Dragon déchu
de Peter F. Hamilton

critiqué par Belial, le 25 août 2005
(Anvers - 44 ans)


La note:  étoiles
Dream is my reality
Une de mes premières lectures de Space Opera, et dire que je n’ai pas été déçu est un euphémisme! Ce roman a ce qu’il faut d’ambition, de précision et de doigté pour vous faire passer un excellent moment.
Moins épique que je le pensais, Dragon Déchu est centré sur les personnages du récit, et dresse des portraits crédibles des différents acteurs. Si le roman est – très – long, ne croyez surtout pas que l’ouvrage m’est tombé des mains. Au contraire, l’auteur prend son temps, développe des aspects surprenants de la vie du héros, ce qui le rend d’autant plus touchant.
Il s’agit là d’une aventure spatiale de vingt ans, bourrée de petites réflexions typées SF, et teintée d’un mysticisme qui se révèle le pilier du roman vers les dernières pages, mais chut, je n’en dirai pas plus, la fin est excellente et pour rien au monde vous ne devrez passer à côté des 5 dernières pages !
Très bon livre de SF 8 étoiles

« Dragon déchu », voilà un livre que durant un moment, je projetais de lire. Je n’avais jamais rien lu de Peter F. Hamilton et « Dragon déchu » m’avait semblé un bon titre par lequel le découvrir avant éventuellement d’en lire d’autres de lui. Mais d’autres livres étaient aussi en concurrence dans mon envie de lire, et de livre en livre, j’ai fini par le perdre de vue. À la faveur d’une discussion avec un ami qui me disait qu’il l’avait lu récemment et qu’il avait bien aimé, je l’ai remis en place dans la liste de livres à lire que je tiens à jour dans ma tête et plus tôt que tard, j’ai fini par l’emprunter à la bibliothèque municipale pour éviter que se reproduise le même délaissement, le même syndrome du « livre tombé aux oubliettes » !

Et voilà, il est maintenant fini depuis deux semaine et l’ai rendu à sa bibliothèque. Mon verdict : très bon. Oui, c’est un très bon livre de SF, en compagnie duquel on a vraiment plaisir à faire un bout de chemin ensemble, avant de s’en séparer à regret. Oui, on éprouve un regret à cesser de suivre les aventures de Laurence Newton, protagoniste principal du roman et les autres, plus ou moins secondaires.

Peter F. Hamilton excelle à construire des histoires toutes en nuances, qui se tiennent et qui donnent envie d’en savoir la suite. Il n’est clairement pas le premier auteur de SF venu, il a de l’imagination, le sens des dialogues et de l’action et surtout un scénario sans manichéisme qui se tient sans faiblesses jusqu’au bout, en ne laissant aucune question sans réponses, et sait finir son histoire d’une manière inattendue, surtout quand on voit cette fin, ah la fin ! Cette fin qui explique tout ! Cette fin à elle seule mériterait qu’on relise le livre dès le début, car la fin lui donnerait alors une autre perspective que celle qu’on a eu lors de la lecture initiale.

Bref, malgré quelques longueurs, on ne s’ennuie pas. A mon sens, c’est un genre de mélange de space opera, de planet opera et de SF militaire, avec une considération nouvelle: la conquête spatiale coûte cher et n’est pas rentable ! Ce qui n’est pas forcément faux quand on voit les budgets colossaux voués aux satellites d’observations, aux navettes spatiales, à l’ISS, etc. alors qu’un tiers de la planète ne mange pas à sa faim. Question de priorité, quoi. C’est pas simple, en tout cas.

Le roman aborde aussi les questions sociales et d’actualité, le génie génétique, l’intelligence artificielle, le libéralisme économique, la colonisation, l’exploitation des ressources, la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, le risque dictatorial des multinationales, le partage des innovations technologiques, etc.

Ça reste une superbe aventure qu’on a suivie de monde en monde en compagnie de Laurence Newton, soldat sans état d’âme au service d’une multinationale sans scrupules, mais à la personnalité complexe et nuancée, aux motivations cachées et aux sentiments humains ambivalents, capable de valeurs personnelles et d’actes moraux, à l’image de tous les autres principaux protagonistes. Rien ni personne n’est tout noir ni blanc dans ce roman et c’est aussi ce qui en fait le charme et le prix.

Cédelor - Paris - 52 ans - 15 octobre 2018