Los Montes
de Bertrand Godbille

critiqué par Sahkti, le 30 août 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Chasse aux sentiments
François a douze ans. Il a perdu son père pendant la guerre en 1940, il s'en remet difficilement. Pourtant, les épreuves vont se poursuivre. Sa mère l'embarque avec elle à bord de l'Europa, direction le Chili où elle va rejoindre Franz, son nouvel amour, rentré pendant la guerre. Le deuil n'a pas duré longtemps. A l'arrivée, un homme les attend. Il s'exprime en espagnol avec un fort accent allemand. François est perdu. sa mère beaucoup moins. Elle le place dans un pensionnat de Valparaiso, l'enfant est malheureux et souffre de plus en plus de cet éloignement. Un jour de "permission" à l'hacienda de Los Montes, il décide que sa mère lui appartient, qu'il doit la reprendre à cet homme. Suit alors un douloureux chassé-croisé empreint de violence et du poids du passé. Un passé qu'il vaut parfois mieux ne pas remuer.

Bertrand Godbille rédige ici un texte dans lequel la colère et la détresse inondent chaque page. En lisant le résumé, j'avais peur de tomber sur un roman-cliché, avec une trame téléphonée de femme qui se remarie et délaisse son fils au profit d'un homme pas très net. C'est l'histoire qui est ici racontée mais l'auteur a réussi à faire passer François et son volontarisme avant tout le reste. Cet enfant dirige le récit et mène la danse, le reste en deviendrait presque du décor, tout en étant indispensable pour comprendre ce qui anime ce jeune garçon. Cela permet au roman de respirer et de se démarquer d'autres histoires semblables. L'écriture soignée se joint à tout cela pour donner à ce roman en apparence banal un petit air en plus des autres qui lui permet de sortir du lot.
La complexité des âmes entre les mains du lecteur 8 étoiles


La première impression, une fois la dernière page tournée, est que ce livre est parfaitement maîtrisé, peut-être trop d’ailleurs ; le style classique, très travaillé, permet de suivre sans effort une intrigue mettant aux prises le petit François Montfort avec Franz, le mystérieux amant de sa mère, Claire, une femme fragile et évaporée.

En utilisant comme narrateur le petit François, l’auteur nous dévoile pas à pas, au rythme de cet enfant un peu renfermé, les dessous de la relation unissant Franz et Claire. Par ce biais, il fait l’économie de portraits psychologiques trop complexes et laisse à l’imagination du lecteur le soin de se pencher sur la complexité des âmes.

Au final, c’est pas gai, c’est un peu moralisateur ( toujours dans la suggestion) mais c’est de la bonne littérature.

Montgomery - Auxerre - 52 ans - 13 décembre 2005


los montes 6 étoiles

C'est un très beau récit. Mais malheureuesement l'écriture de l'auteur manque un peu de sensilbilité. Aux moments critiques, je n'ai pas ressentie au tant de chose que le thème aurait pu le permettre. Il manque une transmission de sentiments forts. On reste lecteur, je ne suis pas rentrée réellement au coté du narrateur.

Mival - - 51 ans - 17 septembre 2005