressant mais parfois brouillon.
La difficulté de vieillir 7 étoiles

Palmito d'Evian, c'est l'amalgame entre une marque de biscuits et un brumisateur d'eau minérale célèbre. C'est surtout le récit d'une relation mère-fille que la maladie vient bouleverser. Une fille rend visite à sa mère en maison de retraite, voilà 30 ans qu'elle n'a plus toute sa tête et des difficultés de langage, conséquences d'un accident vasculaire cérébral. La fille est partagée entre agacement et tendresse, colère et amour, car après tout, c'est sa mère. Un roman tout simple qui m'a souvent fait penser aux symptômes de la maladie d'Alzheimer, et sur la difficulté du placement et de la fin de vie, au roman de Pierrette Fleutiaux : "Des phrases courtes, ma chérie". Hélas ce récit de Catherine Soullard, après un très bon début, s'essouffle un peu, la fin me semble un peu confuse, et le projet inachevé. Pas mal quand même.

Laure256 - - 51 ans - 28 novembre 2005