Si les hommes pouvaient parler : Les 7 clés de la psychologie masculine
de Alon Gratch, Corinne Marotte

critiqué par Saule, le 27 septembre 2005
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Les hommes qui ne parlent pas...
Confrontée à un problème dans le couple, la femme va en parler à tout le monde : sa mère, sa thérapeute et jusqu'aux collègues de bureau...et cela va horripiler son homme qui déteste voir sa vie intime sur la place publique. Mais à l'inverse l'homme ne parle pas et c'est encore pire pour la femme confrontée à ce mutisme et qui ne sait pas comment s'y prendre (ou alors elle vous demande : "et maintenant tu penses à quoi", ce qui est le meilleur moyen pour qu'on se ferme encore plus).

la plupart des hommes qui vont chez le psychologue Gratch (l'auteur de ce livre) le font parce qu'ils y sont acculés (pour prendre une analogie : si un homme se perd en voiture, le plus souvent il va continuer droit devant lui sans demander son chemin, jusqu'à ce qu'il finisse dans une impasse totale et qu'il finisse enfin à demander de l'aide). Une fois dans le bureau du thérapeute, l'homme parle de tout sauf de ce qui l'amène ! Le psy a forcément fini par se faire une solide expérience sur la manière d'amener les hommes a exprimer ce qu'ils ne peuvent pas dire, et cette expérience il la partage dans ce livre.

Il expose dans son ouvrage les clés du comportement masculin (il y en a sept, notamment la honte, l'autodesctruction, la difficulté d'intégrer sa composante féminine, etc...) qui expliquent pourquoi les hommes ont tellement de mal à s'exprimer et la manière de décoder ces comportements. Dans un dernier chapitre l'auteur montre comment ces comportements se répercutent dans la vie sexuelle.

C'est dans l'ensemble assez juste et souvent on se dit "Ah oui c'est exactement ça" et on est content, on a l'impression d'être un peu plus malin. Par contre le livre est un peu long et l'auteur abuse d'exemples, ce qui est censé le rendre moins scolaire mais à l'inverse donne un aspect un peu simpliste, comme si on était des enfants qu'il ne faut pas ennuyer avec trop de théorie. Un peu énervante aussi la manie typiquement américaine de présenter chaque patient par son boulot et sa position sociale (exemple : "X" avait un poste à responsabilité dans un important cabinet d'avocat, ..) et accessoirement on comprend bien que le docteur Gratch ne travaille pas avec les classes défavorisées. Pour le reste j'ai aimé les quelques références à Kafka, Dostoïevski, Freud (quoiqu'on en dise il est toujours là, n'en déplaise aux comportementalistes !). On peut dire que c'est de la vulgarisation mais qui reste d'un certain niveau, ce n'est pas la rubrique coeur d'un magazine féminin et c'est certainement au-dessus de "les hommes viennent de Mars..." (quoique celui-la je ne l'ai pas lu et je me base sur les critiques de ce site pour dire ça). A lire donc, surtout si votre partenaire vous y oblige !