Marx et Sherlock Holmes
de Alexis Lecaye

critiqué par Sibylline, le 16 septembre 2005
(Normandie - 73 ans)


La note:  étoiles
Elémentaire.
Alexis Lecaye n’écrit pas que pour les petits enfants. Il écrit aussi pour les grands enfants que nous sommes et qui aiment encore les héros récurrents qui vivent de palpitantes aventures mais réduisent toujours finalement le méchant à merci. C’est dans cette mouvance que je dois avouer que je suis accro à Sherlock Holmes. J’ai tendance à toujours aller voir les films, ou lire les livres qui parlent de lui.
Le faire revivre à notre époque, lui inventer de nouvelles épreuves, loin de me sembler blasphématoire, me ravit. Sherlock est immortel. Il symbolise et affirme une sorte de suprématie de l’intellect sur le mal (le Mal, avec un grand M) et c’est une idée bien réconfortante, à défaut d’être exacte.
Plusieurs écrivains ou scénaristes se sont amusés à lui faire poursuivre ses aventures après Conan Doyle. On découvre encore et toujours, d’anciens carnets perdus du Dr Watson. On lui a fait rencontrer Einstein ou Freud. On l’a fait revenir aux USA, au XXème siècle. On en a fait une version pour enfant. On a fait une version quand il était enfant. Je regarde tout, je lis tout. J’apprécie plus ou moins, mais je lis. Cela m’intéresse de voir les idées qu’on a eues et ce qu’on en a fait. Holmes est un archétype, tout le monde a le droit de jouer avec.
Ici, c’est Marx que notre limier rencontre à Londres … et qu’il sauvera (on le savait). J’aime particulièrement bien ces rencontres de notre héros fictif avec des personnages réels, et ce, dans les conditions les plus vraisemblables possible.
Ici, cela se passe à Paris sous la Commune. Les Versaillais sont aux portes, l’assaut est donné, le Mur des Fédérés gagne sont statut de pierre tombale et Holmes, assez inconscient de ce qui est en train de se jouer, court dans les rues.
Ici encore, notable nouveauté, ce n’est pas Watson qui parle, ni quelque autre témoin, c’est Sherlock lui-même qui nous narre ce récit. Il est jeune et, ainsi qu’on le subodorait, d’une incroyable naïveté sexuelle. Il sait tout du cerveau de l’homme et rien de ses hormones. Cela ne l’empêchera pas, on s’en doute, bien qu’avec un peu de retard, de venir à bout de cet ennemi là aussi, et à bout… définitivement. Comme l’ont bien montré ses autres aventures.
Le ton est humoristique, voire, par moments, franchement comique. Les personnages de Marx et Engels, assez réussis. Du moins, c’est bien comme cela que je les imagine moi aussi. On passe vraiment quelques très agréables heures avec ce bouquin. Un truc à lire mais, je le crains, à retrouver maintenant chez votre bouquiniste préféré..