Et mon fils avec moi n'apprendra qu'à pleurer
de Frédéric Roux

critiqué par Pitibeni, le 30 septembre 2005
(Marseille - 47 ans)


La note:  étoiles
Nature morte et décomposition familiale
Adepte de l’autobiographie, Frédéric Roux reprend ici le projet de décomposition entamé dans son Mal de père. Achevant de décrire le travail de sape domestique auquel s’adonnait du mieux qu’il pouvait le patriarche, Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer s’attelle à la dissection de toute une famille dans laquelle tout consiste à faire chier l’autre. L’écheveau de sa mémoire sert à Frédéric Roux pour démonter un à un les piliers du no man’s land qu’a été sa vie. Une vie de misère affective, d’errances, dans une ville qui se délite et qu’il reconnaît aussi peu qu’elle le reconnaît. C’est dans ce contexte que l’auteur esquisse, à la manière d’un La Bruyère, ces petits traits de cruauté, de faux semblants et de bêtise qui pourtant nous séduisent. On frôle le vaudeville dans le désespoir d’une vérité familiale.