Marie suivait l'été
de Lise Bissonnette

critiqué par Réaliste-romantique, le 7 septembre 2005
( - - ans)


La note:  étoiles
Une lecture chaude
Pendant ses vacances, Marie, une enseignante timide, fait la rencontre de Corinne, une jeune femme plus prêt de ses désirs. Cette rencontre bouleversera petit à peit Marie, alors qu'elle est sur le point de se marier avec Ervant, un immigrant d'Europe centrale venu travailler à la mine. Le récit de l'été de Marie est entrecoupé de panoramas et de scènes de la vie estivale de cette ville, fortement inspirée de Rouyn-Noranda en Abitibi.

Je ne suis pas certain que ce livre possède une portée universelle, mais il m'a beaucoup touché. Je connais ce coin de pays et certains de mes ancêtres y ont vécu cette période difficile où la vie se faisait dans la langue du propriétaire de la mine, où les cheminées pouvaient cracher impunément au point de dégarnir complétement les collines de la ville et de colorer le lac, où la survie dépendait du bon vouloir du contre-maître. Pendant cette période, l'Abitibi était souvent le dernier espoir de nombreux malheureux. Ils vivaient dans des habitations grises en rêvant continuellement de retourner chez-eux, sans jamais y parvenir.

Toutefois, le roman n'est pas aussi gris que cette période, il dégage même la chaleur de l'été. Il tient un peu du roman initiatique : Marie découvre un ailleurs (voyage de noce à New York), la vie mais surtout se découvre. Le texte peint plus qu'il raconte l'histoire, un peu à la manière d'Anne Hébert. Une belle lecture.